Le communiqué du rectorat informant que les autorités ont débloqué plus de 4 milliards de francs Cfa pour payer les sommes dues aux Personnels enseignants et de recherche (Per) n’a pas calmé la coordination du Saes de l’Ucad. Les membres de ce syndicat se sont fendus d’un communiqué hier pour battre en brèche toutes les allégations des autorités de l’Université contenues dans le document publié vendredi dernier. Le Saes de Dakar, qui continue ainsi de réclamer le paiement des sommes dues, demande à ses militants de respecter le mot d’ordre de boycott pédagogique.
La coordination du Syndicat autonome de l’enseignement supérieur (Saes) de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad) relève des «incohérences et affabulations» dans le communiqué du rectorat soutenant «qu’aucune autorité n’a pris l’engagement, ni oral ni écrit, à payer primes, per-diem ou indemnités à une date donnée». Dans un communiqué, le Saes informe que «le jour du dernier sit-in, organisé le 28 août 2017 devant le rectorat pour réclamer le paiement des sommes dues, les représentants du recteur (le vice-recteur, le secrétaire général du rectorat, le directeur des finances et de la comptabilité et le conseiller spécial du recteur) nous avaient conviés à une discussion au cours de laquelle ils ont sollicité un délai de 72h pour disposer des ressources financières nécessaires. Lequel engagement a été réitéré devant les journalistes présents». Le Saes estime que «le paroxysme du caractère fallacieux de ce communiqué est de prétendre avoir payé les salaires du mois de septembre depuis le 4 octobre 2017, alors qu’à cette date l’Ucad n’avait même pas reçu l’argent du Trésor public pour le faire». «En ce qui concerne les sommes dues, le fait que certains états ne soient pas encore traités montre la déliquescence administrative à l’Ucad», a-t-on dénoncé.
Dans la même veine, les membres dudit syndicat soulignent que «toutes les dates qui ont été avancées dans le communiqué sont fausses et les collègues peuvent les vérifier dans les relevés de leurs comptes bancaires». «A plusieurs occasions, le recteur et/ou son cabinet ont tenu des promesses qui se sont révélées fausses. Au lieu de présenter ses excuses aux enseignants et à leurs familles pour tous les désagréments causés par son incompétence, son manque d’initiative et de compassion, le recteur se permet de dire des contrevérités qui ne l’honorent pas et le décrédibilisent devant ses collègues enseignants-chercheurs (déçus, indignés, trahis, abusés et abandonnés, et qui n’ont plus le cœur à l’ouvrage)», ont encore déploré ces syndicalistes de l’Ucad. D’ailleurs, pour mettre fin à ce genre de pratiques, la coordination du Saes de l’Ucad a décidé «de sanctionner par un procès-verbal et des enregistrements vidéo toutes les futures discussions avec le recteur et les membres de son cabinet».
Les membres du Saes de l’Ucad comptent poursuivre leur lutte pour réclamer leurs droits. Ainsi, soulignent-ils, «pour opérationnaliser le mot d’ordre de boycott pédagogique», il est demandé aux enseignants «de ne point remettre les copies, donner les sujets de rattrapage, de boycotter les examens jusqu’au paiement total, intégral et effectif des sommes dues de premier et deuxième semestre».
Le Quotidien