Marché d’intérêt national : 6,6 millards gaspillés à Touba

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Abdoulaye Wade l’avait offert à Serigne Saliou Mbacké. Ouvert en 2013 avant d’être fermé et rouvert en 2014, le Marché d’intérêt national est toujours sous réception provisoire. Situé à 5 km de la cité religieuse, le marché sonne creux : Seul l’abattoir fonctionne. Le marché aux poissons et le foirail attendent encore d’être réceptionnés.

Entamé en 2005, le Marché d’intérêt national de Touba est toujours en travaux. Et le pouvoir actuel ne fait rien pour contraindre l’entreprise Gecom industries à le terminer. Dans ses rapports de 2012, l’Autorité de régulation des marchés publics (Armp) dénonçait le montage de ce marché : «Il a été constaté qu’un marché d’un montant de 6 milliards 667 millions F Cfa  concernant la réalisation clés en mains du Marché d’intérêt national de Touba a été passé avec l’entreprise Gecom industries. Seul le marché a été mis à notre disposition. Le contrat comprend l’étude, l’exécution et le contrôle des travaux de construction. Cette confusion n’est pas conforme aux règles de l’art. Il semble que ce marché, objet d’un préfinancement, ait été passé par entente directe. Les marchés par entente directe ne sont autorisés que dans les cas limitativement prévus par l’article 76 du Cmp. Or, les travaux concernés n’entrent pas dans le champ d’application de l’article précité. Une telle procédure doit être une exception.»
Aujourd’hui, ce marché, l’un des plus grands d’Afrique de l’Ouest, fonctionne au ralenti. Seuls les abattoirs marchent, mais croulent sous des difficultés. Il a démarré ses activités en avril 2014, mais ne connaît pas le grand rush. L’ex-Président Wade l’avait offert à Serigne Saliou qui est décédé en 2010.
Ouverts en 2013 avant d’être fermés et rouverts en 2014, les abattoirs de Touba, situés à Keur Macoumba Kébé, devaient être inaugurés en 2014 par le président de la République. Les machines tombent en panne souvent à cause de leur obsolescence. Cette infrastructure n’a pas été achevée dans tous ses aspects. Les déchets ne sont pas traités.

Tout est à l’arrêt
L’unité de traitement et le dispositif qui devaient permettre de traiter les déchets solides comme durs ne sont pas réalisés. Ce qui fait que les déchets sont déversés dans la nature. Le marché aux fruits et légumes et le foirail sont aussi à l’arrêt. «Certains équipements ne sont pas adaptés à nos réalités», renseigne le directeur Mor Seck. Il poursuit : «Le box est trop petit, la partie où on tue n’est pas adaptée. L’abattoir fonctionne partiellement. Les chambres froides ne sont pas bien dimensionnées par rapport à l’activité. Il y a un problème de connexion à l’énergie parce que la zone est souvent délestée. L’abattoir n’a pas de budget. La scie ne marche pas, la chaîne est souvent confrontée à des pannes. La mairie a voté un budget de 50 millions, mais qui n’a pas été remis à l’abattoir qui fonctionnait avec ses recettes de 25 à 50 bœufs par jour. En période de Magal, l’abattoir peut fonctionner avec presque 50 jusqu’à 100 bêtes tuées. L’abattoir fonctionne avec des handicaps tant au niveau du cadre juridique de gestion qu’au niveau de l’investissement qui n’a pas été mené jusqu’à son terme.» Toutefois, Mor Seck pense qu’il faut «trouver un cadre juridique pour que l’abattoir avec son Gie puisse «compétir» dans les marchés».
Il compte déposer un agrément au niveau des Forces armées et des universités pour que sa structure puisse y écouler de la viande. Déjà, la modernisation de la vente de la viande a débuté à Touba avec les kiosques disposés un peu partout dans la ville. Afin de rentabiliser l’investissement, Mor Seck opte pour la «modernisation de la chaîne de distribution de la viande pour assurer une qualité sanitaire de celle-ci. Des emplois seront créés. Il sera introduit un projet au niveau de l’Anpej pour que les jeunes bouchers puissent s’en approprier. Il s’agira aussi de faire en sorte de dépasser le nombre de 25 bœufs tués en moyenne par jour alors que la capacité est de 200 bœufs en une seule journée». Les abattoirs constituent une structure importante pour le développement de l’activité d’élevage et de boucherie dans la cité religieuse de Touba. Un investissement important a été réalisé afin de donner à l’abattoir une vocation de distribuer la viande à travers le Sénégal. L’option prise par la commune est de séparer la gestion.

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