Iran: Les entreprises européennes menacées

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Le rétablissement des sanctions américaines contre l’Iran s’étend à l’ensemble des entreprises qui commercent avec l’Iran. Une formulation lourde de conséquences pour les pays européens qui, depuis l’accord de 2015, avaient repris le chemin de Téhéran. Etat des lieux.
L’Allemagne est la première victime potentielle de la décision américaine. En effet, Berlin est le premier exportateur européen vers l’Iran, avec près de 3 milliards d’euros l’an dernier en machines, produits pharmaceutiques et alimentaires. Siemens s’est associé à l’Iranien Mapna dans la fabrication de turbines à gaz et de générateurs pour centrales électriques. Daimler a signé des accords avec des partenaires locaux pour la commercialisation de camions Mercedes-Benz.
Vient ensuite l’Italie qui a enregistré, en 2017, 1,7 milliards d’euros d’exportations vers l’Iran. Une progression sensible de 30% en 2016 et de 12% en 2017. Les chemins de fer italiens ont ainsi conclu des accords pour la construction de deux lignes à grande vitesse et la construction navale y est en développement.
La France, elle, a exporté pour 1,5 milliard d’euros de marchandises en 2017, près du triple de 2015. Les constructeurs automobiles PSA et Renault ont pris pied dans le pays. Mais surtout, les importations de pétrole ont repris à un rythme accéléré. Total s’est notamment associé au Chinois CNPC pour l’exploitation du gisement South Pars.
Les Britanniques, quant à eux, ont signé de gros contrats dans les infrastructures, le solaire et la santé. Mais ils sont jusqu’à présent restés à l’écart du secteur des hydrocarbures.
Enfin, via le groupe Airbus implanté en Allemagne, en France, en Espagne et au Royaume-Uni ces pays sont tous touchés. Déjà, l’Iran demande à Airbus de prendre position et de confirmer, ou non, la livraison de la centaine d’appareils commandés.
Les perdants, les gagnants
Les difficultés qui se profilent pour les entreprises européennes ouvrent la voie aux Chinois et aux Russes, beaucoup moins dépendants de leurs relations avec les Etats-Unis. Pékin entend bien maintenir des relations économiques et commerciales normales avec l’Iran.
Et les Russes espèrent reprendre le terrain perdu ces dernières années en raison de la concurrence qui s’était instaurée avec les entreprises européennes, après la levée des sanctions internationales. Alors que les échanges des entreprises européennes progressaient sur un rythme à deux chiffres, le commerce bilatéral entre l’Iran et la Russie a baissé de 20% entre 2016 et 2017.
Une hypothèse est même évoquée par les analystes : pour échapper aux conséquences des transactions en dollars et échapper ainsi à la justice américaine, des affaires pourraient se négocier en monnaie nationale entre la Russie et les pays du Proche-Orient.
Rfi

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