Balade dans Ziguinchor Par Allen Yéro Embalo

Date:

Ziguinchor, jeudi 16 août.

La nuit dernière a été longue, humide, mais douce. Les musulmans et chrétiens ont prié chacun de leur côté pour la paix dans cette région tant meurtrie.  La randonnée se poursuit.. A vélo, on se promène mieux dans les rues cahoteuses de Ziguinchor. Partout des nids de poule. Le ciel ouvre ses vannes chaque jour et cela ne semble déranger personnes.

Je passe devant l’Hôpital qui doit son nom au panneau de signalisation « silence », en direction de Colobane  vers la sortie ouest. De chaque côté de la route, des rizières luxuriantes à perte du vue, mal exploitées par des bras pourtant luisant de santé. Ma route me conduit au check-point, avant le village de Djibélor.  Un bunker sur le bas côté abrite quelques hommes en armes et rappelle que la Casamance est encore une zone de guerre. Mais tout cela se passe dans une ambiance bon-enfant. Arrivé à hauteur du check point, deux policiers en faction, m’intiment l’ordre de m’arrêter et me demandent de m’identifier.

« Ah Allen C’est vous ? Enchanté de vous connaitre. Je vous connais par la voix, maintenant je viens de mettre l’œil sur la voix » me dit l’un d’eux, le sourire largement affiché.

La route continue en direction de Djibélor. Je cherchais chez Gérard, un biologiste français installé en cet endroit depuis plusieurs décennies. Il vit sur plusieurs dizaine d’hectares, en parfaite harmonie avec la nature. A l’entrée de son domaine, un Bar-hôtel où on peu déguster de la viande de crocodile, fraiche ou fumée. C’est un endroit unique dans la région. Gérard élève des reptiles, possède une grande plantation d’arbres fruitiers vit un peu comme un Robin des bois. J’aurai souhaité poursuivre encore la route, mais  la journée tire vers la fin. Mes frêles jambes sentent la fatigue. Je me rabats vers mon hôtel et dans la hâte, je fais ma valise, direction Bissau. Je dois traverser la frontière avant 18H30. Car le couloir bien que sécurisé, réserve parfois des surprises désagréables. Des éléments armés peuvent vous couper la route, surtout quand l’armée lève le piquet. LA traversée de la frontière vite fait, je me suis retrouvé de l’autre côté de la ligne de partage, à Jegué le premier village bissau guinéen. Quelques taxis-brousse attendent le contrôle de la guarda-fronteira. Les fouilles sont systématiques. Les sacs de voyage et les voitures passent aux peignes fins.

 

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