Aucun psychodrame à Bruxelles malgré le départ d’Angela Merkel, la figure tutélaire de l’Union européenne. Les institutions européennes ne vont pas jusqu’à afficher un enthousiasme débordant face au nouveau gouvernement fédéral allemand, plutôt une forme de confiance tranquille. Le départ d’Angela Merkel, redouté depuis des années par ceux qui la décrivaient comme une sorte de « grand timonier » de l’UE est vécu ici sans appréhension tant le programme de coalition allemande est pro-européen. Si Emmanuel Macron a déjà expressément soutenu plusieurs points du programme de coalition, les institutions européennes s’apprêtent, elles, à vivre un changement dans la continuité, un changement qui est aussi vu avec sérénité par la plupart des capitales.
Pour les institutions européennes, le nouveau gouvernement allemand semble représenter la certitude que celles-ci seront soutenues. L’engagement des Verts pour le climat sera notamment un atout majeur pour les ambitions de la Commission européenne en la matière.
Engagements éthiques
Le programme de coalition promet des engagements éthiques en matière de politique étrangère, ce dont le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell a bien besoin alors qu’il prépare la boussole stratégique pour déterminer l’avenir de la géopolitique des Vingt-Sept. La coalition allemande prévoit aussi un soutien plein et entier à l’État de droit et aux valeurs européennes, ce qui fera grincer des dents uniquement en Pologne et en Hongrie.
Tout le monde peut trouver son compte
Pour les questions d’argent, celles qui fâchent d’habitude les Européens, tout le monde dans l’UE peut trouver son compte dans la nouvelle équipe. Les partisans de la rigueur, les pays du nord emmenés par les Pays-Bas peuvent se satisfaire de l’arrivée aux Finances du libéral, Christian Lindner, qui préconise le respect des règles budgétaires ; les pays plus méridionaux partisans de la solidarité se souviennent qu’avant d’être chancelier, Olaf Scholz a été largement à la manœuvre lors de la décision historique de l’Allemagne de soutenir un plan de relance européen et donc un endettement commun.