A propos de l’affaire Hissène Habré, Abdou Latif Coulibaly est entré dans le deuxième gouvernement d’Abdoul Mbaye en toute connaissance de cause. Le journaliste, qui a accordé un entretien exclusif à SenePlus, affirme avoir été au courant de l’imminence des poursuites contre l’ancien président tchadien. Il estime n’avoir aucun problème avec la procédure, mais reste fidèle à son opinion d’hier sur la question. ‘’En entrant dans le gouvernement, je savais très bien qu’on allait poursuivre Habré, affirme le ministre de la Promotion de la bonne gouvernance. Si cela me posait un problème, je n’allais pas entrer dans le gouvernement.’’
Naguère, Latif Coulibaly était réputé grand défenseur d’Hissène Habré contre ‘’l’impérialisme occidental’’. C’était l’époque où les puissances occidentales avaient commencé à élever la voix pour appeler au jugement de celui qui dirigea le Tchad de 1982 à 1990. Aujourd’hui qu’il est dans le gouvernement, de surcroît son porte-parole, soupçonne-t-il toujours la main de l’Occident dans l’affaire Habré ? Sans le dire ouvertement, l’ancien journaliste laisse croire que sa position est restée inchangée. ‘’Les principes que j’ai défendus hier, les convictions que j’ai eues hier, sont intacts par rapport à tous les sujets sur lesquels je me suis prononcé. Je n’en dirai pas plus.’’
Son obligation de réserve le confine dans le rôle de celui qui ne décline que les principes, sans aucune prise de position personnelle sur les sujets qui intéressent le gouvernement. Sur l’affaire Habré, Latif Coulibaly estime que la machine est en marche dès lors que ‘’les chambres d’instruction sont en place et que le procureur de la République est en place’’.
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