Scandale Pegasus: « On assiste à une affaire d’Etat inédite au Maroc »

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Le scandale du logiciel espion Pegasus a montré le Maroc sous un nouveau jour, espionnant même les Etats « amis ». Pour le politologue Hasni Abidi, l’affaire est inquiétante aussi parce qu’elle met en évidence le pouvoir des services sécuritaires marocains.

Le logiciel israélien Pegasus aurait permis d’espionner des dizaines de milliers de personnes – journalistes, militants et même chefs d’Etat. C’est peut-être le plus grand scandale d’espionnage depuis l’affaire Snowden.

Le Maroc, notamment, est pointé du doigt, tout comme Israël (lire encadré). Les services marocains auraient ciblé Emmanuel Macron, mais aussi leur propre roi Mohammed VI et son entourage.

>> Lire: Le président Macron dans la liste des cibles potentielles du logiciel espion Pegasus

« On assiste à une affaire d’Etat inédite, dans l’histoire du Maroc mais aussi entre la France et le Maroc, et entre le Maroc et certains Etats européens, parce que le Maroc est considéré comme un allié, comme un Etat ami », a souligné le politologue Hasni Abidi mercredi dans l’émission Forum de la RTS.

« La coopération fonctionne d’une manière exemplaire. Et on se réveille avec ces révélations, avec cette frénésie du Maroc de vouloir contrôler tout le monde, tout le gratin politique, culturel, journalistique, économique », poursuit ce spécialiste du monde arabe. « C’est tout de même inquiétant, surtout dans cette relation entre la France et le Maroc ».

Le virage marocain du « tout sécuritaire »

L’affaire semblerait presque rocambolesque, dans un pays ou le souverain est ciblé par ses propres services. Mais la situation a surtout de quoi préoccuper. « On assiste depuis plusieurs années à un retour de l’approche sécuritaire – ce qu’on appelle ‘le tout sécuritaire’, d’une manière extraordinaire au Maroc », explique Hasni Abidi.

Il y a d’abord « la DGST dirigée par un homme fort, le premier flic du pays Abdellatif Hammouchi ». Mais il y a aussi « la Direction générale des études et de la documentation, qui est l’équivalent des services extérieurs », poursuit-il.

Instances politiques écartées

« Aujourd’hui, ils ont une place prépondérante dans les affaires politiques. On assiste en quelque sorte au retrait des instances démocratiques, du contrôle parlementaire. Et ce sont finalement les deux appareils sécuritaires – au nom de la sécurité du royaume – qui dirigent le pays en partant de l’idée que celui qui détient l’information détient le pouvoir ».

Le parquet général marocain a déclaré mercredi qu’il allait enquêter sur ce qu’il a décrit comme des « accusations infondées ».

Avec RTS

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