Avec Wade, il ne faut pas débattre, il faut le laisser se débattre…

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Il y a mille raisons, pour n’importe quel candidat qui serait au deuxième tour face à lui, de ne pas accepter de débattre avec Abdoulaye Wade, le vrai-faux candidat de cette élection qui est en train de tourner à la bérézina pour son camp. En voici deux, jumelles, elles vont ensemble et me semblent d’égale valeur pour justifier le refus de se mettre face à Wade pour discuter de quoi que ce soit : la non validité de sa candidature et sa douteuse conception de l’éthique du comportement, même envers les lois qu’il a personnellement inspirées ; de même que devant le respect de la parole donnée au peuple tout entier. Qu’en sera-t-il face à un unique interlocuteur direct et deux ou trois arbitres, journalistes sénégalais pour lesquels Wade n’a jamais montré de respect, préférant distribuer égards et entretiens privilégiés à la presse étrangère, européenne ou américaine ?
Un débat, c’est un duel et le propre d’un duel c’est d’être loyal ; or, voici que l’un des duellistes, Abdoulaye Wade, en l’occurrence, n’a été admis à cette étape du concours, qui donne droit à ce face à face avec Macky Sall, que parce qu’il a été déloyal vis-à-vis de la Charte fondamentale, et de sa propre parole.

Il nous avait dit, alors qu’il n’y avait aucune pression sur lui : « J’ai verrouillé la Constitution à deux mandats, je ne peux donc pas me présenter une troisième fois à une élection présidentielle ». Et puis, après, pour on ne sait quelle raison, certainement plus impérieuse à ses yeux que la loyauté envers la loi fondamentale et envers ses compatriotes sénégalais, il a eu envie ou plutôt besoin de se représenter. Il n’a alors pas hésité à nous dire : « Maa waxoon, waxeet » (c’est bien moi qui avais dit cela, mais je me dédis). Suite à cela, l’opposition, de concert avec le mouvement du 23 juin, accompagnés par diverses organisations et groupes, ont fait de son exclusion du jeu électoral leur cheval de bataille. La surprenante validation de la candidature du président sortant par cinq sages hypnotisés par l’outrecuidante audace de sa pirouette, n’a pu calmer les esprits, même si la campagne électorale de tous les treize autres candidats, au premier tour, avait eu pour thème principal le rejet de cette candidature illégale. Le second tour n’y échappera pas. La candidature de Wade était illégale, hier, elle l’est aujourd’hui, elle le restera pour l’histoire. Macky Sall, lui-même, puisqu’il est le premier concerné par cet argumentaire, au sortir de sa réunion avec le
directoire des Assises nationales, samedi dernier, l’a réaffirmé : Abdoulaye Wade ne devait pas participer à cette élection. Or, il y a participé, certes, avec comme concurrents tous ceux qui récusent sa candidature, et va aussi participer au second tour. Alors pourquoi donc lui refuser un débat avec son challenger du deuxième tour parce que ce dernier récuse la validité de sa candidature ? La raison est fort simple. Après qu’il a refusé d’entendre le conseil de Y’en a marre, « Faut pas forcer ! », et que le Conseil constitutionnel l’a admis à concourir, la loi électorale comme la loi constitutionnelle obligeaient quiconque était candidat à concourir avec lui. Mais aucune loi n’oblige personne à débattre s’il n’en a pas envie, ou, plus impératif, s’il trouve politiquement improductif de le faire. L’empressement du camp présidentiel à avoir ce débat est bien
compréhensible, son candidat à tout à gagner à n’importe quel événement nouveau après son échec à nouer alliance avec l’un quelconque des candidats malheureux du premier tour. Les plus considérables, pas n’importe quels débutants, Niasse Tanor et Idy, totalisant 39% des suffrages, ont décidé de soutenir Macky Sall au deuxième tour. 39 %, ajoutés arithmétiquement aux 26% de ce dernier, le portent à un potentiel de 65% des suffrages. Aucune fraude électorale ordinaire ne peut renverser une telle tendance à deux semaines du scrutin. Seul un coup de force électoral le pourrait. Et il ne faudrait donner au sortant aucune fausse victoire, aucune illusion de retournement de situation qui lui fournirait prétexte à tenter ce saut périlleux pour le pays. Ce débat n’est assurément pas urgent pour tous ceux qui ont pour slogan : « Wade dégage ! ». Ils n’ont rien à y gagner que de lui donner la caution d’un vrai candidat, aussi légitime que son interlocuteur. Et ce n’est même pas tout. Ce type de débat, dans les pays où il est une tradition, se déroule autour du bilan du sortant et du programme du candidat. Or, le candidat Wade, lors de son premier meeting du premier tour à Mbacké, avait dit : « Je ne ferai pas de bilan ». Il n’en a pas fait tout au long de sa campagne. Deux fois, il a eu à parler de son adversaire du deuxième tour. C’était pour tenter de minimiser son poids politique, voir sa personnalité, en raillant : « J’ai été content de le rencontrer, il avait un petit camion et dix personnes l’accompagnaient », c’était à Dakar ; puis à Fatick, dans le fief de Macky : « C’est un apprenti… je l’ai formé dans mon université du Pds et il n’est même pas diplômé ». C’était futile, bien entendu, improductif aussi, puisque ça n’as pas empêché Macky de le « mettre sur trois appuis » (j’aime bien cette trouvaille de la presse) comme on dit à la lutte. Et le débat que l’on aurait risqué de voir Wade le mener sur ce type de sentiers fort sinueux pour Macky : le président va le tutoyer, pendant que Macky le vouvoiera. Wade n’hésitera pas s’il fallait être inconvenant, Macky restera poli, c’est d’abord sa nature ; et puis, comment faire quand on a 49 ans et son interlocuteur 90 ? Je ne sens pas ce débat… Pourtant, presque vieux satiriste, qui aime à faire rire, je devrais rêver de le voir se tenir pour pouvoir le commenter avec gourmandise. C’est seulement que l’heure est trop grave pour s’amuser avec le feu ! Wade qui n’hésite pas à entreprendre des actions qui opposent aujourd’hui, de façon violente, deux éminents disciples de Serigne Saliou Mbacké, n’hésitera devant rien, lors du débat, notamment d’allumer encore Macky sur la question ethnique sans souci pour la boîte de Pandore qu’il ouvrirait ainsi. Reste que certains risquent, dans le camp de Wade, de soutenir que Macky a peur de débattre avec son ex-mentor, si jamais il refusait de le faire. Peur de quoi ? D’un candidat dont le grand âge perturbe la mémoire tant qu’il confond Première et Deuxième guerre mondiale ? Qui ne se souvient plus que la Tchécoslovaquie a disparu en tant que nation ? Non ! C’est juste que ce débat n’a, électoralement, aucun intérêt pour Macky Sall alors qu’il sera le va-tout de Wade. Si j’étais à la place du patron de l’Apr, aujourd’hui patron de l’opposition sénégalaise, par la force des choses, non seulement je ne débattrais pas avec Wade, mais je le battrais froidement. J’ignorerais son nom durant ma campagne, même s’il m’invectivait et me traitait de suppôt de Satan.
Par Pape Samba KANE

7 Commentaires

  1. Ce qui me semble le plus grave dans une perspective d’une élection éventuelle de macky Sall c’est que rien que le Président Wade n’ait réussi ne le serait avec cette bande de revanchards qui entoure l’entoure depuis trois ans. Qu’on me cite vingt-cinq ministrables parmi ceux qui sont aux côtés de Macky Sall! Un ami qui se défini d’abord « AL POULAR » , du même groupe que mon arrière-grand-père m’appelle pour me moquer, en me disant, nous n’aurons peut-être pas assez de cadres de haut niveau, mais l’essentiel est que Ton gars-là dégage! Je signale que mon ami en question a toujours milité au PS depuis trente ans! Je crains, si Wade quittait le pouvoir, que nous le regrettions au bout de quelques mois! J’ai beau analyser ce deuxième tour qui se profile, il m’est toujours impossible de ne pas croire que nos compatriotes voterons Wade une dernière fois, pour lui permettre de nous poser les jalons de quelques-uns de ses projets les plus structurants! 1/ notre pays a grandement besoin de la nouvelle Ville de Niague-Lac-Rose, de l’autoroute des Niayes, de Rufisque à M’boro par Notto, de la centrale à charbon de Bargny qui mettra fin à tous nos problème d’énergie pour ces vingt prochaines années. La ville moderne de Diamniadio qui doit être achevées fin 2013, l’Université du Futur Africain dont le début des travaux sont programmé dans quelques mois, la nouvelle rocade de Guédiawaye jusqu’à Saint-Louis, en logeant la grande côte, l’usine de montage de voitures et camions à Thiès,ect. On ne peut énumérer tout ce que le PQR2SIDENT WADE VEUT REALISER AVANT DE LAISSER LES JEUNES DE TOUS BORDS QUI ONT L’AMOUR de la patrie comme seul viatique continuer l’œuvre de construction nationale. Ne nous y trompons pas, le Sénégal avec WADE est mille fois plus prometteur qu’avec un autre, l’imagination est devenue la denrée la plus rare dans les pays en voie de développement au sud du Sahara. Jamais un Président n’aura autant fait pour son peuple en si peu de temps dans des domaines aussi variés. Dans aucun autre pays une très grande majorité de citoyens n’hésiteraient à lui accorder un autre mandat dès le premier tour, avec certainement une très forte adhésion à sa vision. Cette vision que ce très grand monsieur rumine, mûrie pour son Continent et pour son pays depuis des décennies! Ne pas lui donner encore l’occasion qu’il est réellement le meilleur depuis plus de cinquante ans que nous voyons défiler des chefs d’Etats Africains qui avaient certes l’amour de leurs peuples mais qui n’avaient ni une vision claire , ni assez d’imagination pour diversifier leurs relations politiques et commerciales. D’aucuns disent même que c’est le courage et l’audace qui leur faisaient défaut pour ne dire et faire que dans les intérêts bien compris des populations africaines! Le président Wade qui, pour la première fois dans notre histoire, a préconisé la grande offensive pour l’alimentation et l’abondance , programme que des partenaires aimeraient généraliser dans toutes l’Afrique Subsaharienne! Monsieur Mohamadou M’bodj, toujours égal à lui – même, met les pieds dans le plat pour nous mettre dès à présent en garde contre toute forme de démagogie du camp de Macky Sall qui ratisse à tous vents, prêt même à s’allier avec n’importe qui, pourvu que cela lui donne des perspectives pour battre son grand mentor dont il disait qu’il fait partie des très grand penseur de ce siècle! Je ne doute pas un instant que des intellectuels, des vrais, jaloux de leur liberté de penser, courageux, comme Mohamadou M’bodj, les grands économistes dont regorge notre beau pays mettront le holà à toute forme de pêches scabreuse qui pourraient, demain valoir à notre pays d’être au banc de ceux dont l’économie devra être sous tutelle, pour n’avoir pas bien été orientée, par des gens très au fait des changement des paradigmes que nous impose la nouvelle donne économico-financière d’après crise. Nous devons, pour ce deuxième tour qui s’est imposé, par la voie démocratique, dans des conditions aux normes en vigueur dans tous Etats de droits réfléchir, peser, soupeser avant de prendre une décision qui pourrait être très lourde de conséquences! On ne va pas à la conquête de la Magistrature Suprême de son pays en ayant à la boutonnière son appartenance géographique, Culturelle ou Ethnique, quels que soit la manière, en sourdine ou à haute voix, notre peuple en subirait les retombées pour au moins vingt ans, et ça, ce serait un véritable gâchis, dans un pays ou tous les « s an g  » sont si mêlés. Nous ne devons pas laisser une partie de la presse, en particulier celle de YOUSSOU N’DOUR, de BARA TALL, de MANDIAMBAL DIAGNE ET DE TOURE DE SUD FM ET HEBDO manipuler nos populations, dont plus de 50% croient que ce que disent les journaux LES chaines de télévision et Radio ne peuvent charrier que des vérités! Quand on a été avertis qu’il y aurait du bordel dans notre beau pays par BARA et Youssou, les deux compères sataniques à souhait, on ne doit pas s’étonner qu’ils mettent les bouchées doubles afin de ne jamais plus à avoir à vivre sous le pouvoir de celui qui les émèche de dormir. Comme me disait un autre ami commun de bara Tall et Youssouy n’dour, ils seraient même prêts à aller vivre en Gambie, si Wade gagnait ce deuxième tour, c’est dire, que leurs journaux vont se déchaîner, jusqu’aux extrêmes limites de la désinformation et de la manipulation. A tous de ne pas les laisser faire, si nous voulons demain , vivre en paix comme nous l’avons toujours été depuis des lustre! Vive le Sénégal, Vive l’Afrique éternelle!

  2. macky n acceptera jamais de debattre avec un vieux de çà ans; je connais les methodes de babacar diagne qui va remettre les questionnaires a wade ‘_heures avant pour permettre a celui ci de preparer les reponses avec son staff;; macky aura les questionnaires une fois arrive a table; personne n est dupe dans ce pays; laissez wade se dabattre;;;;

  3. Monsieur le president SALL je vous en conjure ne donnait pas cette legitimite a WADE apres avoir crier sur tout les toits du monde que wade ne pouvait pas etre CANDIDAT EN 2012

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