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Rejet des listes électorales : entre sabotage du pouvoir et incompétence de l’opposition, le débat continue !

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Rejet des listes électorales : entre sabotage du pouvoir et incompétence de l’opposition, le débat continue !
De Golf Sud, Sam Notaire, Kédougou Mbour, Saint-Louis et entre autres, nombreuses ont été les listes de l’opposition qui ont été rejetées. De Yewwi Askan Wi à Defar sa Gox en passant par Gueum sa bopp, toutes les coalitions de l’opposition ont été victimes d’un rejet de liste. Les partis de l’opposition ne maitrisent-ils pas les procédures électorales ou c’est un sabotage du pouvoir en complicité avec les autorités administratives chargées de gérer le processus ? Une analyse mérite d’être faite.
Quels sont les motifs d’un rejet d’une liste selon le code électoral ?
Si on se réfère au code électoral Article L.174 stipule, « n’est pas recevable la liste qui :
est incomplète ; ne comporte pas les indications obligatoires prévues aux articles L.145 et L.169 ; n’est pas accompagnée des pièces prévues à l’article L.170 ; ne comporte pas la quittance confirmée par une attestation signée par le Directeur général de la Caisse des Dépôts et Consignations attestant du dépôt de la caution prévue par l’article L .171 ; est déposée au-delà du délai légal ».
Mais qu’en est-il des listes qui ont été rejetées parce que leurs couleurs ressemblaient à celles d’un autre parti ? Pour ce cas, c’est l’article L.119 qui le règle. En effet, l’article L.119 indique « un candidat ne peut utiliser une couleur, un sigle, ou un symbole déjà choisi par un autre candidat. En cas de contestation, le Conseil constitutionnel attribue par priorité à chaque candidat, sa couleur, son sigle ou son symbole traditionnels par ordre d’ancienneté du parti qui l’a investi ; pour les coalitions de partis politiques légalement constitués et les candidats indépendants, suivant la date du dépôt. Est interdit le choix d’emblèmes comportant une combinaison des trois couleurs : vert, or et rouge ».
Pour le L.174 le flou reste total car ne précisant pas quand est-ce qu’une liste est considérée incomplète. Et le cas du rejet de la candidature de Bougane Gueye Dany en est une parfaite illustration. Effectivement, la coalition Gueum sa bopp affirme avoir déposé une liste de 90 personnes alors que le préfet a rejeter la liste parce qu’à la place de 55 titulaires, il y’avait 45. Mais le cas Du rejet de liste de Yewwi askan Wi à Mbour est plus que douteux, d’après les leaders de la coalition, le préfet a rejeté la liste sans constater si elle est complète ou pas. « Yewwi Askan Wi s’est présentée dans les locaux de la préfecture [le mercredi 3 novembre] à 22 h 34. Et nous avions pris toutes les dispositions en y allant, avec un huissier qui a constaté l’heure à laquelle les mandataires sont entrés dans les locaux », a déclaré Cheikh Tidiane Youm. Il ajoute, « mais au moment où ils devaient passer devant la commission, le préfet leur a demandé si le dossier était complet. Le mandataire lui a répondu que c’était le cas et qu’il attendait juste quelques éléments. Le préfet a dit : “Dans ce cas, le dossier n’est pas complet”. Il l’a rejeté sans pour autant le consulter ».
Sabotage du pouvoir ou incompétence de l’opposition ?
Alors que leurs listes ont été rejetées, l’opposition en général crie au scandale et au sabotage de la part de l’administration « manipulée » par le pouvoir. Ainsi, Cheikh Tidiane Youm défend, « un certain nombre de préfets et de sous-préfets montrent au grand jour leur appartenance à la coalition au pouvoir Benno Bokk Yakaar. L’objectif du président Macky Sall est de bâillonner la coalition Yewwi Askan Wi et de saboter ces élections, qui sont d’une importance capitale. Nous ne le permettrons pas ». Cependant, le pouvoir rejette un quelconque sabotage de leur part, le ministre Seydou Guèye d’indiquer, « nos têtes de listes majoritaires comme proportionnelles ont sacrifié à la tradition républicaine en travaillant avec rigueur, méthode et organisation pour aboutir à une totale et entière recevabilité de nos listes ». Il fustige l’opposition qui, selon lui a des énormes problèmes « à se conformer scrupuleusement aux dispositions du code électoral », par conséquent, elle traine une « carence notoire en matière de maîtrise du processus électoral dont l’élément le plus basique est la confection des listes de candidatures », d’après le porte parole du gouvernement.
La réplique de YAW.
Aussi nombreuses soient les listes rejetées, la coalition au pouvoir n’en est pas victime dans aucune localité. Ce qui pousse à l’opposition à se méfier davantage. Et pour apporter une réponse à cela, la coalition Yewwi Askan Wi ce lundi à travers une circulaire a exigé de ses « mandataires de se rendre au niveau des préfectures et sous-préfectures en vue de vérifier le contenu des déclarations et pièces qui accompagnent les listes de candidatures de la coalition BENNO BOKK YAKAAR ». Si la coalition de l’opposition adopte cette posture c’est parce que l’article L.284 alinéa 5 du Code électoral le permet. « Ces vérifications concernent notamment le respect de la règle de la parité, les candidatures individuelles et les signatures, l’éligibilité des personnes investies sur les listes, la validité des pièces d’identité, la présentation des listes majoritaires et proportionnelles ainsi que les suppléants ». La circulaire termine par exiger des rapports, « tout mandataire de la Coalition de YEWWI ASKAN Wi est prié d’exécuter la présente note et de me produire un rapport circonstancié dans les délais de 48h ».
En définitive, sabotage de la part du pouvoir ou incompétence de l’opposition, le débat sur les listes de candidature des coalitions continue de battre son plein alors qu’il reste 69 jours aux préfets pour établir les listes définitives de candidatures.

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