Casamance, Bourofaye Bofa et Enquête : Que des Interrogations ( par Assane Ajamaat Badji)

Date:

En discussion entre fervents panafricanistes avec les miens humanistes, l’incident du 06 janvier
2018 à Bourofaye/Bofa nous a violemment alerté d’une nécessité fondamentale qui est de
stabiliser nos différents territoires. Encore une fois, nous renouvelons nos sincères
condoléances à l’ensemble des familles des victimes. Nous espérons que malgré tout le manque
de soin apporté à nos institutions, minant leur crédit et la confiance qu’on peut en avoir, les
résultats de l’enquête que nous attendons impatiemment, arriveront le plus rapidement
possible et contribueront aux multiples efforts pour arracher une Paix définitive en Casamance
(Sud du Sénégal).
Cependant, les méthodes et tentatives pour retrouver les malfaiteurs ne nous rassurent guère.
Les informations publiées nous renseignant que les exactions ont été commises loin des lieux où
les corps ont été trouvés, nous ne comprenons pas que les enquêtes se concentrent sur les
populations de Bourofaye/Bofa allant jusqu’à enregistrer le décès d’un père de famille, connu
pour son pacifisme, suite à son incarcération? En même temps, on bombarde les lieux, plus de
24 heures après les événements, comme si les fautifs resteraient sur place à attendre leurs
prochains adversaires. Des actes similaires se perpétuent dans tous les pays comme par
exemple la France et le Canada, dotés d’une forêt susceptible d’abriter en cachette, des actes
illégaux. A chaque fois, les forces de l’ordre ont procédé à une fouille par des patrouilles de
terrain jusqu’à attraper les malfaiteurs. Jamais, on aura vu des bombardements aériens qui
tyrannisent les populations et détruisent davantage les forêts, surtout lorsqu’elles sont classées
et protégées comme celle de Bourofaye/Bofa.
Nous nous étonnons qu’aucune information ne soit sortie des rescapés de cet incident.
Pourquoi partaient-ils couper du bois dans une forêt classée et protégée? Qui leur donnait
l’autorisation? A qui vendaient-ils le bois coupé? D’où détenaient-ils le matériel sophistiqué
utilisé? Comment se fait-il que les forces de l’ordre n’aient jamais interdit la coupe de bois dans
les forêts classés de la Casamance?
Finalement, que cherche-t-on réellement en Casamance? Que veulent le président Macky Sall,
son gouvernement et l’APR?
Jusqu’à présent, ce qu’il nous a été permis de voir de l’enquête en cours, nous laisse croire
qu’on ne cherche pas seulement les coupables de la tuerie de BOFA mais que le président
Macky Sall et son gouvernement cherchent à régler, par l’option militaire longtemps bannie et
honnie, un autre problème beaucoup plus important et plus crucial : ‘’La crise de l’État du
Sénégal en Casamance’’. On nous a déjà annoncé des accrochages entre les forces armées et le
MFDC (Mouvement des Forces Démocratiques de la Casamance). Pourtant ce dernier MFDC,
avait dés le départ, annoncé qu’il n’était ni de loin, ni de près, mêlé à cet incident et que luimême,
le MFDC, condamnait cet acte et attendait comme tout le monde, le résultat des
enquêtes. Comment est-ce possible qu’au moment où on apprenait que les deux parties sont
favorables à la PAIX, qu’il puisse y avoir des accrochages?
Mais autant nous disions que la PAIX définitive doit s’obtenir vaille que vaille, autant le
président Macky Sall, chef suprême des forces armées, semble dire ‘’la Guerre vaille que vaille’’,
déclencher une guerre contre le MFDC, en espérant en finir pour de bon. D’autant plus que
d’irresponsables personnes l’y poussent. Des « économistes et experts-Savants » de tout, même
de ce qu’ils n’ont jamais vu, ont eu l’audace d’accuser au-delà de la rigueur qui doit seoir et
accompagner leur prétendu titre; ils nous ont montré leur hardiesse suicidaire, leur
méconnaissance du sujet, et du pays qu’ils prétendent appartenir. Des gens qui vont apprendre
par coeur des concepts, des principes jusqu’en obtenir un doctorat ou s’en être décerné un titre,
sans que leur COMPORTEMENT n’en reflète le sens de la responsabilité conséquente. Comment
prôner la guerre en Casamance en 2018 et penser s’en sortir indemne depuis Dakar? Comment
appeler à la guerre sans effets de bord sur des innocents comme par le passé? Comment
appeler à la guerre en Casamance alors que les vendeurs d’armes très sophistiquées sont
partout? Le pire est que ces va-t’en-guerre représentent ou travaillent en étroite collaboration
avec les institutions de l’État, dont l’honneur est à préserver, et la référence garante de tout
pays équilibré. Leurs positions et pratiques injustes font que les populations n’en portent
aucune confiance. Ce sont ces mêmes institutions qui mirent le feu en 1982 et ce que nous
observons nous ramène 35 en arrière.
Tous ceux qui ne sont pas d’accords avec les malfaiteurs institutionnels sont des rebelles.
Malheureusement, ceux qui défendent ces institutions décrédibilisées, en récitation des cours
de l’université, refusent de voir par ignorance ou par complicité, que les représentants de l’État
et de ses institutions n’ont aucun respect de ces mêmes institutions pour lesquelles, ils ont
prêté serment d’en respecter la justice, la responsabilité et l’éthique, entre autres. Ils bafouent
les institutions et utilisent les moyens mis à leur disposition dans le cadre de leurs fonctions
uniquement, pour commettre les actes les plus répréhensibles sans que nul ne puisse les
inquiéter. Et dans le cas qui nous concerne, tous ceux qui ne sont pas d’accords avec ces
malfaiteurs institutionnels à leur compte personnel et non au compte de l’État, sont des
rebelles. On évoque la loi et l’État alors que ses représentants ne se comportent pas en
conséquence. Comment peut-on parler de Droit si ceux qu’on a « choisi » pour appliquer le Droit
sont les premiers pourfendeurs de la loi?
Ainsi, les événements et les rumeurs qui ont envenimé le problème en 1982 reviennent à grands
pas. On assiste à des arrestations d’innocentes populations entrainant mort d’hommes!
Monsieur René Capain Bassène, journaliste pacifiste qui de tout temps, a toujours appelé à la
PAIX en Casamance est arrêté. Qui a commandité son arrestation? Comme en 1982, des
rumeurs qui finirent par se confirmer, se répandent à nouveau sur des personnes éprises de Paix
et de grands défenseurs des Droits de l’Homme comme Monsieur Pape Chérif Bertrand Bassène,
dit Akandijack. Il est bien évident que toute personne responsable, travaillant pour la paix entre
différentes parties, doive absolument rencontrer toutes les parties prenantes afin de parvenir à
une Vraie PAIX Durable! Leur reproche-t-on leurs inlassables recherches de la Paix? De tout
temps, les accords de paix n’ont jamais été unilatéraux. Et tout chercheur de Paix ne peut
justement, de façon équilibrée omettre de consulter une partie prenante dans un conflit; c’est
pour cela que nous pensons qu’avec René Capain Bassène, toutes les personnes interrogées
dans le cadre de la tuerie de BOFA, doivent être rapidement libérées pour nous éviter de
replonger dans les erreurs qui ont été à la genèse de cette crise.
Et les mêmes faits incompréhensibles à l’époque, reviennent à une très grande vitesse.
Comment une marche pacifique, assimilée à un Festival des cultures avec des femmes et des
enfants, pour alerter les pouvoirs publics, a-t-elle pu être réprimandée jusqu’à tuer des hommes
et finir en règlement de compte politique au point d’impliquer l’armée nationale, protectrice
des populations aux frontières? Peut-on honnêtement éluder cet aspect qui donna naissance à
cette crise pour éviter d’être traité de rebelle? Et l’on se demande comment des organes de
l’état, supposés protéger leurs populations, se sont mis à les persécuter jusqu’à les tuer? Les
armées américaine, canadienne et surtout, française qui est l’une des principales formatrices de
nos armées, ne tirent jamais de coup de feu contre leurs populations; quelle est donc cette
instruction donnée aux officiers de l’armée sénégalaise leur demandant de tirer des coups de
feu sur leurs populations?
La PAIX, vaille que vaille !!!
La Paix doit être recherchée vaille que vaille. Il est fortement recommandé de toujours garder
en mémoire les causes des conflits passées pour ne pas les oublier et éviter de les répéter. La
solution qui consiste à ne faire de Rien un Tabou et de parler de tout, à haute voix sans
intermédiaire me semble très raisonnable. Toutes les parties prenantes doivent être écoutées
sans crainte et qu’elles puissent débattre et défendre leur position librement.
Que cette année 2018 soit celle de la PAIX définitive en Casamance!
Assane Ajamaat Badji
[email protected]

3 Commentaires

  1. M. Assane A. Badji, tu n’es qu’un vulgaire irresponsable. Tout ton baratin et AUCUN mot sur les 14 personnes lâchement assassinées. Aucune raison ne doit justifier cette tuerie et tu viens ici parler de paix et charger l’État ! Oui tu es un vrai rebelle ! L’enquête vient de prouver qu’une faction du MFDC est impliquée dans la tuerie. Et pourquoi l’armée ne devrait pas pourchasser les exécuteurs et les commanditaires de ce massacre et les éliminer, comme cela se ferait dans pays organisé ? C’est le devoir de l’armée de régler militairement cette question qui empoisonne le sud du pays depuis 40 ans ! C’est depuis 30 ans que l’État du Sénégal essaye toutes les solutions possibles, financièrement, diplomatiquement et économiquement, même en impliquant les voisins directs, mais toujours zéro résultat. Au contraire, on continue de tuer des gens comme des animaux à cause d’irresponsables comme toi. Votre argument que la Casamance est abandonnée est faux ! Les régions de Fatick, Tamba, Linguère, Kédougou, etc. sont mille fois plus mal loties que la Casamance en termes de financements diversifiés et massifs. Donc la vraie solution à cette crise est et reste militaire. Cheikh Yérim Seck a parfaitement raison, c’est l’armée qui a la solution, pas les « monsieur Casamance » ou des rebelles cachés comme toi.

    • He oui jules diop reagie a l’article de assace. Jules, la tonalitte de ton message a trahi ton caractere beliqueux de va -t-en guerre. Tu es devenue le conseille oculte le pseudo guerrier de salon ou la pale copie de bernard henry levy. Hey brothet jules you are deplorable. Peace and love. Peace forever.

  2. He oui jules diop reagie a l’article de assace. Jules, la tonalitte de ton message a trahi ton caractere beliqueux de va -t-en guerre. Tu es devenue le conseille oculte le pseudo guerrier de salon ou la pale copie de bernard henry levy. Hey brothet jules you are deplorable. Peace and love. Peace forever.

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