Démonstration de force des disciples de Serigne Modou Kara

Date:

 Le domicile à Touba de Cheikh Ahmadou Kara Mbacké dit Kara était jeudi le théâtre d’une démonstration de force, de ferveur et de dévouement de plusieurs centaines de disciples à l’égard de leur guide spirituel.

Lorenzo Dasquini n’en croit pas ses yeux. ‘’Je ne comprends pas ce qui se passe. Ça m’a impressionné de voir tout ce monde ici. On a l’impression que le Magal se passe ici’’, lâche cet Italien, au milieu de plusieurs centaines de disciples du marabout, dans la cour de sa maison.

Ces talibés — de jeunes garçons et filles pour la plupart — se sont donné rendez-vous jeudi matin chez leur guide, à l’occasion du 117ème Magal de Touba – l’évènement commémorant la célébration de l’exil au Gabon (de 1895 à 1902) de Cheikh Ahmadou Bamba Mbacké (1853-1927).

Vêtu d’un boubou traditionnel blanc, une écharpe noire roulée autour du coup, un livre dans une main et un micro dans l’autre, le ‘’Général Kara’’ – comme il est surnommé – passe plus d’une heure à chanter ses ‘’mélodies divines’’ inspirées de poèmes de Cheikh Ahmadou Bamba.

Les disciples avalent les ‘’mélodies divines’’ commentées par leur guide. Ici, le nom du fondateur du mouridisme est le refrain qui sort de la bouche de tout le monde, à l’exception des policiers et journalistes. ‘’Cheikh Ahmadou Bamba‘’, s’écrie Kara. ‘’Quel sauveur !’’, répond une grande voix. Et la foule d’entonner le refrain : ‘’Dieureudieuf (Merci) Serigne Touba !’’

Visage ridé par moments, Serigne Modou Kara chante et interprète les ‘’mélodies divines’’, fait des incursions dans la biographie du prophète Mouhamed (PSL) et de Cheikh Ahmadou Bamba. Sous les vivats d’une foule de plus en plus surexcitée par les propos de son guide.

Un disciple pleure même à chaudes larmes. Et tombe en transe, les bras levés au ciel et le nom du fondateur du mouridisme à la bouche. ‘’La suite, ce soir’’, s’exclame le guide, peu avant 13 heures. Et, les disciples de lever la séance pour s’engouffrer dans sa somptueuse villa, dans le quartier Darou Marnane.

Assis sur une chaise en bois, dans la véranda d’un bâtiment, au-dessous d’une grande photo de Cheikh Ahmadou Bamba, Kara s’entretient longuement avec des journalistes sur la politique et d’autres sujets.

‘’C’est une révolution musicale pour contrecarrer +Ibliss+ (Satan). […] Beaucoup de jeunes ne savent pas ce qui s’est passé. Les jeunes parlent beaucoup plus wolof qu’arabe. Cheikh Ahmadou Bamba utilisait l’arabe et Serigne Moussa Kâ (un poète proche de Bamba), le wolof’’, s’est-il justifié de la déclamation en langue locale des ‘’mélodies divines‘’ – au milieu de ses disciples.

Djibril Tambédou, 32 ans, fait le pied de grue devant le domicile de son guide religieux. ‘’Je veux bénéficier de la bénédiction du cheikh, qui a tout, ici sur terre et là-bas, dans l’au-delà. C’est le fruit du travail de son grand-père…‘’, confie Tambédou, disciple de Kara depuis une dizaine d’années, selon ses dires.

 

ESF/SAB

1 COMMENTAIRE

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

DEPECHES

DANS LA MEME CATEGORIE
EXCLUSIVITE

[Images] Rond-point Hann : Un bus tata se renverse, 1 mort et plusieurs blessés notés 

XALIMANEWS-Ces derniers jours, les cas d'accidents de la circulation...

Tragédie à Koungheul : 13 morts dans un accident de la route

XALIMANES-Un accident tragique de la route survenu à Koungheul...