« Je ne sais pas si les Italiens ont gagné tactiquement », a dit Marc Wilmots après la défaite des Diables Rouges contre la Squadra Azzurra. Pourtant, l’analyse de la rencontre ne laisse planer aucun doute: le sélectionneur belge a été surclassé par son homologue italien. Voici comment le futur entraîneur de Chelsea a complètement déjoué l’équipe belge.
NOUVEAU #EURO2016 Belgique 0-2 Italie : l’analyse tactique https://t.co/Na7qB7lCFk #BEL #ITA #BELITA #Wilmots #Conte pic.twitter.com/EUstoGwbGU
— Florent Toniutti (@flotoniutti) 14 juin 2016
Florent Toniutti est le « Monsieur Tactique » de l’émission Data Room sur Canal Plus. Le journaliste tient également un blog où il décortique régulièrement les rencontres de manière très pointilleuse et précise, captures d’écran à l’appui.
Depuis la défaite logique des Diables Rouges contre l’Italie, on entend beaucoup que Conte a gagné la bataille tactique contre Wilmots. Dans son article, Florent Toniutti explique comment les Transalpins s’y sont pris.
1. La défense de l’Italie
Première chose: ils ont densifié l’axe du terrain pour verrouiller les relances belges et obliger les Diables Rouges à passer par les côtés. Le triangle de l’entrejeu composé de Witsel-Nainggolan-Fellaini, positionné beaucoup trop haut, a été complètement isolé. En plus, Eder et Pellè ont reculé à hauteur de Witsel-Nainggolan pour complètement couper les lignes de passes. Impossible pour les Belges de s’en sortir.
Du coup, il fallait passer par les côtés. Mais malins, les Italiens et leur mise en place ont enfermé les Diables Rouges, Kevin De Bruyne et Eden Hazard en tête, privés de solutions et de points d’appui.
-Hey coach, from how far should the midfielders support the buildup?
-You know the galaxy far-far away?
-Say no more pic.twitter.com/yNURgAfR3v— István Beregi (@szteveo) 13 juin 2016
Sous ce plan c’est incroyable la facon dont le bloc italien coulisse en phase défensive, les 11 ne font qu’un pic.twitter.com/E4MfQktlNe
— Antonio (@bdpjuve) 13 juin 2016
2. Le jeu offensif de la Belgique
Outre la bonne défense italienne, c’est aussi l’incapacité belge à trouver des solutions qui a été criante. « Sur le plan offensif, c’est l’absence de plan de jeu et de circuits de passes précis qui a pesé sur la performance belge », écrit Florent Toniutti. « Face à un bloc aussi bien organisé, être obligé d’improviser fait perdre un temps précieux au moment de construire. »
Comme on peut le constater sur les vidéos ci-dessous, c’est l’improvisation totale du jeu belge qui a complètement plombé leurs chances de surprendre leur adversaire. Les Diables Rouges ne donnaient pas l’impression de savoir ce qu’ils devaient faire en possession de balle.
As Belgium’s whole offensive display wasn’t organized it created an improvisative pattern, without clear intentions. pic.twitter.com/Vq6VzGjeOL
— István Beregi (@szteveo) 14 juin 2016
Just look how much time players took on the ball, also their body gestures. Improvising slows down the decisions. pic.twitter.com/5EeV7BJKPx
— István Beregi (@szteveo) 14 juin 2016
3. Le jeu défensif de la Belgique
Le plus interpellant, c’est que l’Italie a exactement joué comme on s’y attendait, en misant sur les relances de sa défense (Bonucci, Chiellini) dans un dispositif en 4-2-4, qui passait en 3-5-2 en perte de balle. Wilmots a voulu bloquer De Rossi en lui collant Marouane Fellaini sur le dos, sauf que les déplacements du milieu de la Roma ont surtout permis de créer des énormes brèches dans l’entrejeu belge.
Marc Wilmots privilégie le marquage sur l’homme en perte de balle. Nainggolan, Fellaini et Witsel avaient donc chacun un homme à tenir. La mobilité de Parolo, Giaccherini et De Rossi sans ballon a complètement désorganisé l’entrejeu belge.
En outre, Hazard et De Bruyne n’ont pas assez travaillé en perte de balle pour contrer les ailiers (Candreva et Darmian) venus sur les backs.
Nouveau sur @lequipe :
Analyse de la maitrise tactique #ITA vs #BELhttps://t.co/iKMvPEKPRg
?????? pic.twitter.com/OydfVa75Ll— Victor Lefaucheux (@Premieretouche) 14 juin 2016
4. Conclusion
D’un côté, il y avait une équipe parfaitement organisée, qui savait exactement ce qu’elle devait faire pour complètement déjouer l’équipe belge. De l’autre côté, il y avait des Diables Rouges mal préparés, qui se sont fait avoir sur une action-type de l’Italie, et qui ont joué dans l’improvisation la plus totale.
Donc, oui, Conte a gagné la bataille tactique. Et largement. « C’est un manager particulier », expliquait Daniele De Rossi après le match. « Chaque détail compte pour lui. Il prépare les matches mieux que quiconque. Vous avez pu le voir contre la Belgique : tout le monde savait exactement ce qu’il avait à faire. »
« C’est ce que nous avons préparé depuis des mois, nous travaillons dur depuis le 17 mai à Coverciano (le centre d’entraînement), cela s’est vu sur le but, sur les mouvements, que nous avions préparés avec le Mister », ajoutait Eder.
Et voilà comment l’Italie a donné une leçon tactique à la Belgique.