Pour sauver la compagnie aérienne de la faillite : L’état met du kérosène dans Senegal Airlines – Les autorités mettent en branle une politique de recapitalisation

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Une thérapie de choc a été mise au point par l’Etat pour ne pas laisser la compagnie aérienne nationale mourir de la mort que devrait lui valoir sa situation financière. Et déjà, même l’humeur des actionnaires s’en est trouvée ragaillardie.
Senegal Airlines ne va pas mourir, contrairement à ce qu’aurait exigé le respect strict des règles de la comptabilité. Les nouvelles autorités politiques se sont engagées en Conseil des ministres, à faire en sorte que cet instrument légué par le pouvoir du président Wade, bien que géré ,en ce jour, en dépit, de tout bon sens, ne meure pas entre leurs mains, et elles ont déjà entrepris des démarches pour sa recapitalisation. Ce qui n’est pas facile, au regard d’un déficit de fonctionnement qui, selon les derniers chiffres, obtenus auprès du ministère des Infrastructures et des Transports, s’élève à 25 milliards de francs Cfa environ. Pour une structure dont le capital est de 17 milliards, elle ne peut vraiment pas fonctionner de cette manière.

Intérêt accru des actionnaires

Le gouvernement, qui a rencontré à la fin du mois d’avril, les membres du Conseil d’administration de l’entreprise, est tombé d’accord avec ces derniers, sur un plan de redressement, avec un schéma de recapitalisation. D’ores et déjà, l’un des actionnaires, l’industriel Latfallah La­yousse, propriétaire de l’une des cimenteries de ce pays, a manifesté son intention d’acquérir 51% du capital, donc la majorité absolue, dans le cadre de cette recapitalisation. Si le gouvernement s’en félicite, il souhaite néanmoins, tout d’abord, discuter de la participation des uns et des autres dans la recapitalisation qui va se faire, car d’autres actionnaires également voudraient augmenter leurs parts, si les choses se clarifiaient. Cette opération de recapitalisation sera d’ailleurs l’occasion, aux yeux de l’Etat, d’en finir avec des actionnaires fictifs que l’ancien ministre des Transports aériens, M. Karim Wade, avait maintenu vaille que vaille dans le tour de table, alors qu’ils n’avaient jamais réalisé leurs parts.

Ces actionnaires fictifs, dont on se demande ce qu’ils faisaient dans cette affaire, avaient d’ailleurs fortement contribué à freiner les ardeurs des actionnaires sérieux, qui avaient vraiment l’intention de tenter l’aventure. Ajouté à cela, il y a eu la trop forte implication du ministre d’Etat Karim Wade, qui avait eu tendance à se comporter comme s’il était un actionnaire majoritaire, et qui décidait du recrutement de l’équipe dirigeante de la compagnie, ainsi que de la nomination du Pca de la boîte. Les malentendus dissipés avec l’équipe du gouvernement, ont permis aux différents partenaires de mettre en place un plan de sauvegarde, afin de solder aussi vite que possible les comptes de certains des fournisseurs.

Renouer avec les fournisseurs

Parmi ces fournisseurs, il y a entre autres, l’Asecna, à qui la compagnie doit plus d’un milliard de francs Cfa, et qui a menacé de suspendre l’assistance aux vols de la compagnie, si aucun effort n’est fait pour régler ne serait-ce qu’une première partie du moratoire sur laquelle ils s’étaient entendus. A côté, il y a les sociétés qui ont loué les avions utilisés par Senegal Airlines, et auxquelles ont doit environ 900 millions de francs Cfa. Si les échéances ne sont pas respectées, le risque est pour la compagnie de perdre les avions avec lesquelles elle fonctionne. Cela ne ferait que s’ajouter aux ennuis créés par le contentieux avec Vivo Energy, (Ex Shell), qui réclame plus de 500 millions de francs Cfa, pour des fournitures de carburant non réglées.

Dg sous haute surveillance

Pour éviter que la situation financière ne continue de déraper, le gouvernement a convenu avec les Administrateurs que la Direction général s’engage à lancer un appel d’offres global de certains achats, de façon à obtenir une réduction des coûts de 15% environ.

Par ailleurs, l’empreinte du Premier ministre Abdoul Mbaye se fait déjà sentir, dans la volonté de faire adopter à la compagnie le Code de bonne gouvernance des entreprises. Le Dg de la compagnie ne pourra donc plus faire ce qu’il veut comme cela se passait jusqu’il n’y a pas longtemps. Faute de demander sa tête dans l’immédiat, le Conseil d’administration encadre très fortement l’action du Dg. Comme quoi, même à Senegal Airlines, le changement de régime se fait sentir !

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