Il y aura beaucoup d’entrées mais, on va certainement voir plusieurs départements techniques scindés, afin de faciliter la gestion des affaires, tout en renforçant la cohésion des membres.
Est-ce en réponse aux demandes pressantes qui surviennent de différents côtés et surtout de son propre camp ? Macky Sall est en train de réfléchir le plus sérieusement possible à un réaménagement de l’équipe gouvernementale. La question de savoir s’il va garder ou non son actuel Premier ministre devient presque accessoire, face aux enjeux auxquels le chef de l’Etat doit apporter des réponses par ce geste. Le Quotidien sait que le président de la République est en train de consulter à tout va et recueille l’avis de personnes avisées venant d’horizon divers.
En tout premier lieu, Macky Sall s’est concerté avec ses alliés et les membres de la coalition qui l’ont porté au pouvoir mais, ne s’est pas arrêté à ces derniers uniquement. Macky Sall a également recueilli l’avis de certains cadres de son parti, l’Alliance pour la République, ainsi que de certains hauts fonctionnaires, qui ont une grande expérience dans la répartition des services de l’Etat. Il a échangé avec des experts en management public et en organisation. Certains de ceux avec qui a parlé le président de la République sont déjà retirés des affaires mais, n’ont pas hésité pour autant à partager leur expérience. Des membres de la société civile ont été également sollicités pour donner leur avis.
Des différentes consultations, ainsi que de ses propres attentes, il se dessine de plus en plus que Macky Sall va certainement remanier le gouvernement. La volonté est d’aboutir à plus d’efficacité pour des plus grandes performances, ainsi qu’à plus de cohérence de l’action gouvernementale. Une manière de répondre à ceux des alliés qui, comme Idrissa Seck, le jour de la fête de Tabaski, notait une certaine inertie de la part du gouvernement. M. Seck se désolait de ce que, six mois après l’arrivée de Macky Sall, on ne sente pas encore les effets de l’action gouvernementale.
On devra donc s’attendre à avoir bientôt, un gouvernement d’environ 29 ou 30 ministres. Si les ministères dits de souveraineté, qui sont pilotés par le président de la République lui-même, ne sont pas affectés dans leurs attributions, il se pourrait que certains de leurs actuels titulaires quittent leur poste. Plusieurs portefeuilles techniques concentrés actuellement dans les mains de certains ministres seront également transformés en départements de plein exercice. L’idée est qu’en confiant à un seul individu deux ou plusieurs ministères, on court le risque de le voir concentrer ses efforts sur un seul département ministériel, au détriment des autres. Or, certains portefeuilles ont des enjeux cruciaux, surtout en cette période où l’action de l’Etat doit être des plus marquées.
Ainsi, il ne serait pas surprenant de voir, dans les jours à venir, le département de l’Energie séparé des Mines, pour former un ministère plein, comme au temps où il avait été géré par Samuel Sarr. Cela s’explique par l’importance et les impératifs de la question énergétique au Sénégal. Dans cette hypothèse, il faudrait s’attendre à voir les Mines couplées avec l’industrie et l‘Artisanat rejoindre la Culture pour former deux autres ministères. On verrait alors, dans la même logique, le Tourisme séparé de la Culture pour rejoindre un ministère des Transports aériens qui serait alors délesté de la partie Transports terrestres. La formation professionnelle, l’un des volets les plus importants du programme Yoonu yokkute de Macky Sall, pourrait aussi devenir un ministère plein, tandis que verrait également le jour un important ministère chargé de l’Habitat et des logements sociaux.
Tout cela dit, bien qu’ils comprennent la nécessité de changer de direction et le besoin qu’a Macky Sall d’étoffer son équipe, ils cherchent la pertinence d’un remaniement qui va se faire à quelques jours du début de la session budgétaire à l’Assemblée nationale. Il y a le risque que certains ministres aillent défendre devant les élus du Peuple des budgets qu’ils ne vont pas exécuter. Et de l’autre côté, certains risquent de défendre des budgets à l’élaboration desquels ils n’auront pas participé. Vous avez dit cacophonie ?
