Nettoyage des poches rebelles en Casamance-L’armée décide de poursuivre ses opérations et sort la grosse artillerie: des renforts humains et matériels acheminés en Casamance

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L’armée est décidée à poursuivre ses opérations dans les régions méridionales du pays (Ziguinchor, Kolda et Sédhiou), même si, l’on a observé une accalmie depuis deux jours dans le Sindian et dans la boucle du Blouf. Les militaires vont continuer à « nettoyer » les « sanctuaires » et autres « bases » d’éléments armés supposés appartenir aux branches armées du Mouvement des forces démocratiques de la Casamance (Mfdc).  Les populations quant à elles ont renoué avec la psychose  de « guerre ». Elles ont commencé à déserter les zones de conflit pour affluer vers les grandes villes et les pays frontaliers.

La confrontation entre l’armée et des éléments armés supposés appartenir aux branches armés du Mouvement des forces démocratiques de la Casamance (Mfdc) ne faiblit pas même si elle semble changer aujourd’hui de théâtre d’opération. Après en effet Diabir et la zone des Mandina les dernières fois, Sindian dans le Bignona est devenu le champ de bataille. Mais cela n’est pas la seule nouveauté dans ce conflit. La « guérilla » des éléments armés contre des positions militaires et leurs types d’armements ainsi que les « actions » qui semblent plus concertées, qui répondent en tout cas à des stratégies et tactiques élaborées, sont autant « d’inédits » dans ce conflit armé qui dure depuis 1983.

Une « guerre » fratricide qui engendrait déjà beaucoup trop victimes sénégalaises des deux camps et peut-être des étrangers qui se sont trouvé au mauvais endroit au mauvais moment comme ces quatre touristes français, les couples Cave et Gagnaire, dont on est sans nouvelle jusqu’ici. Des militaires tout comme des maquisards du Mfdc et/ou des éléments inconnus sont morts à la suite de confrontations très ardues. Mais c’est la population qui est la plus  exposée. On ne compte plus les victimes civiles du conflit avec notamment les mines antipersonnelles et antichars qui ont fait des hécatombes parmi les pauvres populations.

L’armée se révolte !

Les soldats en ont marre de perdre leurs camarades par la faute d’un commandement tatillon et des politiques indécis. C’est quasiment la révolte au front. Les « Jambars » ont même décidé à mettre fin à ce qui n’est ni guerre, ni paix dans ces régions, quitte à y laisser leur vie comme leurs camarades tombés au champ d’honneur. Ils n’en reconnaissent pas moins que la situation n’est pas des meilleurs et qu’elle est loin de se décanter. « La crise casamançaise a trop durée. Le gouvernement a été très indulgent avec les chefs rebelles. Nous avons été très patients. Nous sommes aujourd’hui prêts à des sacrifices pour le retour de la paix. Et je pense que l’Etat l’a compris et va laisser l’armée dérouler son plan d’action sans objection» a soutenu un officier de l’armée.  Malgré la pression et la peur d’être surpris, l’armée veille au gré.

Ces éléments sont dispersés dans les différentes zones de tensions, mieux encore, d’autres sont affectées dans des bases rebelles qui hument le vent du calme comme le village de Diabir. L’objectif de cette disposition est selon l’armée, de veiller et d’être vigilant pour ne pas se faire surprendre.  Elle continue également ses opérations de nettoyages des bases et autres sanctuaires, même si on a observé depuis deux jours une relative accalmie. Le calme qui précède la tempête ?

Toujours est-il que les soldats ont décidé d’en découdre avec les « rebelles » et disent qu’ils iraient jusqu’au bout. A noter cependant que certains officiers interrogés s’insurgent sur le fait de vouloir faire porter le chapeau à leurs autres camarades des forces de sécurité, notamment de la gendarmerie et de la police qui devraient être en première ligne. Pour ces officiers en effet, en Casamance, c’est l’armée qui gère en premier. Elle doit assumer ce rôle ou la repenser, mais ne pas trouver prétexte de certains manquements. En fait c’est toute la chaîne politico-militaire qui est défaillante dans cette affaire.

Une situation qui fait qu’au niveau des habitants, c’est le ras-le-bol.  Ils sont traumatisés par les bruits des obus et les annonces d’un massacre. Insupportable ! «C’est  le drame. On ne peut plus sortir de chez nous. Les études de nos enfants sont menacées par le conflit. Depuis un mois, il ne se passe jamais une semaine sans qu’on ne nous parle de morts. Et ce sont nos frères et nos maris qui en périssent du côté de l’armée comme du maquis» a déclaré une maman vivant à Bignona jointe hier, mercredi 2 mars. « La crise doit être dénouée. Certains habitants ont commencé à plier bagages à la recherche d’autres horizons plus sécurisés. Si on n’en prend pas garde, la région sera détruite, si elle ne l’est pas encore.  La population va partir ou on va continuer à tuer des innocents»  a-t-elle conclu.

sudonline.sn

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