Gabon : Comment Ali Bongo gâte ses anciens premiers ministres : 75 millions par an

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La situation scandaleuse des retraites princières de Divungui Di Ndingue, Chambrier, et Ogouliguendé avait déjà été présentée comme hautement hémorragique et dispendieuse pour le budget de l’Etat gabonais.

Mais voilà que cette saignée du budget de l’Etat s’étend également aux retraites dorées et princières des anciens premiers ministres que sont Léon Mebiame, Casimir Oye Mba, Paulin Obame Nguema, Jean François Ntoutoum Emane et Jean Eyeghe Ndong, qui raflent chacun 75 millions de francs CFA par an au titre de la dotation budgétaire affectée à leur cabinet personnel respectifs d’ancien Premier ministre de la République.

Ce montant se distingue de leur pension de retraite à proprement parler, qui normalement devrait être comprise dans la rubrique des « ministres retraités », à l’instar de la rubrique « députés retraités » pour la pension des anciens présidents de l’assemblée nationale ; à savoir, dans le cadre du régime spéciale des retraites des membres du Gouvernement et du Parlement.

Cette pension d’ancien premier ministre à retraite serait de l’ordre de 65% des émoluments qu’ils percevaient pendant qu’ils étaient en service ou en activité, soit 65% d’environ 10 millions de fcfa par mois, soit 6,5millions de fcfa par mois. Ce qui fait un total de 78 millions par an de pension de retraite et un total pour chacun des anciens premiers ministres de 153 millions de fcfa. Lorsqu’on ajoute les 75 millions affectés au cabinet de ces messieurs.

Cet état de droit est ni plus ni moins qu’un dédoublement de pensions de retraite sans fondement théorique, ni nécessité en matière de retraite, vu que ces personnalités ne sont plus en service ou en activité. De plus, il n’est pas apparu dans l’histoire de l’Etat gabonais que les autorités en place aient confiés des missions en Province ou à l’étrangers à d’anciens dignitaires de la Républiques : anciens vice-présidents ; anciens présidents de l’assemblée nationale ; anciens premiers ministres.

Et ces dignitaires n’ont été convoqués que dans le cadre de concertations politiques. Une fois à l’initiative de Rose Francine Rogombé, alors Président de la République par intérim. Une autre fois à l’initiative du Président Ali Bongo Ondimba. Ces sollicitations rares ne semblent pas du tout justifier ces traitements qui en réalité correspondraient par leurs rubriques à des personnalités toujours en activité.

Au point qu’on se demande à quoi servent des frais de missions et de déplacement, des fournitures de bureau d’environ 50 millions à un ancien premier ministre en cessation d’activité ? Rien du tout. C’est de la saignée budgétaire aux dépens d’autres postes budgétaires plus utile.

De même, la dotation pour « locations et bâtiments » divers ne s’explique nullement pour des personnes qui sont déjà propriétaires connus de maisons et autres villas et bâtiment R+ sur la place. Le montant annuel de la dotation est de 12 millions par an est donc inutile.

D’où, la question de la raison profonde de ces retraites princières dont les montants ne semblent pas reposer sur le nécessaire que sur l’arbitraire. Il apparait ainsi que ces montants faramineux visaient et visent encore à inciter ces personnalités à la retraite politique, car avec de tels traitements, elles n’ont plus intérêt à courir derrière la députation, les mairies et les sénatoriales où elles gagneraient bien moins.

Mais ce fondement politicien est profondément injuste comparativement aux pensions d’autres personnalités et hauts commis et fonctionnaires de l’Etat qui percevraient en guise de pension de retraite au plus le 1/ 10 des allocations de retraites d’ancien vice-président, anciens président d’assemblées nationale et ancien premiers ministres.

Du reste ces dépenses budgétaires futiles ne correspondent pas au contexte de redéploiement du budget de l’Etat vers plus d’investissements donc vers plus d’économie et moins de politique. C’est semble-t-il le nouveau paradigme qu’a nettement tracé le Président Ali Bongo Ondimba. Il serait donc dans l’ère du temps que le régime de l’émergence se départisse de ces pratiques et privilèges de l’ancien régime.
Infos Gabon

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