Lettre Ouverte A Monsieur Souleymane Jules Diop, Secretaire D’etat Charge Des Senegalais De L’exterieur

Monsieur le Secrétaire d’Etat,

C’est avec désolation que je vous écris pour dénoncer une situation que je trouve inquiétante et irrespectueuse des expatriés sénégalais vivants aux Emirats Arabes Unis. On dit dit souvent qu’il n’existe pas un plus grand bonheur que celui d’être parent, a fortiori pour la première fois. Cette expérience je l’ai vécu récemment, en devenant père d’un jeune garçon au mois de Septembre 2014. Mais cette joie a été vite estompée par une négligence de l’Etat sénégalais.

Monsieur le Secrétaire d’Etat, cela fait six mois que mon enfant ne peut avoir de passeport, unique pièce d’identité valable à l’étranger. La raison avancée pour le service consulaire, est pour le moins inquiétante: «nous n’avons pas les machines pour faire les passeports. On n’aimerait bien vous aider mais on travaille qu’avec les moyens que l’Etat nous donne». Une réponse qui fait mal certes, mais on ne peut imputer la responsabilité à ces fonctionnaires.  Le seul moyen pour mon enfant d’avoir sa pièce d’identité serait pour eux, d’attendre la venue d’une commission spéciale chargée de pour prendre les informations biométriques nécessaires pour la fabrication des passeports en Arabie Saoudite. Hélas, après six mois d’attente, on n’a pas aperçu l’ombre d’un membre de cette commission. Alors j’ai appelé au ministre des affaires étrangères pour avoir une solution et voici ce qu’ils me proposent :

1. Visiter le Consulat du Sénégal à Jiddah. Ce qui est une idée géniale en théorie mais irréaliste dans la pratique. Par ce que le bébé ne peut pas voyager sans passeport. Et pour avoir le passeport il faut que le bébé voyager. Finalement, c’est le poisson qui se mord la queue !

2. Demander un sauf-conduit pour faire venir le bébé au Sénégal. Une solution très couteuse, dans la mesure où il faudra acheter pas moins de deux billets aller-retour. Ce qui n’est pas donner à tout le monde.

Pour la première suggestion, j’ai contacté le consulat du Sénégal à Jiddah pour voir s’il était possible de faire faire le passeport sans que l’enfant ne se déplace. Le monsieur au bout du fil me répondit d’un ton sec que ce n’était pas possible et qu’ils étaient venus aux EAU récemment ; entendez par là au mois d’Aout 2014. En quelque sorte, il reproche à l’enfant de ne pas être né un mois avant.  Quoi que couteuse, la deuxième proposition serait acceptable si le Sénégal n’avait pas d’ambassade aux EAU.  Il est inadmissible que malgré l’existence de service consulaire et la présence d’une forte communauté sénégalaise, l’Etat sénégalais soit incapable de fournir à ses citoyens une pièce d’identité. Il s’agit, selon moi, d’un acte de négligence. Mais ce qui est le plus déconcertant et irrationnel dans tout ça c’est que ça se passe à côté de ce que c’est qui constitue un gaspillage pur et simple.  Il  a moins d’un an, le Président Macky Sall était venue aux EAU, accompagné d’un DAB appelé Nata Dieng Mbacke qui avait offert pas moins de 50 millions aux sénégalaises vivant dans ce pays ; soit disant pour les aider dans leurs projets. 50 millions pour pas moins de 500 femmes! Ne serait-il pas plus utile de régler le problème des passeports au lieu de distribuer l’argent du contribuable « à la wadienne » ?

Monsieur le Secrétaire d’Etat, je vous appelle au nom de la communauté sénégalaise vivant aux Emirats arabes unis, par ce que je ne pas le seul dans cette situation, à faire le nécessaire pour régler avec diligence le problème épineux de nos  passeports. Vous avez tant combattu l’injustice lors que vous étiez forcé à vous expatrier. Vous avez fourni beaucoup d’effort pour combattre la mal gouvernance. Il est tant d’appliquer ces principes qui faisait que tous les sénégalais vous écoutiez chaque Mardi sur Seneweb radio. Et cela commence pour le respect des droits élémentaires des sénégalais tels que la possession de pièce d’identité.

Baaye Cheikh