Des universitaires sénégalais ont procédé, samedi à Dakar, au lancement d’une étude prospective devant induire un changement de comportement de leurs concitoyens, pour les amener à mieux aborder les enjeux du futur.
« Depuis le temps du président de la République Léopold Sédar Senghor, la prospective n’a pas fait du chemin dans le pays », a regretté le sociologue Malick Ndiaye, lors de la cérémonie officielle de lancement de cette étude intitulée « Démarches prospectives et représentations du futur au Sénégal ».
L’étude doit démarrer dans deux semaines sera conduite par le Laboratoire de prospective et de science des mutations de l’université Cheikh Anta Diop (UCAD) de Dakar, dont M. Ndiaye est le directeur.
Cette étude est financée par le département de la sociologie de l’université publique dakaroise et va bénéficier de l’appui du Conseil pour le développement de la recherche en sciences sociales en Afrique (CODESRIA).
S’exprimant en présence de nombreux autres universitaires, dont le professeur Iba Der Thiam, agrégé d’histoire, Malick Ndiaye a relevé que le continent africain demeure confronté à des problèmes récurrents qui hypothèquent son essor et son futur.
Au nombre des entraves au développement du continent, le sociologue a évoqué les conflits armés, les crises alimentaires. Il a également cité des « problèmes de comportement » des citoyens africains et sénégalais en particulier.
« Cette étude ce n’est pas de savoir quel est le degré de diffusion et de prégnance du futur, mais ce qu’il convient de faire pour changer d’attitude et de comportement dans les délais requis, c’est-à-dire la nouvelle culture des aptitudes à gérer, à penser et à promouvoir le futur », a soutenu le sociologue, maître de conférences à l’UCAD.
Selon lui, « le désir de futur individuel ou le salut collectif dans le futur repose déjà en partie sur une reconceptualisation du passé et sur une prise de conscience plus ou moins explicite de la finitude du présent (…) ». Il a cependant souligné que chez les individus comme chez les groupes, la connaissance durable ne se transforme en culture que par l’intermédiaire de l’éducation et de la formation.
Présent lors de cette rencontre, Moubarack Lô, le directeur de cabinet adjoint du président de la République, Macky Sall, a annoncé que l’Etat va contribuer au financement de cette étude qui peut selon lui apporter sa contribution au redressement du Sénégal.
« Nous ne cherchons pas à intégrer totalement ce que vous faites, mais nous voulons travailler avec vous jusqu’au terme de ce rapport, car il sera sans doute dans la logique de l’Etat de bâtir un Sénégal 2050 », a-t-il dit.
Selon l’économiste, les pays se prévalant de grandes capacités à impulser leur développement définissent des visions sur plusieurs années et se donnent les moyens de les atteindre sur une perspective de 20 à 25 ans.