Sur des images diffusées par la chaîne de télévision japonaise Fuji TV, on voit comment Kim Jong-nam, le demi-frère du dictateur nord-coréen Kim Jong-un a été assassiné.
Les caméras de vidéo-surveillance de l’aéroport de Kuala-Lumpur permettent de mieux comprendre la chronologie des faits. On voit d’abord Kim Jong-nam entrer seul dans le hall de départ avec un sac à dos et consulter comme tous les voyageurs le tableau des vols. Il s’avance ensuite tandis que deux personnes se rapprochent de lui. Soudain, l’une d’entre elles lui fait face, alors que l’autre le saisit brusquement par derrière et lui met quelque chose sur le visage. Les deux agresseurs repartent aussitôt dans des directions distinctes.
Kim Jong-nam porte immédiatement sa main à la bouche. Les vidéos suivantes, plus ou moins nettes, le montrent ensuite en train de chercher du secours. Il s’adresse à différents salariés de l’aéroport pour expliquer ce qui vient de lui arriver. Et on le voit après marcher jusqu’à la clinique de l’aéroport. C’est là qu’il perdra connaissance avant de succomber quelques minutes plus tard dans une ambulance.
Caméra cachée
La police malaisienne estime que les deux agresseurs, deux jeunes femmes, une vietnamienne et une indonésienne, étaient encadrées et peut-être même manipulées par un commando d’agents nord-coréens.
Interpellée, l’une des femmes visibles sur les vidéos a assuré aux enquêteurs croire participer à une caméra cachée destinée à piéger un riche homme d’affaires.
La Malaisie a rappelé son ambassadeur à Pyongyang et convoqué celui de la Corée du Nord à Kuala Lumpur après que la pays a critiqué l’enquête malaisienne et reproché au pays de s’associer aux « forces hostiles » pour faire du tort à sa réputation. Une querelle qui a commencé quand la police malaisienne a rejeté les demandes de diplomates nord-coréens de remettre à Pyongyang le corps de Kim Jong-Nam.
Tombé en disgrâce
Kim Jong-Nam, 45 ans, un temps pressenti pour être l’héritier du régime, était tombé en disgrâce après avoir été arrêté en 2001 à l’aéroport de Tokyo avec un passeport falsifié de la République dominicaine. Il avait ensuite vécu de fait en exil avec sa famille, à Macao, Singapour ou en Chine. Selon des médias japonais Kim voulait surtout introduire des « réformes et des mesures de libéralisation comme l’avait fait la Chine ». En 2012, peu après l’arrivée au pouvoir de Kim Jong-Un, son demi-frère lui avait écrit pour l’implorer de l’épargner, lui et sa famille, selon Séoul.