Les élections législatives et présidentielles du 1er tour se sont déroulées à la date prévue, c’est-à-dire le 31 janvier 2011. Certes, il y a eu quelques petits problèmes, des manquements par ci par là, mais dans l’ensemble, tous les observateurs (nationaux et internationaux) s’accordent à dire que tout s’est passé dans le calme et la sérénité. Contrairement aux scrutins précédents, la campagne électorale a été moins mouvementée. Même la création de l’Alliance pour la Réconciliation Nationale (ARN) à la veille de l’échéance du 31 janvier 2011 n’a pas produit l’effet de « tsunami » politique présagé. Chaque parti politique, chaque leader politique s’est gardé d’une quelconque attaque à l’endroit de son adversaire, en dépit des enjeux.
A propos des résultats, ils ne seront pas différents de ceux des élections locales du 11 janvier dernier. En termes de tendance bien sûr. C’est vraisemblablement Mahamadou Issoufou dit Zaki du Parti Nigérien pour la Démocratie et le Socialisme (PNDS Tarayya) qui caracole en tête talonné par Seini Oumarou du Mouvement National pour la Société de Développement (MNDS Nassara). En troisième position, on retrouve Hama Amadou du Mouvement Démocratique Nigérien pour une Fédération Africaine (MODEN/FA Lumana/Africa). Quelles places pour Mahamane Ousmane alias Nafarko du parti de la Convention Démocratique et Sociale (CDS Rahama), Moussa Moumouni Djermakoye de l’Alliance Nigérienne pour la Démocratie et le Progrès (ANDP Zaman Lahiya) et Cheiffou Amadou du Rassemblement Social Démocrate (RSD Gaskiya) ? En bas de ce groupe, on retrouvera Issoufou Ousmane Oubandawaki de l’Alliance pour la Renouveau Démocratique (ARN Adalci Mutunci) et Amadou Boubacar Cissé de l’Union pour la Démocratie et la République. En bas du tableau, les deux candidats indépendants : Abdoulaye Amadou Traoré et Madame Bayard Mariama Gamatié.
Il n’y a donc pas eu de surprise. Entre le MODEN/FA Lumana Africa et le MNSD Nassara, désormais tout est clair, le père reste le père et le fils reste le fils. Allez y comprendre. Car si Hama Amadou a désormais le contrôle de Tillabéry et d’une partie de Dosso, le MNSD Nassara est toujours là comme hier à Agadez, à Diffa et à Zinder et bien plus portant que par le passé à Maradi. Pour le parti vert (CDS Rahama), c’est la déconfiture confirmée, la mort, selon certains commentateurs. Que dire de l’UDR Tabbat ? C’est la désillusion. L’effet A.B.C n’a pas eu lieu. L’ancien fonctionnaire international peut donc aller se chercher ailleurs, la politique ne semble pas le porter dans son cœur. Pour les autres, ils ont été de la partie, histoire d’être de la partie, ils ont récolté ce qu’ils devraient récolter et pas plus.
Un autre enseignement à tirer : le passage au premier tour, ce n’est pas pour aujourd’hui. Les 70%, 80% et 90% alignés à Tahoua n’ont pas permis à Zaki de creuser terriblement l’écart pour faire « tazartché ». Il y aura un deuxième tour. Le challenge final opposera Mahamadou Issoufou du PNDS Tarayya à Seini Oumarou du MNDS Nassara. C’est la répétition de l’histoire entre le PNDS et le MNSD, comme en en 1999 et en 2004, à la seule différence que le joker du MNSD Nassara ne s’appelle plus Mamadou Tandja mais Seini Oumarou.
Qui des deux présidera aux destinés du Niger pour les cinq ans à venir ? Gros point d’interrogation. Comme on le dit, cela dépend. Si l’ARN reste l’ARN, il n’y aura pas match. Mais les engagements seront-ils vraiment respectés ?. Autrement dit, tous les alliés de Seini Oumarou respecteront-ils leurs engagements ? Depuis quelques heures, on parle de grandes manœuvres, qui tendant à conforter l’ARN, qui pour parler de sa cassure. C’est apparemment l’heure des boulangers. En attendant de voir le destin du Niger.
Le lion et la perle!
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