Le Prétendu report des locales : vers une nouvelle tentative de fraude du régime Apériste. Par Cheikh Sidiya DIOP

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L’argument avancé par le Premier Ministre Aminata Touré au sujet de l’éventuel report des élections locales de mars 2014, ne tient pas la route. Au contraire, il vient confirmer les suspicions de l’entreprise d’une mise en place, en amont et en aval, d’une industrie de fraude généralisée et multiforme par le régime Apériste, qui à quelques mois prés, nous livre une argumentation biscornue et douteuse telle que l’acte 3 de la décentralisation, qui n’est qu’un alibi pour roubler l’intelligence de l’opinion publique sénégalaise qui est loin d’être dupe. Mais encore une fois, c’est une supercherie grossière qui ne tient pas la route pour plusieurs raisons :
Primo, cette échéance de 2014, est un rendez-vous démocratique qui correspond à la fin d’une mandature confiée par des électeurs pour une durée de cinq ans. Du point de vue de la morale et du principe, il est carrément exclu de proroger le mandat des élus locaux. Seuls les administrés peuvent reconduire ou libérer leurs magistrats au terme de leur mandat par un scrutin libre, régulier et transparent. Cette idée est valable aussi pour la mise en place de délégations spéciales.
Secundo, un report sérieux, doit porter sur des effets mais pas sur des causes. Or, les déclarations de Madame Touré, tel que l’Acte 3 de la décentralisation, s’appuient sur des calculs politico-politiciens qui camouflent manifestement des manœuvres visant à contrecarrer la future défaite à plate couture de l’APR et de ses alliés. Surtout que l’acte 3 de la décentralisation n’est pas un impératif et pourrait prendre effet aux prochaines locales. Et, le Sénégal aurait cinq années pour non seulement revisiter les actes 1 et 2 de la décentralisation mais aussi mettre sereinement en œuvre les dispositions de l’acte 3 des collectivités locales.
Tertio, ce scrutin de mars 2014 est un tournant décisif dans l’histoire politique du Sénégal, parce qu’il aura la particularité de dessiner la cartographie politique du pays tout en dégageant les véritables forces politiques en présence.
Quarto, un report électoral n’est pas une décision unilatérale qui se décide dans la précipitation mais pour plus de crédit, exige au minimum une concertation inclusive des forces vives du pays, de toute la classe politique et des organisations citoyennes.
Enfin, le renvoi des locales de mars 2014, est inutile, inopportun et fallacieux parce qu’il ne repose sur aucun fondement sérieux mais au contraire, il est une forme ouverte de tripatouillage électoral et de non respect du calendrier républicain. Contrairement aux engagements sous régionaux et internationaux ratifiés par le Sénégal en matière électorale. Par exemple, l’article 2 de la section II du Protocole sur la démocratie et la bonne gouvernance de la CEDEAO qui stipule clairement : « Aucune réforme substantielle de la loi électorale ne doit intervenir dans les six (6) mois précédant les élections, sans le consentement d’une large majorité des acteurs politiques. Les élections à tous les niveaux doivent avoir lieu aux dates ou périodes fixées par la Constitution ou les lois électorales ». De ce fait, il est loisible pour la Ligue des Masses comme les autres Partis politiques de se saisir de cette opportunité en or pour ester le régime de Macky Sall devant les tribunaux sous régionaux en vue de demander leur arbitrage dans ce contentieux pré-électoral.

En conséquence, l’APR fraude en utilisant des astuces inespiègles. Ce qui est dommage pour une grande nation comme le Sénégal qui a une ancienneté électorale inspirée et saluée par le concert des nations et que viennent entachées les magouilles du régime en place. Et, il est légitime au peuple sénégalais de renforcer sa vigilance et sa mobilisation face à la détermination du Parti-Etat APR, qui par un certain nombre d’actes à foison prouve clairement son engagement exclusif dans ce processus de la fraude. Par ailleurs, force est de constater la volonté de décrédibiliser les acquis et l’expérience du processus en exerçant la pratique de la fraude sur toutes ses méthodes: non-distribution des cartes aux électeurs, utilisation de la télévision pour assurer la propagande, interdiction des manifestations de l’opposition démocratique, élimination arbitraire d’un candidat, installation de bureaux de vote fictifs, intimidation et corruption massive des électeurs, naturalisation puis inscription multiple d’étrangers tels que des negro-mauritaniens, des subsahariens et des sahéliens dans les listes électorales etc. Ce qui constitue une fraude à visage humain parce que les acteurs sont les militants de l’APR qui importent massivement des inscrits depuis les pays limitrophes du Sénégal et même de l’Afrique centrale et australe. Mais aussi cette fraude présente un aspect administratif par la complicité de l’état civil Apériste-affairiste comme premier fournisseur des fraudeurs en vrais faux documents administratifs en qualité et en quantité tels que des cartes d’identités, des passeports diplomatiques, des extraits de naissances et des tampons de l’administration publique. Enfin, cette fraude revêt d’une forme législative parce que la loi a ouvert la caverne d’Ali Baba aux fraudeurs en les recrutant, en les exposant à des possibilités d’inscription et de vote multiple.

En somme, le Parti Etat APR mise sur la
Fraude pour remporter les consultations électorales de 2014. Avalisée en cela par le Président Macky Sall qui manipule le Premier Ministre Aminata Touré pour contrecarrer sa prochaine défaite qui mettra à nue son impopularité record jamais égalée dans l’histoire politique du pays. D’ailleurs, les deux têtes de notre exécutif ne cessent de varier et de s’opposer par des déclarations intempestives et contradictoires sur ces élections incertaines qui sont pipées dans sa phase préparatoire par d’innombrables irrégularités qui confirment le processus du hold up électoral, verrouillant ainsi la liberté du peuple sénégalais à choisir librement ses dirigeants locaux. Grosso modo, le prétendu report des locales est un pas vers une nouvelle tentative de fraude du régime Apériste.

Malencontreusement cette formule adoptée fragilise d’avantage l’État en tant qu’autorité et nécessite d’apporter des correctifs nécessaires pour échapper au fiasco électoral qui nous guette et en offrant des solutions viables pour parvenir à des élections régulières et incontestées. Or, le Sénégal actuel dirigé par le Président Macky Sall, n’est pas disposé à organiser des élections mais plutôt des sélections. Pour paraphraser MONTESQUIEU qui avait repris la thèse d’ARISTOTE, selon laquelle l’élection est de nature aristocratique alors que la procédure de sélection démocratique. Idem, ROUSSEAU parlera de tirage au sort dans un régime démocratique ne peut pas être accusé d’être une formule qui peut sélectionner des citoyens incompétents et minoritaires. Mais ce qui est sûr, les sénégalais sont las face aux ambiguïtés qui entourent le Landerneau politique tex tus à une balle de Ping Pong entre deux joueurs dont l’un est décidé à jouer et l’autre déterminé à tricher.

Par Cheikh Sidiya DIOP,
Secrétaire général de la Ligue des Masses
Parti membre de la Coalition Booloo Taxawu Askanwi
[email protected]

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