La Chambre africaine extraordinaire d’assises va rendre son verdict après plus de 6 mois de procès de l’ex-Président tchadien. Hissein Habré est jugé à Dakar pour crimes de guerre, crimes contre l’humanité et de torture durant la période 1982-1990.
C’est aujourd’hui que le président de la Chambre africaine extraordinaire d’assises, Gberdao Gustave Kam, va rendre public le verdict du procès de l’ex-Président du Tchad, ouvert à Dakar depuis juillet 2015. Hissein Habré va être ainsi fixé sur son sort. Evidemment, ce verdict est très attendu par l’Afrique, la communauté internationale, mais surtout les victimes et les associations de défense des droits humains qui, pendant plus de 25 ans, se sont battues pour la tenue de ce procès. Il est tout aussi important pour les proches de l’accusé et surtout pour les avocats commis d’office. On se rappelle encore les plaidoiries des conseils de l’accusé qui se sont surpassés pour assurer sa défense. Ils avaient enflammé la salle 4 du Palais de justice de Dakar et plaidé non coupable. Ils avaient même demandé l’acquittement de leur client faute, disait Me Mbaye Sène, de preuves.
Ce matin, le président aura la lourde tâche d’annoncer le verdict. Un acquittement ou une condamnation ? On ne sait pas encore. Mais selon des sources proches du dossier, la lecture du verdict débutera à 10 heures pour finir à 13 heures. Trois tours d’horloge pour le prononcé de la sentence.
Quelle que soit l’issue de ce procès «historique», il a le mérite de juger un ex-Président accusé de crimes contre l’humanité, de crimes de guerre et de torture en terre africaine par des Africains. Les observateurs peuvent regretter l’absence dans ce procès de Idriss Deby, l’actuel Président du Tchad. Il a été durant tout le long du procès l’absent le plus présent. Son nom est souvent mêlé aux évènements malheureux survenus dans le sud du pays en 1983 sous le règne de Habré, plus connu sous le nom de Septembre noir.
Au chapitre des regrets, on peut aussi évoquer le silence de l’accusé devant la barre, car pour ces observateurs, ce procès «était une occasion pour vivre des moments de débats contradictoires, mais aussi une tribune pour l’accusé de se défendre». Mais aussi de l’avis des experts, l’accusé a le droit de garder le silence.