En dehors des 13 premiers bâtiments abritant la case des Tout Petits, toutes les autres constructions ont été plagiées ou reposent sur du faux, selon le groupement d’architectes Famale Keïta et autres. Pis, même pour la construction de ces cases, les architectes qui ont confectionné les plans attendent encore de recevoir leur argent. Après plusieurs sommations interpellatives, le groupement d’architectes traîne Ndèye Khady Diop en justice et lui réclame 100 millions de francs.
L’ancienne directrice de l’agence nationale de la case des Tout-petits a du pain sur la planche. 100 millions de francs, c’est ce que lui réclame le groupement d’architectes Famale Keïta et autres. En fait, Ndèye Khady Diop est épinglée non pas par les audits, mais cette fois pour avoir « grugé » ces derniers. Du moins, c’est la conviction de Famale Keïta, Assane Sarr et Ousseynou Sarr. Ce trio d’architectes a confectionné le plan de masse de la Case des Tout-petits. Le 15 Octobre 2007, ils avaient signé un protocole d’accord avec la Directrice de l’Agence nationale de la case des Tout-Petits, pour la construction de 13 Cases. L’idée de la case des Tout-Petits émanant de Wade, il fallait pour la directrice faire preuve de diligences dans la réalisation du projet. Du coup, elle s’engage à payer 6,5 millions de francs pour les plans.
Seulement, depuis 2007, les architectes n’ont reçu aucun centime de la part de Ndèye Khady Diop. C’est ce qu’on peut lire dans la sommation dont L’As détient une copie. Et comme pour les narguer, elle demande aux architectes de lui confectionner d’autres plans à moindre coût. Niet catégorique de ces derniers qui exigent le paiement intégral de ce qu’elle leur doit. Non seulement, la directrice de l’Agence ne paie pas, mais elle conserve les plans. Ce qui a irrité les architectes, qui ont constaté plus tard qu’en dehors du Sénégal, le même modèle de la Case des Tout-Petits est imité jusqu’au Mali.
La fondation Sonatel et la fondation Coca-cola ont aussi imité la même construction. Pour le groupement d’architectes, c’est clair, il s’agit là, de « pratiques déloyales », « d’exercice illégal de l’architecture ». En réplique, ils ont servi en date du 10-11 novembre 2009 et 22 Février 2010 plusieurs sommations interpellatives à la directrice de l’Agence, qui fait le mort. Des notes d’honoraires ainsi qu’un commandement à payer lui ont été également servis, sans succès. De leur côté, Sonatel et Coca-cola dégagent leur responsabilité et pointent du doigt l’agence dirigée par Ndèye Khady Diop à l’époque. C’est l’agence qui leur a servi les plans, arguent-ils.
Pourtant, selon les termes de la sommation, l’article 22 du protocole précise que les architectes conservent l’entière propriété intellectuelle de leurs études, pour avoir enregistré les modèles de dessin au Bureau sénégalais des droits d’auteur (Bsda).
Ainsi, estimant que Ndèye Khady Diop veut tout simplement faire du forcing en comptant certainement sur l’impunité qui règne au pays de Wade et que déplorent les magistrats, ils l’ont traînée en justice. Le 10 Mai prochain, cette affaire sera évoquée devant le juge de fond.
Alassane DRAME
lasquotidien.info