La salve est dirigée contre un allié qui paie son délit d’ambition. L’ex-probable quatrième président de la République cultive l’humilité au point de retourner à l’An 0 de sa carrière. Son porte-parole, Abdourahmane Diouf, bouge les lignes d’un cran, comme les pièces d’un jeu de dames : pourquoi pas le cinquième ? Et cela peut être en 2017 à condition que le peuple souverain le veuille et, surtout, si le Président Macky Sall n’étouffe pas les ambitions affirmées d’un concurrent de sa génération.
Le mal dans ce partenariat politique réside dans une époque en partage. Niasse et Tanor sont des menaces moindres parce qu’appartenant à une génération associée à l’incapacité à asseoir un leadership alternatif à celui de Senghor, Diouf et Wade. Ces « ténors » qui ne gagnent jamais ne peuvent caresser le rêve d’une élection qu’à la condition d’un échec cuisant de Macky. Cet échec pourrait créer un dépit vis-à-vis de cette jeune garde qui les a doublés en 2012. Rien n’est moins sûr que ce retour à la génération anté-1960. Idrissa Seck est conscient qu’en gommant ses faiblesses, il peut devenir une alternative intéressante. Il tente une meilleure proximité avec les populations, promeut l’image d’un chercheur de voix et de voie conscient de la nécessité de s’adresser directement à l’électorat, se positionne en porte-voix du Sénégal d’en bas à travers un plaidoyer pour une vie meilleure, le silence sur les privilèges en débats sur la place publique, etc. Il est tancé par des seconds couteaux à mots découverts et par des leaders à mi-mots. Invité au devoir de reconnaissance vis-à-vis du Président Macky Sall, le maire de Thiès, Président de Rewmi, se fait un point d’honneur à entretenir le droit d’ingratitude par loyauté pour les Sénégalais qui, par le passé, ont sanctionné des « défauts » de « duplicité » et de « suffisance ». Cette invite à la reconnaissance est chose compliquée. Qui doit quoi à qui ? Comme les vases, c’est une affaire de reconnaissances communicantes. Seck a participé à l’élection de Sall venu demander ses voix à domicile et à grand renfort de médiatisation au moment décisif où les analystes soutenaient que Wade rôdait autour du Point E. Le premier a gagné. Rewmi compte deux ministres dans le Gouvernement. Assez pour renoncer à la perspective dd devoir nommer, de sa main, de son cœur et de sa raison, la totalité d’un Gouvernement en 2017 ?
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