L’Etat du Sénégal vient de souscrire un emprunt bancaire auprès de la Banque mondiale, pour un montant de 12 milliards FCFA. Au même moment, Bictogo se voit indemniser par l’Etat du Sénégal, à hauteur de …12 milliards FCFA.
Question: Y’a t-il un lien de causalité entre l’emprunt bancaire auprès de la Banque mondiale et l’indemnisation?
En Economie et particulièrement en Finance, on ne s’endette pas pour payer une dette, mais on s’endette pour investir.
Lever un emprunt obligataire ou souscrire à un emprunt bancaire pour n’en payer uniquement une dette, est ce qu’on appelle en Economie, une destruction de valeur.
Pendant ce temps, l’Etat du Sénégal doit aux ex-travailleurs de AMA dont la société a été liquidée depuis 2006, quelques 3 milliards FCFA dont l’Etat n’a toujours pas payé.
Avec l’ivoirien Bictogo, en moins d’une année, l’Etat a fait preuve d’une extrême diligence pour décaisser 12 milliards FCFA. Avec les sénégalais ex-travailleurs de AMA-Sénégal, l’Etat traine les pieds depuis 10 ans pour décaisser 3 milliards FCFA.
Siré SY
CEO Think Tank Africa WorldWide Group
Nous attendons de la société civil qu’elle interpelle la banque mondiale pour mettre le parallèle de l’emprunt sollicité par le gouvernement du Sénégal avec ces douze milliards accordées à mr Bictogo ! Cette affaire ne doit pas se passe comme lettre à la poste, ce serait prendre les Sénégalais pour des idiots qui ne comprendraient que dalle !
. Combien d’affaires ont été révélées ces dernières années par des «lanceurs d’alerte» à la sauce locale et relayées par les médias sans que le gouvernement, l’Assemblée nationale ou la Justice ne bougent le plus petit doigt, ne serait-ce que pour que jaillisse la vérité dans toute sa sublime nudité ? Affaire de la drogue dans la police. Graves accusations du colonel Abdoulaye Aziz Ndao sur la gendarmerie. Affaires Mittal et Petro Tim. Spoliation du littoral…
Qui sont les vrais responsables de la tragédie du Joola ? L’affaire des Chantiers de Thiès a-t-elle livré tous ses secrets ? Qu’en est-il du scandale de détournement des fonds du football national entre 2001 et 2002 ? Quid des magouilles dans l’Armée tant décriées ?… La République nous a habitués à se débiner devant ses responsabilités. Soit en se bouchant les oreilles devant des interpellations gênantes soit en donnant la moitié de la vérité ou tout simplement en mentant à ses enfants. De Léopold Senghor à Macky Sall, en passant par Abdou Diouf et Abdoulaye Wade, le mensonge a souvent prévalu au sommet du pouvoir, drapé du voile de la raison d’État. Au mépris du droit de savoir du Sénégalais, finalement le dindon de la farce. Malgré lui.