Les idéaux de défense de la Constitution et de la République sont encore plus que d’actualité pour le M 23, mouvement citoyen lancé au lendemain de la journée mémorable du 23 juin 2011. Les cérémonies commémoratives de l’an 1 de la révolution citoyenne qui se sont déroulées à la place de l’Indépendance, à la place Sowéto et à la place de l’Obélisque, ont donné aux membres du M23 l’occasion de réaffirmer leur détermination à veiller à la lutte contre l’impunité et d’exiger justice pour les victimes des violences électorales imputables au défunt régime d’Abdoulaye Wade.
Un an après la révolution citoyenne du 23 juin 2011, le M23 a encore de beaux jours devant lui. A l’évidence, la survenue de l’alternance n’a pas altéré la volonté de ses initiateurs à poursuivre leur combat pour la défense de la République et de la démocratie. Ces idéaux ont été réitérés avant-hier, samedi 23 juin, au cours de la journée commémorative tenue à la place de l’Indépendance en présence du ministre de la Justice, Garde des Sceaux, des organisations de la société civile et des parti politiques et principalement des jeunes de « Y en a marre ».
«Touche pas à ma Constitution » et autres slogans sont toujours de mise pour les tenants du mouvement citoyen. Tout en entretenant « la flamme allumée le 23 juin », Alioune Tine, président de la Raddho et coordonnateur du M23, a rappelé lors de la cérémonie d’anniversaire le devoir de mémoire de cette journée où le peuple à dit non. «Un peuple qui n’a pas de mémoire et un peuple qui n’a pas d’avenir. Les ressorts de la mobilisation du 23 juin sont à rechercher dans la culture sénégalaise qui s’exprimait depuis 1848. Il faut capitaliser tout cela et ne pas tomber dans l’amnésie. Ce qui explique le sens de cette commémoration. Il faut aussi se rappeler des sept morts dans cette révolution citoyenne et qui sont morts pour un idéal», a-t-il expliqué.
Alioune Tine exige cependant que la justice soit rendue à ceux qui sont tombés et agressés durant les manifestations. Son discours sera dans la foulée interrompu pas une centaine d’étudiants qui ont rallié en procession la place de l’indépendance. Vêtus de tee-shirt blanc où est mentionné «Tous pour le Sénégal », ils ont exigé justice pour leur camarade étudiant, Mamadou Diop, qui a laissé sa vie lors des manifestations contre la candidature d’Abdoulaye Wade pour un troisième mandat inconstitutionnel, le 31 janvier dernier. Prenant au mot la demande formulée par les jeunes, le coordonnateur du mouvement M23 a rappelé l’exigence de justice et la lutte contre l’impunité. « Quand il y a eu des dérives ; le peuple a dit non. Nous voulons une justice égale pour tous. Que Justice soit rendue à ceux qui sont tombées. La question de la justice est fondamentale. Nous en avons discuté avec le ministre et nous exigeons réparation. Nous voulons un Etat non partisan », dira t-il.
Les activités commémoratives se sont poursuivies avec une marche entre L’avenue Georges Pompidou, avenue du président Lamine Guéye, en passant par la zawia El Hadji Malick Sy , avec des slogans et des chansons hostiles à l’ancien régime. La marche a pris fin à la place Sowéto. Plus précisément devant les grilles de l’Assemblée nationale où des centaines de milliers de citoyens s étaient dressés contre le vote du projet loi du gouvernement, marquant ainsi le déburt de la révolution citoyenne. Une occasion pour les membres de « Y’en marre » de proclamer leur appel à la mise en place d’un « Nouveau type de député ».