Les avocats de Habré dénoncent et chargent

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XALIMA NEWS – Les avocats d’Hissein Habré ont évalué hier, la première semaine de procès de l’ancien dirigeant tchadien. Et c’est pour lister, pour les fustiger, 14 constats dont le premier est que « le Président Habré continue d’être amené par la force dès 6h du matin et installé dans la salle totalement vide. Les Cae continuent de violer ses droits les plus élémentaires reconnus par les juridictions des droits de l’homme et par le Conseil de l’Ordre des avocats du (Sunugaal), notamment ses droits de ne pas comparaître et de demander à ses avocats de ne pas le représenter devant une instance illégale qui n’a d’autre mandat que celui de le condamner ». Ils estiment que « ces brutalités absolument inacceptables ne suscitent aucune réaction des organisations des droits de l’homme dont les statuts et la mission intègrent la vérification du respect des droits de l’accusé. Le silence du Haut-Commissariat aux Nations Unies présent aux audiences par son représentant qui a apporté un appui aux Cae, est également inacceptable ».

La défense de Habré qui dénonce les interventions multiples des autorités sunugaaliennes par rapport à la question de la santé du Président Habré, rappelle que « depuis le 28 juin 2015, le Conseil de l’ordre des médecins a été saisi devant le refus des deux médecins, en l’occurrence les docteurs Mandiogo Ndiaye et Serigne Abdou Ba, de donner des informations sur son état de santé au Président Habré après sa crise cardiaque. Saisi en procédure d’urgence, le Conseil de l’Ordre des médecins du (Sunugaal) n’a, toujours, et à ce jour, depuis le 28 juin 2015, pas examiné la requête d’une personne malade privée de soins et d’informations sur son état de santé ». Ils expliquent aussi que tout au long de cette affaire, toutes les plaintes de la défense ont été bloquées par des interventions des autorités politiques sunugaaliennes. « Lors de la lecture de l’acte d’accusation, le greffier a déclaré que le directeur de la prison a dit que le Président Habre se porte bien. Ainsi donc, les Cae qui n’ont pas trouvé un seul médecin au (Sunugaal) pour le dire, se sont rabattues sur un de leurs agents pour l’affirmer », se désolent-ils.

Avec un budget de plus de 10 milliards, la défense dénonce les conditions d’organisation de ce procès, les mauvais traitements subis par le Président Habré, chaque jour, privé d’eau et de nourriture depuis son extraction de force de la prison à 6 heures du matin jusqu’à son retour à 18 heures le soir. « Que les avocats désignés par la juridiction illégale dans le seul but de tromper l’opinion internationale sur la mise en œuvre d’un pseudo procès (…) ne respectent pas davantage la décision prise par le Conseil de l’Ordre des avocats du Barreau de (Ndakaaru) qui les a mis face à leur responsabilité en leur demandant de respecter la stratégie de l’accusé, et surtout, de ne pas plaider contre son gré ». Chargeant leurs confrères, les avocats de Habré soulignent que « les informations sur un deal entre avocats d’office et les Cae ont été confirmées par leur posture à l’audience ».

Surtout, disent-ils, quand ils évitent même de parler d’Idriss Déby, «c’est ainsi que M. Facho Balam sur son Pv d’audition devant la Chambre d’instruction avait porté des accusations graves contre Déby, ne se verra pas interpellé par les avocats d’office sur ce point». «Plus grave encore, ces avocats ne plaident pas seulement contre le gré de l’accusé, ils plaident contre ses intérêts en se situant résolument sur nombre de points fondamentaux du soi-disant procès dans une même convergence de vue avec le Parquet et les avocats des parties civiles», relève la défense de Habré. Elle souligne qu’«interrogeant un témoin à charge, Monsieur Alingué, aujourd’hui, conseiller de Déby, l’un des avocats a cru devoir indiquer à la Cour que la défense retirerait toute question susceptible d’être considérée comme embarrassante, compte tenu du statut actuel de celui-ci !». Pour eux, «les juges de la Chambre d’Assises, les Procureurs, les parties civiles, les Ong et les avocats d’office travaillent ensemble et en étroite collaboration pour baliser le chemin de la condamnation. Sous l’œil vigilant des puissances occidentales !».

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