L’armée tchadienne affirmait mercredi 24 octobre avoir repris le contrôle de la situation à Miski, dans l’extrême nord du pays. Cette zone n’est pas habitée mais des orpailleurs y travaillent. L’armée dit avoir répondu à une attaque de la rébellion CCMSR, venue de la Libye voisine. Mais ce groupe déclare dans un communiqué que c’est l’armée qui l’a attaqué, une attaque qualifiée de meurtrière. Entre le régime tchadien et le Commandement militaire pour le salut de la république, une faction de la rébellion tchadienne basée en Libye (CCMSR), les versions de ce qui s’est passé hier matin à Miski divergent : chaque partie accuse l’autre de l’avoir attaquée. Le ministre tchadien de la Défense Bishara Issa Jadallah affirme que l’armée n’a fait que riposter à une attaque, et qu’il n’y a plus de civils à Miski. « Ils nous ont attaqués et nous on a riposté. Ce sont des trafiquants de drogue, ce sont des trafiquants d’êtres humains. Nous, notre rôle, c’est de sécuriser notre pays. Donc, si on trouve des trafiquants ou des gens armés, on est obligés de les désarmer. » La rébellion du CCMSR affirme le contraire. « Ce n’est pas nous qui avons attaqué, rétorque Kingabé Ogouzeïmi de Tapol, porte-parole de ce mouvement de la rébellion tchadienne, ce sont les forces de l’ennemi qui viennent le matin pour attaquer de façon vraiment brutale et barbare cette localité de Miski. Et vu que nous nous sommes engagés pour défendre la population civile dans cette localité, eh bien c’est ce que nous sommes en train de faire. Mais ce n’est pas nous qui étions à l’origine de l’attaque. » L’armée tchadienne a mené hier une offensive terrestre, soutenue par des hélicoptères. Elle avait renforcé sa présence au nord du pays à la frontière de la Libye. C’était suite à l’attaque revendiquée en août dernier par les rebelles du CCMSR, au cours de laquelle deux soldats avaient trouvé la mort.
Rfi