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Gestion jugée nébuleuse de la mairie de Thiès: Ça craint pour Idy

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Idrissa Seck doit sans doute surveiller ses arrières. En tout cas, dans cette affaire sur la gestion de la mairie de Thiès, il risque tout simplement de perdre son poste de maire de la capitale du Rail. Dans une correspondance en date du 19 février dernier, adressée au ministre des Collectivités locales, des conseillers réunis autour du collectif des élus pour la transparence et la bonne gouvernance locale demande l’envoi d’une mission de contrôle à la mairie.

« Nous venons solliciter auprès de votre haute et bienveillante personnalité, l’envoi d’une mission de contrôle à la mairie de ville de Thiès. Depuis plus d’une année, des lotissements sans délibération concordante de la ville et des communes d’arrondissements concernés, comme le stipule le code des collectivités locales (…) », écrit dans cette note le collectif.

Toujours dans cette missive, le collectif fait comprendre au ministre que « les abords de la Maison d’arrêt et de correction, la zone industrielle, Pionène, les abords du Lycée Technique de Thiès, des poches réservées à la construction d’espaces verts, de terrains multifonctionnels, ont été illégalement et frauduleusement attribuées et vendues dans la plupart des cas ». Le collectif averti dans ce sens que des villages de Keur Saïb Ndoye, Keur Issa, le quartier Thiès Nord risquent de subir le même sort si des mesures immédiates ne sont pas prises.

Les responsables du collectif accusent encore le premier Adjoint, Yankhoba Diattara, d’avoir confié des marchés publics à son ami, Abdoulaye Sidibé, ce qui n’obéit pas à leur égard aux règles primaires de transparence et de libre concurrence. Ils donnent comme exemple, le marché de gardiennage accordé au GIE Jappo, l’entretien des locaux de l’hôtel de ville à l’entreprise Gaye Sap…

Dans cette lettre de trois pages adressée au ministre, Aliou Sow, les conseillers informent que « le premier adjoint au Maire donne toujours par montage, le marché de réfection des bacs à ordures pour 2 954 760 F Cfa a Dame Thiam, Président du GIE, Sope Nabi. Le GIE Takku Liguey dont le Président Ismaïla est l’oncle de Yankhoba Diattara se voit adjuger par montage, le marché de l’aménagement des jardins et squares pour 11 millions entre juillet et décembre 2009 ». Ce Gie, disent-ils, « a été payé en deux tranches en recevant 6 987 960 F, ensuite 5 millions ».

Toujours dans leur argumentaire, les conseillers municipaux qui déplorent la violation de l’article 276 du code des marchés publics, ajoutent que « pour les secours, des certificats d’indigences sans enquêtes préalables sont délivrés à des personnes loin d’être dans le besoin et parfois même n’habitant pas à Thiès ». C’est ainsi, lit-on dans la lettre, « des mandats de 100, 200, 300 000 francs et même plus, ont été attribués à des fins clientélistes, partisanes, familiales par le premier adjoint au Maire délégataire de signature ». Ils rappellent, que pour 2010, le budget du Conseil social s’élevait à 160 millions.

En ce qui concerne les recrutements, le collectif regrette qu’alors que des contractuels qui travaillent pour la mairie depuis plus de dix ans ou plus attendent un changement de statut, le 1er adjoint embauche ses amis, des membres de sa famille dont des oncles, son garde du corps. Sur un autre aspect de la gestion de la mairie, le collectif ajoute que « le carburant du cabinet du Maire, qui était de 3000 L en 2008 est passé à 6500 L par mois utilisé par le Cabinet du Maire ». Pour toutes ces raisons, sans oublier le programme de coopération entre Thiès-Cergy d’une valeur d’un milliard qui constitue selon eux une nébuleuse, le collectif insiste auprès du ministre, Aliou Sow, pour l’envoi de cette mission de contrôle à la mairie de Thiès.

Dans cette affaire, c’est le maire de Thiès, Idrissa Seck, qui a fait une délégation de signature à hauteur de 50 millions de francs selon nos informations, à son adjoint qui est visé en tant que personne morale. Il risque son poste si le ministre se pliait à la volonté des conseillers municipaux qui seraient au nombre de 35 sur les 65 qui composent le Conseil municipal.

Sambou BIAGUI

lepointdujour.sn

 

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