La sortie de Me Wade, ci-devant président de la République du Sénégal, le jeudi dernier, lors du Comité directeur du Parti démocratique sénégalais (Pds), lançant un appel à l’apaisement et n’excluant pas une recomposition de la famille libérale avec l’Alliance pour la République (Apr) de son successeur Macky Sall, n’avait pas que des soubassements politiques. Il y a surtout, en non-dit, les dossiers de ses deux enfants qui lui créent tant de soucis.
Le clin d’œil de Abdoulaye Wade à Macky Sall, lors du dernier Comité directeur du Parti démocratique sénégalais (Pds), a son versant familial caché. En vérité, c’est un Wade, qui est dos au mur, qui a levé le drapeau blanc en direction du camp du nouveau pouvoir, après avoir pris la mesure de la dévastation commise par sa famille, notamment sa fille Sindiély et son fils Karim, relativement à leur implication dans certains dossiers aux senteurs de roussi.
C’est pour avoir compris que la stratégie du crosse en l’air ne sera pas payante, sinon qu’elle risque d’exposer davantage sa progéniture, que l’ancien président de la République et toujours secrétaire général national du Pds a tenu à réfréner les ardeurs belliqueuses des faucons dans son entourage. On comprend alors aisément pourquoi l’ancien ministre de l’Intérieur, Me Ousmane Ngom, et le chargé de la propagande Farba Senghor, ont rangé leurs Tomawaks verbaux contre le Président Macky Sall et l’Alliance pour la République (Apr), lors du Comité directeur tenu le jeudi 5 juillet, au palais de Fann-résidence, préférant centrer géométriquement leurs missiles oraux sur les ténors de la Coalition Bokk gis gis que Wade lui-même n’a pas manqué de brocarder.
Au fond, si «le Vieux» a été visité par la sagesse, c’est parce qu’il avait sollicité une personnalité bien au fait du Rapport de l’Inspection générale d’Etat (Ige) pour prendre connaissance des éléments qui y figurent et qui sont relatifs au Festival mondial des arts nègres (Fesman) dont sa fille Sindiély Wade était la déléguée générale adjointe. La gestion du Fesman a charrié et continue d’ailleurs de charrier beaucoup de bruits et autres clameurs. Toutefois, la personnalité contactée par l’ancien président de la République a courtoisement décliné la requête de ce dernier, avant de s’en ouvrir au chef de l’Etat Macky Sall qui l’a autorisée à en faire copie à son prédécesseur au Palais Léopold Sédar Senghor. Lorsque Wade a parcouru le Rapport sur le Fesman, il a alors mesuré «l’ampleur des dégâts commis par sa fille» et ceux qui avaient, avec elle, en charge de l’organisation de cette manifestation. «Le contenu du Rapport de l’Ige a eu l’effet d’une douche froide chez Wade qui s’est rendu compte que cette affaire est difficilement gérable», rapporte un de nos interlocuteurs bien au fait du dossier.
UN K… DE SOUCIS
Ce n’est pas seulement l’affaire du Fesman qui agite le sommeil de l’ancien président de la République ; il y a également le sort de son fils Karim Wade. Ce dernier, rapporte-t-on, avait affiché une grande confiance avant de faire face aux gendarmes pour les besoins d’une enquête sur son patrimoine. Il n’avait alors aucune idée des éléments sur son compte que détenaient alors le capitaine Mbow et ses hommes. Quand ces derniers lui ont sorti les informations en leur possession, Karim Wade est resté bouche bée. Jamais, il n’avait imaginé que les gendarmes-enquêteurs détenaient des preuves aussi tangibles, notamment sur un de ses comptes ouverts à New York et par lequel sont passées beaucoup de transactions. S’il en est ainsi, c’est parce que, dans le cadre de la traque aux biens mal acquis, le gouvernement de Macky Sall avait bénéficié de soutiens de taille de la part des services américains et du MI5, un service britannique spécialisé dans l’enquête d’élite concernant la traçabilité de certains avoirs. A cela sont venues s’ajouter les auditions de certains collaborateurs de Karim Wade qui n’ont pas manqué de laisser quelques «biscuits» aux enquêteurs. Comme ce «gros bonbon» donné par son employé, Victor Tendeng, qui a avoué aux limiers que son boss lui remettait en mains propres d’importantes sommes d’argent à verser dans ses comptes (lire le quotidien L’AS paru hier). Il y a surtout l’accès à ses relevés bancaires, suite à une réquisition auprès de certaines banques dont la Sgbs et la Cbao. D’ailleurs, dans son édition parue hier, notre confrère L’As a donné des précisions relatives au versement en 7 mois de 760 millions dans deux comptes de Karim à la Cbao et à la Sgbs.
Voilà donc, un faisceau d’éléments qui ont fini par amener Wade à diluer son vin et à sommer son entourage à se préparer à travailler avec le Président Macky Sall, au besoin à l’Assemblée nationale, sous le prétexte d’une perpétuation du régime libéral, et en indiquant que les alliés du chef de file de l’Apr ne sont pas de la même famille politique que l’actuel locataire du Palais Léopold Sédar Senghor.
LEQUOTIDIEN.SN
L’Alliance pour la République (Apr) n’est pas du tout intéressée par une alliance avec le Parti démocratique Sénégalais (Pds. L’Apr n’est pas concernée pour une retrouvaille libérale. Ce n’est pas une question à l’ordre du jour. Et ce n’est même pas conforme à la démarche de l’Apr. Macky est dans le temps d’apporter des réponses aux questions prioritaires des Sénégalais.
il faut prendre au collet ce voleur et le foutre en taule pour que plus jamais un renégat ne puisse profiter de sa position pour escroquer tout un peuple