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Abdoulaye bluffe, Karim s’aplatît

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QUAND SAMBOUDIAN S’EN MELE
Abdoulaye bluffe, Karim s’aplatît

Oublié dans la médiation sur la Côte d’Ivoire, un comble pour le médiateur en chef selon ses affidés, Wade vient encore de subir un autre revers. C’est son voisin Amadou Toumani Touré qui lui a été préféré pour faire partie, avec la Mauritanie, le Congo, l’Afrique du Sud et l’Ouganda, du Comité ad hoc de haut niveau de l’Union africaine sur la Libye. Quel outrage ! Ont-ils oublié que Wade est le président de l’Organisation de la Conférence islamique ? Pourtant, il l’a rappelé, il n’y a guère en signant un courrier pour demander la libération des journalistes de France Télévision détenus depuis plus d’un an désormais.

Ce courrier pose plusieurs problèmes. S’il peut être d’un quelconque effet, pourquoi avoir attendu plus d’un an ? Et pourquoi ces seuls journalistes français parmi tous les otages détenus à travers le monde par des islamistes ? Personne n’est dupe en réalité. Wade veut simplement se signaler à l’opinion et si par extraordinaire, il y avait libération, ce serait tout bénéfice pour lui sans qu’il y ait joué le moindre rôle. Il bluffe en réalité.

Wade feint même de croire à sa présidence de l’OCI alors même qu’elle est tout à fait protocolaire. Le patron de l’OCI, c’est le roi d’Arabie Saoudite et dans une bien moindre mesure, le secrétaire général chargé d’exécuter les ordres de Ryad. Le président en exercice ne peut même pas prendre l’initiative de convoquer une réunion sans l’aval, l’autorisation, du roi d’Arabie Saoudite. C’est Ryad qui a créé l’organisation et la soutient à bout de bras.

Cela ressemble fort aux domaines qui lui auraient été dévolus dans le cadre du NEPAD. Là également, il n’en est rien. C’est à des fins de coordination que les experts du Sénégal devaient introduire en réunion d’experts, les points relatifs aux infrastructures, à l’environnement. Wade s’est jeté dessus pour se les approprier. Heureusement pour lui, qu’il n’en est rien, car il aurait du mal à concilier sa responsabilité comme chargé de ces domaines et les critiques acerbes qu’il ne cesse de lancer au NEPAD. « Une belle Mercedes avec un mauvais chauffeur ! », regrettait-il. Si ces domaines lui sont effectivement confiés, qui serait le chauffeur sinon lui ? Il ne se pose apparemment cette bien simple question.

Sénégal Airlines contre tous

Le fils ne se pose pas non plus de questions. Aussi sûr de son fait que le père. Il vient, toute fierté, toute arrogance oubliée de se rendre à Lomé-Canossa. Sénégal Airlines a du plomb dans l’aile. La compagnie de Karim est partie en guerre contre tout le monde. Contre Brussels Airlines qui a fait, à tort, réagir le gouvernement belge qui retarde en représailles la présentation des lettres de créance du nouvel ambassadeur du Sénégal à Bruxelles dans une affaire impliquant une société privée belge, puis contre toutes les compagnies qui desservent notre capitale de la région interdites dans un premier temps de prendre des passagers de transit vers un autre pays à partir de Dakar. La réciprocité immédiatement brandie allait empêcher Sénégal Airlines de prendre des passagers à Bamako pour les convoyer à Ouagadougou par exemple. Mauvais calcul, Sénégal Airlines argumentait à haute voix, que Dakar a le trafic le plus important, oubliant que si les événements de Côte d’Ivoire font de l’aéroport de Dakar l’incontestable numéro 1 de la région francophone, n’osant même pas envisager une comparaison avec le Nigéria où de simples privés ont à titre personnel plus d’avions que notre compagnie nationale, l’avance est relative. Les autres aéroports cumulés ont plus de passagers que Dakar.

En se liguant, en continuant à se permettre entre eux des transports de transit, c’est Sénégal Airlines qui perd au change. Sans compter que l’attitude de notre compagnie nationale est aussi combattue d’une manière plus insidieuse. La semaine dernière sur un vol à destination de Niamey, il y avait plus de personnels navigants que de passagers quatre seulement. Pire, dans les agences de voyage en dehors du Sénégal, il faut insister pour réserver sur les vols de Sénégal Airlines. C’est un boycott évident pour se venger des mauvaises pratiques des « gorguis » sénégalais. Le refus de droits de trafic pour ASKY qui empêche le ministre d’Etat Wade de dormir, est assimilé à de la concurrence déloyale par la région qui réagit en prenant fait et cause pour la compagnie basée au Togo. Karim Wade est allé voir Faure, probablement pour trouver un compromis, en s’aplatissant si nécessaire. Le mieux qu’il puisse faire pour le Sénégal, c’est de rentrer sa morgue, de faire preuve d’humilité pour que notre pavillon national fasse profil bas, au moins le temps de trouver ses marques.

Samboudian KANTÉ

lagazette;sn

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