Ouf ! On a frôlé le pire ce week-end lorsque le ministre de la Justice a pris l’opinion de court en annonçant devant les médias que des individus mal intentionnés… ont voulu arracher les « cheveux » à notre Papi Wade bien aimé, à l’heure où la presse, friande de sensationnel, s’évertuait à convaincre l’opinion que Dakar serait à feu et à sang à l’occasion de la 11ème célébration du 19 mars.Jusqu’ici on connaissait Cheikh Tidiane Sy sans le sourire, un dur à cuire toujours replié derrière ses lunettes qui inspirent le respect, la rigueur et le sérieux du personnage. Mais ce week-end, le mythe est tombé. L’ancien conseiller de Mobutu qui passait pour le plus lucide des membres du gouvernement, est désormais l’objet de moquerie. Mais rien de surprenant sous l’alternance, un régime mal dans ses bottes au point de s’imaginer des ennemis invisibles, d’ameuter la population et de suspecter des conspirations partout, une atmosphère de suspicion qui à certains égards frise la paranoïa. Si Cheikh Tidiane Sy a voulu faire dans l’humour, c’était tout sauf drôle. On ridiculise les services de renseignements en voulant faire croire à l’opinion qu’il suffit d’organiser des réunions « secrètes » ou de formuler l’intention de brûler des pneus à mille lieux du palais pour déclencher un « coup d’Etat », cette expression qui n’a pas sa place dans le vocabulaire de la république. A fortiori un jour de mobilisation comme le 19 mars, date anniversaire de l’alternance, où les forces de l’ordre et les renseignements sont censés rester alertes. En accusant Ousmane Tanor Dieng de coup d’Etat, Abdoulaye Wade, lui, au moins, y avait mis la forme, pour paraître crédible ; Cheikh Tidiane Sy, non. Il manque d’inspiration, à ce jeu, il est moins doué que Wade. Encore faudrait-il que monsieur Sy soit dans son rôle lorsqu’il empiète sur les prérogatives du ministre de l’Intérieur en cherchant à démontrer à tout prix que la police ju |