Poursuivi pour mise en danger, abattage clandestin et chargement défectueux, Fallou Aw a atterri en prison le 7 janvier dernier. Le camionneur qui transportait un troupeau de bœufs, avait provoqué un accident spectaculaire sur l’autoroute à péage.
Les conséquences auraient pu être plus désastreuses. A cause de son imprudence, Fallou Aw avait causé un accident sur l’autoroute à péage, vers les coups de 19h. L’un des bœufs qu’il transportait, avait sauté du camion, avant de se retrouver sur la route. C’est dans ces circonstances qu’un chauffeur de bus Tata qui roulait à tombeau ouvert, avait violemment heurté l’animal. Ce dernier qui était entre la vie et la mort, a été finalement immolé par les riverains, venus aux nouvelles. Visé pour mise en danger, abattage clandestin et chargement défectueux, le prévenu a été traduit hier, devant le tribunal des flagrants délits de Dakar. « Je transporte des bœufs chaque vendredi à Mbour ou à Touba. Le jour des faits, j’avais quitté la Société de gestion des abattoirs du Sénégal (Sogas, ex Seras de Pikine). En cours de route, l’une des bêtes avait sauté du camion, avant de causer un accident sur l’autoroute. J’avais attaché tous les 12 bœufs avec une corde », a assuré le trentenaire qui ajoute que son camion peut transporter 25 bêtes.
Concernant l’abattage clandestin, Fallou Aw a informé que les bœufs étaient en bonne santé. « Ils étaient suivis par un vétérinaire. Mais, le bœuf qui a été percuté par le bus Tata, saignait abondamment. C’est pourquoi j’avais demandé aux riverains de le tuer et de distribuer la viande », allègue-t-il.
Estimant que les faits sont constants, Me Moussa Konaté a demandé au tribunal de réserver les intérêts de la Secca (Société Eiffage de la concession de l’autoroute de l’avenir), qui s’est constituée partie civile. « Elle a pour obligation d’assurer la sécurité sur l’autoroute, dont elle est la seule gestionnaire », a-t-il relevé.
Le substitut du procureur qui a abondé dans le même sens, a requis deux ans d’emprisonnement, dont trois mois ferme. A propos de l’exception de nullité soulevée par la défense, le maître des poursuites a demandé au juge de la rejeter car, dit-il, les enquêteurs avaient notifié au mis en cause son droit de se faire assister par un conseil.
À défaut de la cessation des poursuites pour violation du règlement numéro 5 de l’Uemoa, les avocats du comparant ont sollicité la clémence. « On peut présumer qu’il y a chargement défectueux puisque le bœuf est sorti du véhicule. Mais, donnez-lui la chance de rentrer et de ne plus revenir ici », a imploré Me Souleymane Soumaré.
Lors de son délibéré, le président du tribunal qui avait joint l’exception de nullité au fond, a accédé à la requête de la défense. Il a ordonné l’annulation du procès-verbal d’enquête préliminaire pour violation du règlement numéro 5 de l’Uemoa. Après avoir passé trois jours derrière les barreaux, Fallou Aw recouvre enfin la liberté.
Rewmi.quotidien