Des dérives irresponsables aux conséquences imprévisibles 26 février 2019 ( Par Boubacar SADIO).

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« Aucune force, si puissante soit-elle, ne peut maitriser la colère incompressible d’un peuple spolié et longtemps martyrisé »

Le dimanche 24 Février 2019, les Sénégalais ont été appelés aux urnes pour choisir leur futur Président de la République. Ils se sont massivement rendus dans les différents lieux et bureaux de vote pour manifester leur claire volonté de sacrifier à leurs devoirs civiques inaliénables. Et, à part quelques irrégularités qui n’ont en rien entaché de manière notable la sincérité du scrutin, l’élection s’est déroulée dans un calme qui a démontré à suffisance la maturité de notre peuple.

Alors que les différents états-majors procédaient à la compilation des données envoyées par leurs représentants, voilà que le sieur Mohamed Boune Abdallah Dionne prononce, annonce et confirme, à travers les médias d’Etat toujours complaisants et complices des autorités, la victoire et surtout la réélection au premier tour de son candidat avec un taux fluctuant entre 54% en ouolof et  57% en français. Ou se trouve la vérité ? Et quand la vérité se cherche, le mensonge qui rôde autour en profite pour s’installer et vouloir s’imposer.

En acceptant d’aller au charbon pour s’acquitter de cette mission dégradante et ingrate, le sieur Boune Abdallah Dionne ne fait que confirmer le profil d’une personne veule, d’un factotum servile et d’un séide sans personnalité ni caractère. Tout le monde est d’accord pour reconnaitre que jamais dans son histoire le Sénégal n’a eu un Premier aussi insignifiant, inexistant et d’une incompétence affligeante.

L’acte posé par Boune Abdallah Dionne est d’autant plus grave qu’il a, en toute connaissance de cause, violé une loi de la République, en l’occurrence le code électoral dont il est tenu d’observer et de faire observer les dispositions. Il est utile de préciser que le processus électoral comporte deux phases ; une première qui concerne l’organisation technique qui relève du ministère de l’Intérieur et une seconde relative à la compilation et à la proclamation des résultats d’abord provisoires par la Commission nationale, ensuite définitifs par le Conseil constitutionnel dont il ne faut rien attendre qui puisse aller à l’encontre des desiderata de leur mentor. En prenant l’initiative de donner des résultats qu’aucun des organes habilités n’a proclamés, le sieur Boune Abdallah Dionne s’engage dans une voie non seulement aventureuse et très hasardeuse mais très dangereuse pour la stabilité de notre pays qui se passerait volontiers de pyromanes. Lui et son candidat qui a la très désagréable propension à ne jamais mener un combat frontal, espèrent et croient fermement pouvoir violer la loi impunément et imposer leur éventuelle forfaiture à tout un peuple ; et la seule explication d’une telle assurance et d’une telle confiance est le soutien promis par des amis de l’Hexagone qui ont  déjà mis à contribution leurs relais médiatiques et leurs officines occultes pour une grande entreprise de désinformation et d’intoxication.

Les résultats annoncés seraient préfabriqués, et l’audace de les publier  nuitamment à travers les médias d’Etat, repose sur l’assurance qu’ils ont de pouvoir bénéficier du soutien des forces de défense et de sécurité qu’ils pourront mettre à contribution. Ces dernières auraient été surarmées pour tuer dans l’œuf et éventuellement réprimer violemment toute velléité de contestation populaire. Je le dis et le réaffirme comme je l’ai toujours dit et réaffirmé, aucune force, si puissante soit-elle, ne peut maitriser la colère incompressible d’un peuple en colère. L’histoire abonde d’exemples illustratifs de mes propos. Aussi, comme je n’ai eu de cesse de le seriner chaque fois que j’en ai l’opportunité, lancé-je un appel fraternel, patriotique et citoyen aux forces de défense et de sécurité, pour qu’elles adoptent en toutes circonstances, une posture républicaine et qu’elles se mettent toujours au service exclusif du peuple souverain délégateur de tous les pouvoirs et de toutes les légitimités.

Les forces de défense et de sécurité qui ne sont point des ignares, savent en leur âme et conscience que les autorités de ce pays ont pris sur elles la lourde responsabilité d’enfreindre  volontairement et manifestement les lois de la République et de mettre, ainsi, en péril l’unité et la cohésion nationale mais aussi la paix sociale et la tranquillité publique. Vous êtes la grande muette et non la grande mouette comme veulent vous considérer certains politiciens de petite envergure qui, à longueur de discours  et à tort et à travers, ne cessent de dire que force restera à la loi, en pensant pouvoir vous faire exécuter n’importe quel ordre. Ils ignorent tout de votre fierté, de votre noblesse, de votre dignité, de votre sens élevé de l’honneur et du respect que vous avez pour votre peuple, ce vaillant peuple dont vous êtes issus et qui vous manifestera toujours sa reconnaissance pour tous les sacrifices incommensurables et inimaginables consentis pour le défendre. Gardez-vous d’humilier ce peuple. Il vous faut comprendre  que quand l’oppression est légalisée, la révolte devient légitime. En ces heures graves de l’existence de notre nation, vous avez l’obligation d’assumer les responsabilités historiques que vous impose votre devoir patriotique.

Quant à vous braves magistrats, il faut reconnaitre et accepter que le sieur Mohamed Boune Abdallah Dionne vous a infligé une gifle retentissante en violant allègrement la loi et en ignorant superbement vos prérogatives dans le processus électoral. Les tenants du pouvoir actuel pensent que tous les magistrats sont d’une docilité et d’une servilité qui les rendent malléables et corvéables à souhait. Il vous appartient de relever le défi public qu’ils vous ont lancé. Votre dignité ne doit souffrir d’aucune agression encore moins de quelque condescendance de la part d’un quelconque politicard.

Chers compatriotes, l’heure est grave ; nous sommes tous interpellés. Ce ‘est point une affaire  des seuls opposants, le peuple dans toutes ses composantes (femmes, jeunes, étudiants, acteurs économiques, artistes, enseignants, militaires et paramilitaires, chefs religieux, troisième âge etc…) doit s’impliquer. Et il s’agira d’être prêt à consentir tous les sacrifices nécessaires pour que la vérité des urnes soit respectée ; et le sacrifice on le fait ou on le fuit. Acceptons et engageons-nous à le faire.

Quant au Président sortant Macky SALL, je lui demande, au nom du respect qu’il doit à son peuple, de rester au pays comme les autres candidats et d’attendre stoïquement la proclamation des résultats. Les Sénégalais ne sont pas des écervelés ; si les résultats authentifiés des procès-verbaux le donnent vainqueur au premier tour sans contestations sérieuses des autres candidats, ces derniers à l’unisson avec le reste du peuple le féliciteront avec fair-play. Par contre s’il refuse de reconnaitre sa défaite et décide de confisquer les suffrages des Sénégalais, il provoquera des troubles d’une gravité extrêmes dont il sera seul à en assumer l’entière et totale responsabilité

Le prochain Président de la République devra comprendre que, désormais, rien ne sera plus comme avant, les Sénégalais ont décidé de prendre leur destin en main.

« LE POUVOIR AU PEUPLE, LES SERVITUDES AUX  GOUVERNANTS »

            Dakar le 25 Février 2019                                   Boubacar SADIO

Commissaire divisionnaire de police

De classe exceptionnelle à la retraite.

9 Commentaires

    • Depuis l`époque du Président Abdou Diouf (le Maître du Tyran Macky Sall), nous savons au Sénégal que le mérite d`un homme en tenue ne repose pas forcément sur le nombre de galons ou de faits d`armes que le Système (au service des colons) lui aurait reconnu ou remis. Ça, tout le monde le sait. Les hommes en tenue bloqués dans leur progression par le système, on en trouve au Sénégal. Ce n`est pas que dans l`armée. Les grades, ça ne veut absolument rien dire. Les plus courageux des hommes en armes en ce qui concerne la répression de leurs propres populations sont les plus corrompus, les moyens méritants, les plus privilégiés, des méchants et des fuyards devant l`ennemie. Pour la petite histoire, je n`avais jamais cru à l`histoire selon laquelle des africains auraient vendu des africains pendant l`esclavage. Mais aujourd`hui, j`en doute beaucoup dans la mesure où c`est ce que nous vivons présentement au Sénégal sous de nouvelles formes plus subtiles. Le « SYSTÈME VIEUX NÈGRE ET MÉDAILLÉ PAR LES COLONS » EN AIT FIER. /// Merci beaucoup Monsieur SADIO !

  1. Petit « commissaire Sadio », on te connait, tu ne feras aucun sacrifice car tu as toujours été un lâche et un aigri, même dans tes différents services ! Plus de 30 ans dans la police avec ZÉRO fait d’armes. Des commissaires de police brillants et intelligents, on en connait en pagaille dans la police, mais l’histoire ne retiendra jamais ton nom ! Tu voulais que Macky perde, eh bien il a gagné haut la main et presque partout, même tes propres voisins à Dakar ont tous voté Macky ! Si quelque se sent ridicule et morveux après le vote de dimanche, c’est bien toi « petit commissaire »….

  2. Depuis l`époque du Président Abdou Diouf (le Maître du Tyran Macky Sall), nous savons au Sénégal que le mérite d`un homme en tenue ne repose pas forcément sur le nombre de galons ou de faits d`armes que le Système (au service des colons) lui aurait reconnu ou remis. Ça, tout le monde le sait. Les hommes en tenue bloqués dans leur progression par le système, on en trouve au Sénégal. Ce n`est pas que dans l`armée. Les grades, ça ne veut absolument rien dire. Les plus courageux des hommes en armes en ce qui concerne la répression de leurs propres populations sont les plus corrompus, les moyens méritants, les plus privilégiés, des méchants et des fuyards devant l`ennemie. Pour la petite histoire, je n`avais jamais cru à l`histoire selon laquelle des africains auraient vendu des africains pendant l`esclavage. Mais aujourd`hui, j`en doute beaucoup dans la mesure où c`est ce que nous vivons présentement au Sénégal sous de nouvelles formes plus subtiles. Le « SYSTÈME VIEUX NÈGRE ET MÉDAILLÉ PAR LES COLONS » EN AIT FIER. /// Résumé

    Au début du roman, Meka doit visiter le commandant de son pays Doum et il pense que le commandant va le tuer. Mais en fait, Meka va recevoir une médaille en reconnaissance de son dévouement pour la France, d’être par conséquent « un ami des blancs. ». En effet, ses deux fils sont en combattant pour les français durant le seconde guerre mondiale et il a donné ses terres à la mission catholique. Durant la remise de la médaille le jour de la fête nationale française le 14 juillet, sa femme pleure ses deux fils et lui. Après le vin d’honneur, tous les noirs sont devenus ivres et M. Varini appelé aussi Gosier-d’Oiseau fait évacuer la salle du Foyer Européen. Dans la panique, on oublia et enferma le ivre Meka qui dormait à l’intérieur. L’orage éclate en ravageant la salle d’où sortit Meka titubant. Il perd sa médaille en allant chez Mami Titi. Il est arrêté dans la nuit, brutalisé et maltraité par des policiers trop zélés avant d’être conduit dans une prison o il sera encore humilié par Gosier d’Oiseau de qui il attendait une reconnaissance. Pendant le roman, Meka essaie d’aider des blancs et il suit des règles. Meka rentre chez lui et plonge toute la famille dans la stupeur causant pleurs et lamentations. Il se rend compte qu’il est un esclave des blancs, mais il n’essaie pas de combattre contre eux parce qu’il dit en bâillant : « Je ne suis plus qu’un vieil homme… ».. SOURCE : http://lireunlivreplaisir.blogspot.com/2008/05/etude-de-le-vieux-ngre-et-la-mdaille-de.html

    • La signification titre

      Le titre choisi illustre bien cet esprit ironique et d’autodérision. L’auteur utilise le mot « nègre » terme péjoratif de connotation raciste ce qui peut paraître surprenant venant d’un écrivain noir en opposition avec le terme « médaille », terme positif, appréciatif. L’humour et l’ironie sont donc d’emblée présents dans le titre qui résume par là l’histoire du roman. Le nom « vieux » sans la présence du personnage dont il s’agit dans le roman montre une volonté universalisante de l’auteur pour mettre l’accent sur le contraste entre l’expérience et tout ce que des générations africaines ont fait : sa vie, la vie de ses enfants, ses biens, son cœur pour mériter non pas des médailles mais « une médaille ». Et quelle médaille : Méka sera bastonné la nuit même du jour qu’il a reçu cette médaille par ceux-là qui la lui ont donnée. SOURCE : http://lireunlivreplaisir.blogspot.com/2008/05/etude-de-le-vieux-ngre-et-la-mdaille-de.html

      • Portée de l’œuvre

        Ce que Meka a fait est une sorte d’échange. En effet, du moins tel semble être le sens que lui donne la voix qui avait parlé dans le public : « Moi, je dis qu’on aurait mieux fait de l’habiller de médailles ! (…) Ce qu’a compris la femme de Meka Kelara. Le narrateur semble accuser alors la complicité des africains qui ont favorisé l’implantation des européens à travers les personnages de Meka. Aussi le sort de ce dernier est de souffrir l’ingratitude de la France, comme ce fut le cas pour Meka.
        Il est alors compréhensif de noter la contradiction entre les valeurs que le haut commissaire défend dans son discours à savoir l’égalité et la fraternité entre tous les hommes et la réalité vécue par Meka qui croyait à l’amitié des Blancs jusqu’à les inviter prendre un repas chez lui. Parce que le haut commissaire Gosier d’Oiseau l’a humilié, celui-là même qui dans Une vie de boy avait battu jusqu’au sang le boy Toundi. Sans oublier la ségrégation lors du service du vin d’honneur : ils eurent du vin rouge alors que les Blancs buvaient du whisky. Les quartiers étaient séparés, et on malmenait un indigène qui osait franchir la frontière qui les séparait sans demander la permission. Le beau-frère de Meka failli en subir les conséquences en allant chercher celui-ci chez le commandant. SOURCE : http://lireunlivreplaisir.blogspot.com/2008/05/etude-de-le-vieux-ngre-et-la-mdaille-de.html THIAROYE 44, AUTOPSIE D’UN MASSACRE
        Il y a plus de 70 ans, l’armée coloniale française ouvrait le feu sur des tirailleurs sénégalais réclamant leurs soldes, un épisode qui hante, aujourd’hui encore, les mémoires – LE FILM COMPLET DE SEMBÈNE OUSMANE (SENEPLSU) https://www.youtube.com/watch?v=BOyD3u0vXvI

  3. merci M.le commissaire je ne rate jamais vos chroniques et vos analyses.
    deugue rekk moy degue.
    on est fier de vous.
    Que Dieu vous garde et vous préserve du mal.
    Nous sommes dans un pays ou les véridiques,les gens probes,sincères et travailleurs sont détestés et marginalisés et même parfois considérés comme des fous mais Dieu voit tout.
    Celui qui ne se soucie pas des 3 premiers jours dans sa tombe,peut faire toutes les bassesses qu’il veut.

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