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50 Profs Du Lycee De Kaffrine Convoques Et Auditionnes A La Police

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Le bras de fer entre les enseignants et le gouvernement a atteint son paroxysme. Hier, une cinquante de professeurs du lycée de Kaffrine ont été convoqués à la police et auditionnés de 12h à 19h avant d’être libérés. Leur faute, c’est de n’avoir pas jugé nécessaire de prendre les réquisitions, parce qu’ils étaient en salle. Une situation qui constitue une menace sur les épreuves physiques du Baccalauréat qui auront lieu aujourd’hui.

Il n’est pas exagéré dire que l’Etat a lancé la traque contre les enseignants téméraires. Et ce ne sont pas les élèves de Kaffrine qui diront le contraire. Car, ils ont assisté hier à un spectacle inédit entre leurs enseignants et des policiers. Les autorités ont fait recours aux forces de l’ordre pour contraindre les enseignants à remettre les notes des élèves et tenir les conseils des classes.

En effet, face au refus catégorique des enseignants de prendre des réquisitions des mains des policiers, avant-hier, ces derniers se sont rendus dans les écoles avec des convocations. Les professeurs du lycée de Kaffrine n’ont pas jugé nécessaire de prendre les réquisitions puisqu’ils étaient dans les classes. Mais, les autorités n’ont pas compris cela de cette manière. Selon le coordonnateur du Grand cadre à Kaffrine,

Assette Diop, les policiers ont installé leur bureau devant la salle des professeurs pour remettre aux enseignants des convocations, devant des élèves médusés. Et ils sont invités à répondre sans délai au commissariat. Ainsi, 50 enseignants ont été conduits dans les locaux de la police de Kaffrine où ils ont été auditionnés à partir de 12 heures, avant d’être libérés à 19 heures. D’ailleurs, les élèves ont manifesté leur soutien à leurs professeurs, en se massant devant le commissariat avant d’être dispersés à coups de grenades lacrymogènes.

Selon Assette Diop, coordonnateur du Grand cadre à Kaffrine, cette attitude montre que le gouvernement n’a aucun respect pour les enseignants. Pour lui, les forces de l’ordre sont utilisées comme ultime recours pour les « intimider», face à la détermination des enseignants. Mais, affirme Assette Diop, les réquisitions ne passeront pas parce que le droit à la grève est inscrit dans la Constitution. Choqués par l’attitude des autorités, ils sont déterminés à mener le combat.

Menace de boycott des épreuves physiques du Bac aujourd’hui D’ailleurs, il y a un risque de renvoi des épreuves physiques du Baccalauréat qui se tiendront aujourd’hui. Car non seulement le Grand cadre et le Cusems se sont radicalisés, mais ils observent aujourd’hui un débrayage qui sera suivi d’assemblées générales dans tous les départements. Une grève totale est prévue jeudi. Le coordonnateur du Grand cadre, Mamadou Lamine Dianté, prévient le gouvernement que le colmatage ne passera pas.

A l’en croire, le moindre mal, c’est d’avoir le temps de reprogrammer les examens. D’autant que les élèves boudent les classes pour réclamer leurs bulletins du premier semestre. Il ne manque pas de dénoncer les ponctions opérées sur les salaires d’enseignants dont la majorité n’était pas en grève.

seneplus.com

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