CONFECTION DES LISTES POUR LES LEGISLATIVES: le temps des loups

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nitialement prévu pour ce week-end, le dépôt des listes pour les prochaines législatives qui a été renvoyé au 30 avril prochain semble accorder un moratoire au choc des ambitions et aux guéguerres de positionnement qui se sont fait jour dans les coalitions et partis se partageant le paysage politique sénégalais. A la coalition Bennoo Bokk Yakaar, ensemble hétéroclite de toutes les formations et regroupements anti-Wade ayant porté la candidature de Macky Sall au second tour de la présidentielle, comme au sein du Parti démocratique sénégalais, la ruée vers la députation présage de chaudes empoignades entre anciens alliés, si elle ne génère déjà de délétères scissions.

A moins de deux semaines de la date butoir arrêtée pour le dépôt des listes aux législatives, la tension est encore vive au sein des coalitions et formations politiques qui concourent à la députation. Entre frondes, guéguerres de positionnement, marginalisations de responsables politiques défaits lors de la présidentielle de 2012, choc d’ambitions entre les membres de la « Coalition Macky 2012 » et leurs nouveaux alliés depuis le second tour de la présidentielle réunis au sein de Bennoo Siggil Senegaal, Bennoo ak Tanor, Idy4président et alii, tous les possibles restent envisageables. Au lendemain de la composition du 1er gouvernement sous l’ère Macky Sall, certaines formations politiques ayant soutenu le nouveau Président au second tour se sont retrouvées sans poste de ministres au sein de l’attelage gouvernemental. Entre frustrations et dépit, la tentation de la rupture et de la quête de la députation, sous sa propre bannière, est pressante chez bien de responsables qu’ils soient politiques ou citoyens. A l’image de Serigne Mansour Sy Djamil de « Bess dou niak » qui s’est désaffilié de Bennoo Siggil Senegaal pour aller seul aux législatives.

Pour ne rien arranger, la confection des listes nationales et départementales pour les prochaines élections législatives pourrait, si les responsables politiques n’y prennent garde, faire exploser l’entente de circonstance (Tous contre Wade au second tour), de la coalition Bennoo Bokk Yakaar Beaucoup de partis politiques et de mouvements citoyens ayant soutenu Macky Sall ont prévu de prendre leur distance et d’y aller seul. Pour cause, Ils soupçonnent des partis politiques comme l’Apr, le Ps et l’Afp de se tailler la part du lion sur les listes nationales au motif de la représentativité.
Une représentativité que la coalition Bennoo Siggil Senegaal qui a porté la candidature de Moustapha Niasse au 1er tour et celle de Macky Sall, au second tour de la présidentielle, juge essentielle pour la confection d’une liste commune de Bennoo Bokk Yakaar aux législatives. Les compagnons de Moustapha Niasse, le leader de l’Afp, qui se disent soucieux de « préserver la dynamique unitaire du second tour », selon Helen Tine, postulent au sein de Bennoo Bokk Yakaar à la confection d’une liste commune qui soit établie sur la base du coefficient électoral des partis et coalitions au 1er tour de la présidentielle. Sur les 07 députés devant être affectés à Dakar, par exemple, la coalition Macky 2012 devrait sur la base de son coefficient électoral du 1er tour avoir 03 députés, Bennoo Siggil Senegaal 2, Bennoo ak Tanor, Idy4président et le reste bénéficiant d’un poste de député.
LA COALITION BENNOO BOKK YAKAAR FACE A ELLE-MEME

Ce schéma ferait-il le bonheur de Bennoo Bokk Yakaar, en prévision des législatives ? En tout cas, à moins de quinze jours du dépôt des listes (30 avril prochain), un accord aurait été trouvé au sein de Bennoo Bokk Yakaar et , selon certaines informations, l’on s’acheminerait vers une liste unique de la coalition aux prochaines élections législatives. Une clé de répartition aurait même trouvée, selon le Secrétaire général du Bloc populaire sénégalais (Bps/Taxaw), Souleymane Ndiaye « Brin », par ailleurs membre de la coalition Benno ak Tanor, cité par un journal de la place. Selon ce responsable politique, les discussions auraient abouti à un accord sur une majorité simple qui donnerait à Macky Sall 77 postes contre 29 pour la coalition de Moustapha Niasse, 24 pour celle de Tanor Dieng, 12 pour la coalition Idy4president et 8 pour les indépendants et la société civile. En outre, selon toujours le leader du Bps, « les listes départementales seront élaborées sur la base des résultats obtenus par les coalitions au premier tour et au niveau national. Une commission va statuer sur la hiérarchisation en tenant compte des exigences de la parité ». L’information n’est pas toutefois pas confirmée par les plénipotentiaires des coalitions et formations politiques qui composent Bennoo Bokk Yakaar, lesquels préfèrent jouer aux abonnés absents. Mais de source proche des voix autorisées, on certifie que les négociations vont bon train, surtout avec le report de la date de dépôt des listes pour les législatives.
Quid par ailleurs des « tea-party », version sénégalaise, qui ont contribué à l’élection de Macky Sall à la présidentielle ? Le schéma ci-dessus retenu pourrait-il satisfaire leurs clientèles politiques ? Déjà, des analystes avertis de la scène politique prêtent au Dr C. T. Gadio et au Mpc l’intention d’aller seuls aux législatives. Et Me el hadj Diouf, député et leader des Ptp, à qui ses partisans demandent de quitter la coalition Bennoo pour n’avoir été promu ministre. A défaut d’être dans l’attelage gouvernemental, l’avocat pourrait-il accepter de perdre son poste de député, sous le fait d’un jeu politique dominé par les grands partis de la coalition Bennoo Bokk Yakaar ? C’est dire que l’avenir proche est bruissant de démêlés farouches pour les diverses coalitions et formations politiques qui ont soutenu Macky Sall au second tour de la présidentielle.
DES LEGISLATIVES QUI DIVISENT LE PDS

Au Parti démocratique sénégalais, le schéma est tout autre. Le parfum de la défaite cuisante à la présidentielle semble réveiller toutes les rancœurs. Pis, l’on s’achemine vers des listes « fractionnistes » pour les législatives. Déjà, une véritable fronde s’est fait jour au sein de la formation libérale contestant le leadership de Me Wade. Des mastodontes de parti certes battus dans leur localités respectives au second tour de la présidentielle ont décidé d’aller sous leur propre bannière aux législatives. Pape Diop, le président du sénat et deuxième homme fort constitutionnellement sous le régime Wade, Mamadou Seck, le président de l’Assemblée nationale, une foultitude d’anciens ministres sous Wade dont Moustapha Guirassy, Thierno Lô, Bécaye Diop, Ndèye khady Diop et cie ont tourné le dos au Pds et créé l’alliance « Bokk Guiss Guiss » pour les législatives. Refusant d’être enterrés par leur ancien mentor, que la défaite du 25 mars 20012 a dépouillé de tous ses prérogatives électives mais non amené à la retraite politique, ces hauts dignitaires mènent, au sein du Pds, une fronde qui rappelle à bien des égards, celle des socialistes, au lendemain de la défaite de 2000.

A l’époque, on s’en souvient encore, les Abdourahim Agne, Mamadou Diop, Robert Sagna, entre autres ténors avaient quitté le navire socialiste, suite à la perte du pouvoir par Abdou Diouf, en refusant de cautionner le leadership Ousmane Tanor Dieng. La décision d’Abdoulaye Wade de nommer Oumar Sarr comme coordonnateur du parti et de préparer une liste aux législatives qui « ensevelirait » ses anciens compagnons n’aurait-il pas le même effet ? Comme si Wade voulait sanctionner ses compagnons, fautifs d’avoir perdu leurs départements respectifs et de l’avoir perdu tout court! En tout cas, récusant cette volonté non avoué de leur mentor, Pape Diop, Mamadou Seck et cie ont coupé le ruban de la scission et « embourbé » le Pds dans une zone marécageuse d’où le parti sortirait largement affaibli. Alors même qu’en perspective des prochaines législatives, la guerre du positionnement entre responsables libéraux fait rage dans les régions et départements. De là à imaginer que les jours qui nous séparent du 30 avril risquent d’être longues pour tous les libéraux, en termes de négociations secrètes, de conciliabules, de coups fourrés, il n’y a qu’un pas qu’on peut facilement franchir.

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