Les deux otages français enlevés au Bénin ont été libérés …

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Une opération de sauvetage complexe, deux militaires français tués : le récit de la libération des otages au Burkina Faso
Les forces spéciales sont entrées en action pour empêcher que la katiba Macina, groupe djihadiste au Mali, ne récupère les otages. Les deux otages rentreront en France samedi, avant un hommage aux Invalides pour les militaires.
Les deux militaires français tués dans l’opération, Cédric de Pierrepont (à gauche) et Alain Bertoncello (à droite), étaient respectivement chef de groupe et membre du commando Hubert, l’unité d’assaut de Saint-Mandrier composée de nageurs de combat.
Les deux militaires français tués dans l’opération, Cédric de Pierrepont (à gauche) et Alain Bertoncello (à droite), étaient respectivement chef de groupe et membre du commando Hubert, l’unité d’assaut de Saint-Mandrier composée de nageurs de combat. Marine nationale
Quatre otages retenus au Sahel, dont deux Français enlevés le 1er mai au Bénin, ont été libérés dans la nuit de jeudi à vendredi, a annoncé l’Elysée dans un communiqué, vendredi 10 mai. Outre les ressortissants français, Laurent Lassimouillas et Patrick Picque, une citoyenne américaine et une ressortissante sud-coréenne ont été libérées lors d’une opération militaire menée dans le nord du Burkina Faso par l’armée française.
Au cours de cette opération, deux officiers mariniers français relevant du commandement des opérations spéciales ont été tués. Les deux militaires, les maîtres Cédric de Pierrepont 33 ans, et Alain Bertoncello, 28 ans, étaient respectivement chef de groupe et membre du commando Hubert, l’unité d’assaut de Saint-Mandrier composée de nageurs de combat.
Les deux ex-otages accueillis samedi à Villacoublay
Emmanuel Macron, qui « s’incline avec émotion et gravité devant le sacrifice de nos deux militaires », présidera une cérémonie d’hommage national aux Invalides en début de semaine prochaine, a fait savoir l’Elysée. Le chef de l’Etat accueillera les deux ex-otages français, ainsi que la ressortissante sud-coréenne, à leur retour en France, prévu samedi à 17 heures à Villacoublay. La ministre des armées Florene Parly a salué « un véritable exploit » de l’armée française. « Quatre vies ont été sauvées cette nuit, quatre vies entre les mains de terroristes », a-t-elle déclaré.
Les deux Français libérés étaient des touristes partis en safari dans le parc de la Pendjari, dans le nord du Bénin, l’un des derniers sanctuaires de la vie sauvage en Afrique de l’Ouest, qui s’étend le long de la frontière avec le Burkina Faso. Attendus dans la soirée du 1er mai au lodge où ils devaient séjourner, ils n’étaient jamais revenus. Le corps de leur guide, défiguré, a été retrouvé dans le parc de Pendjari quelques jours plus tard. Très peu de détails avaient jusqu’ici émergé sur le déroulement précis des événements.

Drones français, hélicoptères et renseignement américain
L’opération de libération, conduite par la force française au Sahel « Barkhane » et la Task Force Sabre, son volet forces spéciales, a mobilisé de très importants moyens : une vingtaine de commandos Hubert spécialisés dans la récupération d’otages, des drones français et des moyens de renseignement américains, plusieurs hélicoptères, des plots logistiques tout au long du parcours fournis par l’armée du Burkina, et même « des moyens de chirurgie de l’avant engagés depuis la France », a précisé le chef d’état-major des armées, le général François Lecointre.

Un responsable français explique au Monde Afrique que, lorsque l’opération militaire a été déclenchée, les otages étaient « en transit au Burkina Faso, l’intention des ravisseurs étant de les emmener au Mali ». Son déroulé a été développé lors d’une conférence de presse par le général Lecointre, selon qui les autorités françaises suivaient l’évolution des ravisseurs depuis plusieurs jours. « Dès l’annonce de la disparition des deux Français, il y a eu, par des moyens de la Direction du renseignement militaire (DRM), avec l’appui de nos alliés américains et en liaison avec les Burkinabés, un ensemble de moyens mis en place pour acquérir du renseignement », a-t-il détaillé.

Une traque de trois jours
Une mise en place « complétée par une opération discrète menée le 7 mai par les forces spéciales françaises ». La traque a alors commencé au nord du Burkina, et sur de longues distances. Tant que le convoi était mobile, « il était impossible d’agir », a ajouté le haut responsable militaire. Jeudi, le commandement des opérations spéciales a vu les ravisseurs faire halte, et préconisé d’intervenir. L’ordre du président de lancer le raid est intervenu dans la soirée.

Les commandos ont saisi l’opportunité de frapper en raison du risque « de transfèrement de ces otages à une autre organisation terroriste qui agit au Mali, et qui est la Katiba Macina », ce qui aurait dès lors « rendu impossible d’organiser une quelconque opération de libération », a assuré l’état-major. L’opération a donc été décidée sous forte pression et son tempo accéléré brutalement. « Nos meilleurs éléments ont été engagés », a salué Florence Parly, évoquant « une opération de très grande complexité, d’une rare difficulté ».

Les militaires français se sont infiltrés « dans une zone découverte, par nuit noire sur 200 mètres , malgré la présence d’une sentinelle » en se dirigeant vers les quatre abris du campement, a relaté l’état-major. Ils ont été détectés à une dizaine de mètres, entendant clairement les ravisseurs armer leurs armes, « et ont décidé de monter à l’assaut sans ouvrir le feu pour éviter les pertes parmi les otages ». C’est alors que les deux soldats Pierrepont et Bertoncello ont été tués, chacun dans un abri, presque à bout touchant. Deux ravisseurs se sont enfuis et quatre autres ont été abattus.
Découverte « surprise » de deux autres otages
La présence de deux autres otages sud-coréenne et américaine n’avait pas été anticipée :
« Les services ont procédé à un temps d’observation qui a permis d’acquérir la forte présomption de la présence de nos deux ressortissants. La présence des deux autres otages a été une bonne surprise, mais cette opération est un demi-succès en raison de la perte de deux soldats », précise le responsable déjà cité.

« Personne n’avait connaissance de leur présence », a confirmé la ministre des armées lors de la conférence de presse. Les deux femmes étaient otages « a priori depuis 28 jours », a précisé le chef d’état-major, sans que l’on sache où elles avaient été enlevées. Paris assure que ni les Etats-Unis ni la Corée du sud, pays avec les autorités desquels des contacts ont été pris, n’étaient informés du rapt de leur ressortissantes.
La katiba Macina, un groupe djihadiste malien
Selon un responsable français, les commanditaires de cette prise d’otages appartenaient à la katiba Macina, un groupe djihadiste actif dans le centre du Mali. En novembre, l’armée française avait annoncé avoir « probablement » tué son chef, Amadou Koufa. L’information avait ensuite été confirmée par le gouvernement malien, puis démentie par les faits : Amadou Koufa est réapparu dans une vidéo, et un dernier message diffusé début mai sur les réseaux sociaux lui est encore attribué.
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