Suspension de la participation de Harouna Sy à une mission au Darfour : La lettre qui a fait reculer l’Onu

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Les défenseurs des droits humains ont da­van­tage enfoncé le commissaire Harouna Sy par une épistolaire adressée au secrétaire général de l’Onu, Ban Ki Moon. Dans cette lettre, Alioune Tine (Raddho), Seydi Gassama (Amnesty/­Sénégal) et Me Assane Dioma Ndiaye (Lsdh) lui demandent de surseoir au recrutement du policier en attendant que la justice élucide son rôle dans les manifestations meurtrières préélectorales et électorales lors de la Présidentielle de 2012. Une demande qui a eu un écho favorable.
L’ex-commissaire de la police centrale de Dakar, Harouna Sy, qui avait brillamment réussi à un appel à candidatures de l’Onu, voit son rêve d’intégrer cette institution s’éloigner. Le secrétaire général des Nations unies a été sans doute convaincu par la lettre qui lui a été adressée par les organisations de défense des droits de l’Homme. Dans la missive envoyée le 16 août dernier au patron de l’organisation internationale et dont Le Quoti­dien détient copie, Seydi Gassama, Alioune Tine et Assane Dioma Ndiaye écrivent ceci : «Nous, or­ganisations sénégalaises de droits humains, signataires de la présente, voudrions attirer votre attention sur le recrutement par la mission hybride Nations unies-Union africaine au Darfour (Minuad) du commissaire de police sénégalais Harouna Sy pour diriger la réforme et la structuration des services de police au Darfour. En tant que commissaire de police centrale de Dakar, le commissaire Harouna Sy a supervisé et dirigé, sur le terrain, la répression sanglante des manifestants qui s’opposaient pacifiquement à une troisième candidature de Abdoulaye Wade, ancien président de la République du Sénégal.»
Les organisations des droits humains, dans leur correspondance, accablent davantage le con­seil­ler à la sécurité du ministre de l’Intérieur en révélant le nombre de morts lors des manifestations contre la 3e candidature de Me Wade. «Nos organisations ont dénombré au moins six personnes tuées par la police et la gendarmerie au cours de cette répression, tandis que la croix rouge sénégalaise avance un bilan de 153 blessés. En outre, un nombre indéterminé de personnes ont été arrêtées et torturées par la police, qui ont aujourd’hui besoin de soins médicaux spécialisés qu’elles n’arrivent pas à payer. Mme le Haut commissaire aux droits de l’Hom­me, Navy Pillay avait d’ailleurs dé­noncé «un usage excessif de la force» par les services commandés par le commissaire Harouna Sy. Nos organisations ont appelé à plusieurs reprises le Parquet à ouvrir des enquêtes sur cette répression sanglante sans obtenir gain de cause», poursuivent Tine et Cie.
Son «passé récent» en cause
Toutes ces raisons font que, pour ces organisations signataires de la correspondance adressée à Ban Ki Moon, offrir un emploi au commissaire Sy équivaudrait à le soustraire à la justice de son pays et surtout à «miner les efforts que nous menons avec les familles des victimes contre l’impunité dont jouissent les Forces de sécurité sénégalaises pour des violations graves des droits humains». Toujours, lit-on dans la même lettre, «toutefois, selon l’avocat d’une victime, l’étudiant Mamadou Diop, le commissaire Harou­na Sy est mis en cause dans le cadre de la procédure instruite par le 1er cabinet du Doyen des juges d’instruction du Tribunal régional de Dakar».
Suffisant aux yeux de ces organisations de défense des droits hu­mains qui ont envoyé la même co­pie à la présidente de la Com­mis­sion de l’Union africaine,à Hervé Ladsous, secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix, à Navy Pillay, haut commissaire aux droits de l’Hom­me à Genève et à Saïd Djinit, Repré­sentant spécial du secrétaire général des Nations unies en Afrique de l’Ouest d’exhorter Ban Ki Moon «à surseoir à son recrutement jusqu’à ce que son rôle (celui de Harouna Sy) dans les pires violences politiques jamais connues au Sénégal soit élucidé». Non sans rappeler que «les missions de maintien de la paix, comme leur nom l’indique, sont des missions de promotion de la paix et des droits humains». En fait, la Raddho, Amnesty et la Li-­gue sénégalaise des droits humains considèrent que «le passé récent du commissaire ne lui permet pas de participer à cette œuvre dans une région comme le Darfour, qui doit rompre de façon définitive avec la violence». Cette plaidoirie a dû convaincre les autorités onusiennes à renoncer aux services d’un des plus célèbres policiers du Sénégal.
lequotidien.sn

2 Commentaires

  1. C’est extrêmement grave, c’est gravissime!!!
    C’est donc MBAYE NDIAYE himself qui a fait la proposition à l’ONU!!!!!!!!
    HA!! MBAYE NDIAYE cherche à protéger ce criminel!
    Le peuple doit réclamer la démission de MBAYE NDIAYE: il a insulté la mémoire des massacrés du Commissaire!

    Mbaye Ndiaye, tu dois des explications au peuple!!!!!
    Si le peuple n’agit pas vite, le Commissaire échappera à la Justice: il est protégé par le Gouvernement représenté par Mbaye Ndiaye

  2. la justice doit vite faire son travail pour permettre à Harouna Sy d’être tranquille.
    La justice doit être à équidistance de deux parties. Il doit en être de même pour le m23 et toutes les organisations des droits de l’homme. Il n’y a pas seulement le droit de ceux qui sont morts mais aussi le droit de ceux qui sont supposés être les bourreaux.
    Le fait de ne pas juger Harouna, comme d’autres personnes d’ailleurs, lui porte préjudice , ce qui n’est pas justice. Laissons la haine de côté et faisons parler le droit.

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