Décès d’Elie Wiesel, survivant de l’Holocauste et Prix Nobel de la paix

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L’auteur et survivant de l’Holocauste Elie Wiesel s’est éteint à l’âge de 87 ans, a annoncé samedi le Musée et centre commémoratif de l’Holocauste Yad Vashem, en Israël.

« Yad Vashem pleure le décès d’Elie Wiesel, survivant de l’Holocauste, Prix Nobel et auteur renommé », a écrit le musée sur Twitter, sans toutefois fournir plus de détails.

Né en Roumanie en 1928, Elie Wiesel a beaucoup écrit sur la Shoah et le sort du peuple juif. Dans un de ses ouvrages les plus connus, La nuit, il revient en détail sur sa propre expérience dans les camps de concentration nazis d’Auschwitz-Birkenau et de Buchenwald. Il avait été fait prisonnier par les nazis à l’âge de 15 ans avec d’autres membres de sa famille.

Après sa libération par les forces armées américaines en 1945, il s’est installé aux États-Unis, où il a mené une carrière universitaire. Il a obtenu la nationalité américaine en 1968.

Elie Wiesel était reconnu pour son engagement auprès des victimes de conflits armés et luttait contre l’indifférence et l’injustice dans les cas de génocide. Il a été lauréat du prix Nobel de la paix en 1986. Le comité Nobel a salué en lui « l’un des plus importants leaders et guides spirituels à l’époque où la violence, la répression et le racisme continuent à dominer le monde ».

Elie Wiesel en 2011 à l’émission « Second regard »

Le monde salue Elie Wiesel

Pour le premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, Elie Wiesel « incarnait le triomphe de l’esprit humain sur le mal le plus inimaginable ». « Une fois hors de l’obscurité de l’Holocauste, Elie est devenu un puissant faisceau de lumière, de vérité et de dignité », a-t-il affirmé.

En France, où il a suivi ses études de journalisme à la Sorbonne, Elie Wiesel a été décoré en 1984 de la Légion d’honneur, avant d’être fait grand-officier en 1990, puis Grand-croix en 2001.

« Elie Wiesel était l’élégance même, la grandeur, la générosité », dit Jack Lang, ancien ministre français de la Culture, dans un communiqué. « Les horribles souffrances que la vie lui a infligées ont fait grandir en lui sa profonde humanité. Immense écrivain, il a su admirablement exprimer la densité de l’âme humaine. Son amour de la France le portait à écrire dans la langue française qu’il savourait avec passion », a-t-il ajouté.

 

Auteur et activiste

Elie Wiesel, auteur de plusieurs dizaines de livres écrits en français, n’a jamais renoncé à son combat pour la justice et la vérité sur l’extermination des Juifs pendant la Seconde Guerre mondiale. Reçu en 1985 à la Maison-Blanche, il avait tenté de dissuader le président Ronald Reagan d’aller déposer une couronne de fleurs dans un cimetière allemand où se trouvent les sépultures de plusieurs SS célèbres.

Proche de Barack Obama, il n’a pas non plus hésité à contester sa politique à l’égard d’Israël et s’est prononcé en faveur de la colonisation de Jérusalem-Est. Devant le Congrès américain en 2015, il a par ailleurs mis en garde contre les dangers du programme nucléaire iranien aux côtés de Benyamin Netanyahou.

Après la fin de la guerre, il a attendu dix ans pour se lancer dans la rédaction de La nuit, premier volume d’une trilogie dont les deux autres volets sont intitulés L’aube et Le jour.

Jamais je n’oublierai cette nuit, la première nuit de camp, qui a fait de ma vie une nuit longue et sept fois verrouillée. Jamais je n’oublierai cette fumée.

Extrait de « La Nuit », d’Elie Wiesel.

« Jamais je n’oublierai les petits visages des enfants dont j’avais vu les corps se transformer en volutes sous un azur muet. Jamais je n’oublierai ces flammes qui consumèrent pour toujours ma foi. Jamais je n’oublierai ce silence nocturne qui m’a privé pour l’éternité du désir de vivre », écrit-il dans La nuit.

ici.radio-canada.ca/nouvelles

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