Aux jeux des cartes, le Président Wade en a plusieurs dans son jeu. Et il en joue à souhait avec, d’ailleurs, un certain plaisir, face à ses adversaires de l’opposition à qui il dit : « puisque votre dernière carte c’est Ousmane Ngom, je vais le changer ». Changer de carte s’entend
L’idée, c’est plutôt de faire oublier le trucage pour faire illusion. Sauf que, ici, pour l’opposition, les cartes sont truquées d’avance et pour cause. Avec Cheikh Tidiane Diakhaté d’un côté et Cheikh Gueye de l’autre, Wade s’entoure de toutes les garanties pour non seulement faire passer sa candidature, mais aussi remporter l’élection présidentielle prévue pour 2012.
C’est classique, et c’est surtout trop gros pour ne pas se voir comme un nez au milieu de la figure. Wade sort ainsi de son chapeau, Cheikh Guèye. Pour beaucoup d’observateurs, il déshabille Jean pour habiller Paul.
Pourtant le fonctionnaire affiche un palmarès assez éloquent ? Il a été sous les ordres de quatre ministres déjà depuis 1998 et s’est attelé à l’organisation des consultations populaires : Deux présidentielles dont l’une historique parce que consacrant l’alternance politique au sommet de l’Etat en 2000, trois élections législatives (1998, 2001 et 2007), deux élections locales (2002, 2009), un référendum constitutionnel : (janvier 2001), une sénatoriale qui n’ont pas fait l’objet de constations sérieuses de la part de la classe politique ainsi qu’au sein de l’opinion publique en générale. Sauf que l’inamovible Directeur général des élections, désormais Ministre chargé des élections, est… chargé.
Il a, rappelons-le, été « épinglé » dans un rapport de la Centif (Cellule nationale de traitement des informations financières) en 2010, relativement à la nébuleuse dans la commande d’urnes passée en 2007 pour les élections locales et sénatoriales. Il était alors question dans le rapport de la Centif, d’un trou d’un demi-milliard de FCfa concernant un écart de commandes des dites urnes. Toujours est-il dans le cas d’espèce, Jean et Paul étaient tous deux concernés alors et c’est l’opposition d’aujourd’hui qui les avait accusés… d’avoir truqué les élections de 2007.
Comment cette opposition pourrait-elle aujourd’hui y voir une quelconque volonté de neutralité de la part du président Wade ? Mieux, l’ancien Premier ministre de Wade, Macky Sall, actuel patron de l’Apr, avait émis, il y a peu, de sérieux doutes sur l’impartialité de Cheikh Guèye dont il insistait sur la limite d’âge par rapport à la préparation de l’élection présidentielle prochaine et parlant même de “fraude massive » sur l’organisation de celle-ci.
Si Macky qui, rappelons-le, était Directeur de campagne de Wade à la présidentielle de 2007, le dit…
Par Malick Ndaw
