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Le Président de la Tunisie accusé de racisme après un discours violent sur l’immigration

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Le président tunisien dans la tourmente. Des ONG ont dénoncé mercredi un discours « raciste et haineux » de Kais Saied, au lendemain de sa violente charge contre les migrants africains subsahariens, qu’il a présentés comme une menace démographique pour son pays. Le président Saied a prôné mardi des « mesures urgentes » contre l’immigration clandestine d’Africains subsahariens dans son pays, affirmant que leur présence était source de « violence, de crimes et d’actes inacceptables ».

Lors d’une réunion, il a tenu des propos sur l’arrivée de « hordes de migrants clandestins » et insisté sur « la nécessité de mettre rapidement fin » à cette immigration. Le chef de l’Etat tunisien a en outre soutenu que cette immigration clandestine relevait d’une « entreprise criminelle ourdie à l’orée de ce siècle pour changer la composition démographique de la Tunisie », afin qu’elle soit considérée comme un pays « africain seulement » et estomper son caractère « arabo-musulman ».

« Ce discours provoque une grande déception et une grande consternation », a réagi Romdhane Ben Amor, porte-parole du Forum tunisien pour les droits économiques et sociaux (FTDES), soulignant que « ce discours raciste et haineux marque un jour triste. Le fait que le président d’un pays signataire de conventions internationales sur l’immigration tienne un tel discours est extrêmement grave. »

DES « HORDES DE MIGRANTS CLANDESTINS » SELON LA PRÉSIDENCE TUNISIENNE

Kais Saied s’exprimait lors d’une réunion du Conseil de sécurité nationale « consacrée aux mesures urgentes qui doivent être prises pour faire face à l’arrivée en Tunisie d’un grand nombre de migrants clandestins en provenance d’Afrique subsaharienne », selon un communiqué de la présidence. Les autorités ont annoncé qu’au moins 138 migrants clandestins avaient été arrêtés ou interceptés en mer dans la nuit de mardi à mercredi.

Selon des chiffres officiels cités par le FTDES, la Tunisie, un pays de quelque 12 millions d’habitants, compte plus de 21.000 Africains subsahariens, en majorité en situation irrégulière. La plupart de ces migrants arrivent en Tunisie pour tenter ensuite d’immigrer clandestinement vers l’Europe par la mer, certaines portions de littoral tunisien se trouvant à moins de 150 kilomètres de l’île italienne de Lampedusa. Selon des chiffres officiels italiens, plus de 32.000 migrants, dont 18.000 Tunisiens, sont arrivés clandestinement en Italie en provenance de Tunisie en 2022.

UNE PRESSION DE L’ITALIE?

Le discours de Kais Saied, qui concentre tous les pouvoirs après avoir suspendu en juillet 2021 le Parlement et limogé le gouvernement, survient alors que le pays traverse une grave crise économique marquée par des pénuries récurrentes de produits de base, sur fond de tensions politiques.

« Le président instrumentalise la crise des migrants pour détourner l’attention de l’opinion publique des questions économiques et sociales en inventant un nouveau danger », affirme Romdhane Ben Amor.

Selon lui, Kais Saied « se plie aussi totalement aux pressions de l’Italie pour obtenir l’arrêt des flux migratoires » vers ses côtes. « Ce discours ne ressemble en rien à la Tunisie. Le standing international de la Tunisie et son histoire humanitaire sont beaucoup plus grands que ce discours », a réagi sur Facebook le président de l’Observatoire tunisien des droits de l’Homme Mostafa Abdelkebir. Mnemty, une association qui lutte contre les discriminations, a-t-elle aussi condamné le communiqué de la présidence tunisienne, le qualifiant de « discours de racisme et de haine et d’incitation à la violence contre les migrants subsahariens »

UNE MONTÉE DU RACISME EN TUNISIE?

Les déclarations de Kais Saied sur l’existence d’une « entreprise criminelle » visant à changer la composition démographique de la Tunisie ont suscité des comparaisons avec la théorie complotiste du « grand remplacement » endossée en France par le polémiste d’extrême droite Eric Zemmour.

« Les pays du Maghreb eux-mêmes commencent à sonner l’alarme face au déferlement migratoire. Ici, c’est la Tunisie qui veut prendre des mesures urgentes pour protéger son peuple. Qu’attendons-nous pour lutter contre le Grand Remplacement ? », a commenté Eric Zemmour sur Twitter en partageant un article de presse sur les propos tenus par Kais Saied.

Le discours de Kais Saied survient quelques jours après qu’une vingtaine d’ONG tunisiennes ont dénoncé la montée d’un « discours haineux » et du racisme à leur égard dans le pays. Selon ces organisations, « l’Etat tunisien fait la sourde oreille sur la montée du discours haineux et raciste sur les réseaux sociaux et dans certains médias ».

La rédaction avec AFP

1 COMMENTAIRE

  1. On entend pas la voix de Guy Marius Sagna. Kémi Séba et Nathalie Yamb financés par l’Iran et la Russie se sont terrés comme des rats d’égouts. Au nom de la solidarité musulmane les Imams et mouvements religieux comme Jammra sont aux abonnés absents.
    Le racisme du monde arabe est 1000 fois plus grave et plus pernicieux que celui du monde occidental. C’est pourquoi j’ai du mal à accepter les liaisons dangereuses de certains politiciens sénégalais avec les milieux salafistes.
    Si c’était la France qui avait fait subir ce calvaire à nos frères africains, en ce moments les délinquants-activistes auraient tiré sur Macron et sur le Pdt Macky.
    Les traitres sénégalais qui combattent l’Islam confrérique ont oublié que Cheikh Ahmadou Bamba a été le champion de la Négritude, le Grand Cheikh a lutté pour la dignité de l’Homme Noir. Dieureudieuf Serigne Touba

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