Jay doole : après Wade, Macky Sall ? Par Charles FAYE

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Il y a 5 ans, Njombor fort de son projet de dévolution monarchique et son titre de chef d’Etat donc de «Buur dëkkem (roi de son pays)» parce que, hélas, c’est ainsi que se vit et se comprend la fonction de président de la République sous nos cieux démocratiques juvéniles (la preuve !), sortait de son « felt » la modification de l’article 27 de la Constitution.
Les constitutionnalistes dont un certain Pr Ismaïla Madior Fall avaient beau dénoncé le crime sous tous les toits, que le viol de la loi fondamentale de notre pays s’inscrivait en normalité présidentielle et politique.
Ainsi explosait sous les poussés wadistes pour ne pas dire Wade et ses Wadaillons, le choix du peuple rendu par un des articles de la Constitution, notamment l’article 27 qui disait, à la suite du référendum de 2001 : «La durée du mandat du président de la République est de cinq ans. Le mandat est renouvelable une seule fois. Cette disposition ne peut être revisitée que par une loi référendaire».
Le brigandage politique et le tripatouillage constitutionnel venaient, pensaient-ils, de dicter leur loi aux moutons de panurge.
Pour expliquer l’indéfendable, le ministre de la Justice de l’époque, avait alors défendu : « Une durée si courte laisse à peine le temps au chef de l’Etat nouvellement élu de trouver ses marques et de commencer à mettre en œuvre son programme avant de se retrouver dans la pré-campagne électorale pour le scrutin présidentiel suivant».
Et oui ainsi s’exprimait l’éthique qui n’en avait rien à f… de la morale républicaine.
Et bien la suite, on la connaît.
Justement, c’est à croire que le successeur de Me Wade n’a pas appris la leçon.
Il est étonnant aujourd’hui d’entendre l’éminent professeur de Droit constitutionnel, Ismaïla Madior Fall, qui soutenait en 2011 qu’«hors de la voie référendaire, les députés violeront la loi», dire que les «avis rendus par le Conseil constitutionnel lient le président de la République». Mieux, qu’il dise encore: le Président Macky Sall «ne peut pas se soustraire à son avis (Conseil constitutionnel)» et «qu’il est donc obligé de suivre l’instruction du Conseil constitutionnel quelle qu’elle soit ».
Entre temps, il est devenu conseiller du prince !
Que fait ce même professeur de l’article 27 dont le seul changement apporté par Me Wade et voté par l’Assemblée nationale et le Sénat (*) que le Président Sall a supprimé pour venir en aide aux sinistrés des inondations, concerne le passage du mandat de 5 à 7 ans. Le reste de l’article étant inchangé. Ismaïla Madior Fall oublie-t-il que ce même article qu’il défendait en 2011 est toujours là et qu’il dit toujours que la voie référendaire reste celle à suivre pour Macky Sall et tous les autres.
Le moins qu’on puisse dire est que ses éclairages apportés dans l’émission «Remue-ménage» de RFM, dimanche 3 janvier, sur «l’applicabilité» de la réduction de mandat, 72 heures après avoir défendu «l’application» de la même décision sur le plateau de TFM après la traditionnelle présentation des vœux à la Nation du président de la République, sonnent plutôt comme une séance de rattrapage.
Mais qu’importe !
Surtout si, en plus, l’on en vient encore à discuter d’une évidence aussi limpide que l’article 51 de la Constitution qui dit que «Le président de la République PEUT, après avoir recueilli l’avis du président de l’Assemblée nationale, du président du Sénat et du Conseil constitutionnel, SOUMETTRE tout projet de loi constitutionnelle au REFERENDUM».
S’il est une chose claire pour les Sénégalais, c’est qu’ils seront maîtres des législatives de 2017. Ils imposeront leur décision aux politiques de quel que bord qu’ils soient. Dictant leur volonté et leur choix, surtout quand ils auront admis que le candidat Macky Sall précédemment ministre de l’Intérieur, Premier ministre et président de l’Assemblée nationale, entre autres fonctions, a :
soit tenu une promesse électorale sans rien maîtriser de la Constitution – ce qui serait alors un comble et renseignerait sur l’homme ;
soit bluffé les Sénégalais et en toute connaissance de cause, ce qu’ils ne lui pardonneront jamais.
L’un dans l’autre, l’un et l’autre ou l’un sans l’autre, quelle soit la formule, les populations prendront leur responsabilité pour se faire entendre afin que l’éthique et la morale républicaine soient la constante de leur président.
Mais d’ici là, bonjour la confiance !
Charles FAYE
(*) En août 2012, Macky Sall de retour à Dakar avait décidé de soumettre en procédure d’urgence un projet de loi pour la suppression du Senat. «Les ressources prévues pour cette institution, (08 milliards) seront consacrées à la solution des inondations (..)», avait dit Macky Sall sur la Rts1

4 Commentaires

  1. Heureux de constater que vous êtes du cote du peuple sénégalais bien que travaillant pour un groupe de presse pro gouvernemental. Merci Mr FAYE de cette analyse pertinente

  2. IL évite de ne pas prendre le train de l ‘histoire bien qu ‘étant avec la mouvance présidentielle. Demain si les choses tournent mal , il dira et pourtant j ‘étais avec le peuple. IL protège ses arrières. Tout le monde sait que son Etablissement de travail soutient totalement Macky sall

  3. Charles ou Charlie (non Hebdo hein c’est pas la meme chose ) se rebiffe il en a marre vraiment il n’y comprend plus rien son pays marche par la tete
    Malgrè le soutien bayefall de son patron Youssou Ndour au Mackysie il ne voit pas clair il prend son courage entre ses deux mains pour faire une cure intellectuelle car il a ètè assez droguè par cette horde de politiciens narcotraficants de mensonges et de fausses promesses

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