‘Pad 7 % 2010-2017’. C’est le nom du titre de l’emprunt obligataire fait par le Port autonome de Dakar. La somme s’élève à 10 milliards et la cotation de l’emprunt a eu lieu hier.
Le Port autonome de Dakar (Pad) veut attirer les souscripteurs de la sous-région. Pour atteindre son objectif, il a lancé un emprunt obligataire par appel public à l’épargne évalué à 10 milliards de francs. Cet emprunt, émis sur le marché financier de l’Uemoa, en mai dernier, est fixé à un taux de 7 % brut sur une maturité de sept ans avec trois années de différé en capital. Il est dénommé ‘Pad 7 % 2010-2017’. Un contrat de liquidité a été signé entre la Cbao Attijariwafa bank, premier souscripteur, la Compagnie de gestion financière de bourse (Cgf Bourse) et le Pad. La cérémonie de cette première cotation a eu lieu hier.
L’emprunt, lancé en mai-juin de l’année courante, est admis au compartiment des obligations de la Bourse régionale des valeurs mobilières (Brvm) de l’Uemoa et il est garanti à 100 % par la Banque ouest africaine de développement (Boad). Les ressources levées sont destinées ‘au financement du dragage du chenal d’accès du Port autonome de Dakar’ pour l’accueil de plus grands navires. Il est aussi prévu la réhabilitation du wharf pétrolier de Dakar qui conditionne l’approvisionnement en hydrocarbures du Sénégal. Deux projets qui sont prévus dans le programme d’investissement du Pad pour la modernisation de l’outil portuaire qui couvre la période 2009-2012. Le Pad entend également réaffirmer sa vocation de hub maritime sous-régional sur le triangle Europe-Amérique-Afrique.
Par ailleurs, le Pad veut, par cet acte, garantir la disponibilité de l’information financière ‘en temps réel’ pour tous les souscripteurs, selon son directeur général, Bara Sady. Pour réduire les coûts d’intervention de sa structure, il va se soumettre à ‘l’obligation de notation financière’ au cours de l’année 2011 et promet que ses services vont s’acquitter de leurs obligations en matière de communication.
Pour le directeur général de la Brvm, cette cotation va permettre au Port d’aider les souscripteurs à ‘retrouver leur liquidité par le biais du marché’ mais aussi de ‘sécuriser’ le financement de son développement par des moyens modernes. D’ailleurs le Pad est le premier port de la zone Uemoa et de l’Afrique de l’Ouest à obtenir la certification Iso 9001 version 2000 pour son management.
Abdelkrim Raghni, directeur de Cbao Attijariwafa bank espère que l’expérience ne va pas s’arrêter à cette opération et qu’il y en aura d’autres dans les années à venir. Il pense que ce titre d’emprunt pourra participer au rayonnement de l’image du Sénégal et du Port autonome de Dakar. Un avis qu’il partage avec le ministre de l’Economie maritime qui soutient que l’Autorité du port a su rattraper le retard de notre pays sur les infrastructures portuaires ‘lourdement affectées par la dévaluation du franc Cfa en 1994’. Khouraïchi Thiam trouve aussi que le Sénégal a réussi à intéresser les opérateurs de rang mondial au développement futur du port de Dakar dans le cadre de partenariats public-privé, même s’il estime qu’il y a des efforts à faire.
‘Pad 7 % 2010-2017’ est le deuxième emprunt du Port autonome de Dakar. Le premier qui était de 30 milliards a été effectué en 2004 pour les projets d’extension de ses infrastructures de base. C’est le montant le plus important levé, à ce jour, par une entreprise sur le marché financier sous-régional. Il a permis l’extension du terminal à conteneurs de huit hectares et du 3e poste à quai en plus de la construction de la plateforme logistique de distribution. Ces deux ouvrages, entièrement financés grâce au marché financier sous-régional, sont aujourd’hui terminés et réceptionnés. Sur les 30 milliards empruntés, le Pad a remboursé 26 milliards 250 millions et le reste le sera le 15 juillet 2011, informe Bara Sady.
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