Lettre d’un paysan à son président Par Falilou Cissé

Date:

Excellence Monsieur le Président de la république,
Pour avoir voté pour vous au premier comme au second tour, je m’attache le courage, j’allais dire le devoir de vous faire parvenir, à travers cette lettre, ces quelques propos qui sonnent comme un sondage informellement effectué à travers tout le pays. Ils montrent, à mon avis, tout l’intérêt que nos compatriotes attachent aux qualités que doit avoir celui qui les dirige, par la volonté divine, sur la base de la force de leur carte.
Il sort de l’évidence que ce sont les qualités et valeurs que ces propos retracent et qui ont jusque là marqué votre parcours qui vous ont propulsé, de la plus belle des manières, à la tête de notre pays. Un vieux que j’ai rencontré à la gare routière de Tamba disait : « les sénégalais avaient soif de valeurs comme la courtoisie, le respect des ainées, le respect de la parole donnée, la dignité, la sérénité. Ce sont ces valeurs qu’ils ont trouvé en Macky Sall qui ont déterminé leur choix porté en lui » Cela semble incontestable. Mais, est ce que ces valeurs et qualités suffiront pour vous maintenir au sommet du panthéon des personnages de légende en y marquant, autant qu’un certain Mandela l’a fait chez lui, d’une couleur blanchâtre et de façon indélébile, votre passage ? Assurément non ! A mon avis, il vous faudra plus et bien plus. Là aussi les militants « sans partis » dans leur réquisitoire de nains politique et de géants d’électeurs, semblent vous indiquer l’incontournable voie qui ouvre la porte du très restreint cercle des personnalités qui auront, à jamais, marqué leur peuple de la façon la plus positive.
C’est dans les gares routières lors de mes nombreux voyages, au bord des fleuves, dans les véhicules, dans les marchés, dans les bureaux, dans les familles, dans les champs, dans les plages, dans les quais de pêche dans les « grands places » que j’ai ramassé ces propos.
En effet, à chaque fois que je suis passé à côte d’un groupuscule de personnes qui parlait politique dans ces lieux, j’ai tendu l’oreille. J’ai écouté et retenu. Ils ont tous manifesté leur désir de vous voir réussir. Pour cela, voilà la voie qu’ils souhaitent que vous empruntiez. Ils disaient :
• Le président ne doit avoir qu’un seul parti : le parti Sénégal
• Le président ne doit être le prisonnier des intérêts de personne ni de ceux d’aucuns groupe. Il doit être le prisonnier des intérêts des sénégalais
• Le président ne doit pas courir derrière un second mandat, il doit courir derrière ses obligations vis-à-vis des sénégalais
• Le président ne doit pas mêler les membres de sa famille aux affaires de l’Etat
• Le président doit beaucoup écouter son peuple dont il doit chercher la reconnaissance et la fidélité. Il doit être plus proche de lui que du peuple de l’étranger.
• Le président doit relancer la citoyenneté par la mise en place d’une brigade pour la discipline citoyenne. Car aucun principe, aucune doctrine, aucune théorie, aucune idéologie ne peut permettre d’amorcer le processus d’un développement durable avec le comportement d’indiscipline quasi généralisé de la plus part d’entre nous.
• Le président doit restaurer la culture de la sanction positive comme négative
• Le président doit aider les jeunes à avoir des modèles autres que Balla Gaye, Modou Lo et autres. Notre pays n’a pas besoin que de muscles pour se construire.
• Le président doit aider à valoriser les grands espaces cultivables du pays. Il est difficilement compréhensible et soutenable qu’avec 240 000 ha de terre cultivable au fleuve, des dizaines de milliers à l’Anambé, trois fleuves (le fleuve Sénégal, le fleuve Casamance, le fleuve Gambie, le lac de Giers, le gros baobolon à Kaymor et d’autres cours d’eau de moindre importance) et une population jeune à plus de 60%, le Sénégal achète encore du riz (600 000 tonnes) dans certains pays comme la Thaïlande, la Chine, l’Inde etc. Et si ces pays se levaient un jour pour dire qu’ils ne vendent plus leur riz ? Qu’allaient-ils se passer au Sénégal ?
• Il faut que le président aille au delà de la décentralisation pour aller vers la Gouvernance communautaire. Il doit donner un signal fort en mettant fin à l’attentisme, à l’indifférence, la dépendance, la paresse, l’indiscipline caractérisé dans tous les sens et dans tous les domaines. Il doit aider à mettre fin à cette course folle vers le gain facile, rapide et massif. Non ! Xaalis danu koy liggéey kenn du ko lijjanti.
• Il doit aider les communautés à se libérer des griffes de certaines ONG qui ne font qu’enfoncer les communautés en les rendant paresseuses par le fait de faire naître un espoir qui finit le plus souvent à se faner telle une fleur à qui une belle éclosion a été promise. Il faut aller dans le sens du concept de village – ONG car, organisé et mobilisé, le village arrive à faire ce qu’aucune ONG n’arrive à faire
• Le président doit aider à réviser les programmes scolaires en y intégrant l’enseignement des valeurs avec un très bon coefficient dans la notation. En effet, il est utopique de songer à un développement sans un minimum de valeurs.
• Le président doit être très rigoureux et donner un signal très fort vis-à-vis des détourneurs. Il est insoutenable d’entendre que la quasi-totalité des personnes auditées par l’ancien régime ont détourné des fonds publics comme si le système éducatif qui nous a tous produit était incapable de produire un responsable vertueux. Et pourtant, peu de gens détournent dans les pays occidentaux, du moins à mon avis. Mieux, beaucoup parmi nous qui critiquons, ferions sans doute la même chose ou pires si nous étions promus au même niveau de responsabilité de gestion des fonds publics. Il faut donc des actes de dissuasion à travers des procédures claires et des mesures punitives exemplaires pour les délinquants.
• Le président doit réactiver la loi contre les gaspillages lors des cérémonies familiales. Un pays appauvri ne peut pas se payer le luxe de gaspiller les ressources acquises, souvent de façon frauduleuse, par une poignée de personnes.
• Le président doit impulser l’assainissement des mœurs
• Le président doit revoir la politique d’attribution des bourses à l’Université. Non, j’ai toujours critiqué cette mesure du président sortant. Il n’existe dans aucun état au monde cette approche de généralisation des bourses. Il faut aider les nécessiteux, soutenir les méritants et se défaire de ceux qui ne fournissent pas les efforts nécessaires pour réussir. Sinon ce serait la domestication, l’entretien et même la promotion pure et simple de la médiocrité.
• Le président doit ordonner la révision du système éducatif qui ne produit plus un citoyen modèle. Aucun responsable n’a été félicité à l’issu des audits. Cela traduit la faillite ou l’impertinence d’un système éducatif. Et puis, comment comprendre que le pauvre Baol – Baol parti de rien, arrive à Tokyo et investit tout ce qu’il gagne au pays alors que tous les dignitaires sortis des plus grandes écoles dissimulent l’argent du pays à l’étranger ?

Falilou Cissé tel 77 689 79 44
Email : [email protected]

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

CAN 2023

DEPECHES

DANS LA MEME CATEGORIE
EXCLUSIVITE

Hommage au Général Moussa Fall (Par Ibrahima Sow)

Il peut arriver, dans la vie d’un Etat, que...

Diomaye /Sonko : Un duo à l’épreuve d’effets d’annonce (Par Aly Saleh)

Depuis sa prise de pouvoir au début du mois...

Ville de Dakar : Barthélémy Dias « souhaite » rencontrer le Président Bassirou Diomaye Faye

XALIMANEWS-Le maire de Dakar, Barthélémy Dias a exprimé son...

Famille socialiste : Le Ps annonce le retour de Khalifa Sall et ses camarades au bercail

XALIMANEWS- La secrétaire générale du Parti socialiste, Aminata Mbengue...