Situation de la pandémie et perspectives. (Par Ibrahima Sène)

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Le Sénégal  a connu  le 2 mars,  son  premier cas de contamination du Covod-19 qui a été importé .

Au 24 mars avec 86 cas de contamination  sous traitement et 1561 contacts suivis, les mesures barrières prises ont eu les effets suivants sur l’activité économique et l’emploi.

                                          1) Les effets  économique et sur l’emploi  du coronavirus

« L’Indice Général d’Activité »  (IGA) publié mensuellement par la DPEE a évolué  ces effets comme suit :

                Février 2020 IGA : +0,4% de croissance par rapport à janvier, dont                   

a)       – 1,% pour le Secondaire  qui est consécutif à l’effondrement des BTP qui est de    – 9 ,7%

b)        – 8,4% pour le Tertiaire  qui est  consécutif  aux «  Activités Financières et Assurance »s avec – 20,1%, aux «  Activités  immobilière » avec  –17,5%, aux   « Activités de Commerce  » avec – 9,3%, et aux «  Activités artistiques et Culturelles »  avec – 8,6%

                  Février 2020 emploi : +0,4% dont

a)       Secondaire  avec + 0,3% dont  Industrie avec  +0,2% et les BTP  avec +1,4%

b)       Tertiaire avec -1,4% dont Service avec -1,4%  et Commerce avec -5,5%

                 Mars 2020 IGA :   +2,1% de croissance par rapport à Février dont

a)       + 9,7% pour le Secondaire atténué  par les BTP avec -0,5%

b)       – 2,5%pour le tertiaire qui est consécutif « Activités Artistiques et Culturelles » avec   –53,8%,  aux « Activités Immobilières » avec -50,1%, aux « Hôtels et Restauration » avec -39,5%, mais  contrebalancé par la hausse du « Commerce » avec + 7,8% et celle des « Activités Financières et d’Assurance » de +22,9%.

                  Mars 2020  emploi : – 0,7% dont

a)       Secondaire avec -0,2% dont Industrie -0,1% et BTP ave -0,7%

b)       Tertiaire  avec + 1,8%  dont Service avec 1,7% et Commerce avec 2,5%

Ainsi, de Février à Marsles activités économiques se sont redressées en passant de + 04% à + 2,1%,notamment dans le Secondaire  qui est tiré  par le secteur industriel avec une croissance de 9,7%, et dans une moindre mesure, dans le Tertiaire qui est passé de  de – 8,4% à -2,5% ,  qui est plombé par les          «  Activités Artistiques et Culturelles » qui ont baissé de 53,8%, des «  Activités immobilières de 50,1%, des     «  Hôtels et Restauration » de 39,5%.

 Cette baisse a été heureusement  atténuée par une hausse du «  Commerce » de 7,8% et des «  Activités Financières et Assurances »  de 22,9% qui avaient connu une baisse de 20,1% en Février par rapport à Janvier 2020.

Le secteur tertiaire étant le plus grand pourvoyeur d’emploi dans l’Economie formelle, son redressement de plus moitié s’est ressenti dans la création d’emploi avec une hausse de 1,8% contre une quasi- stagnation  dans le Secondaire avec 0,2%

Après un mois de Covid-19, l’effondrement des « Activités Artistiques et Culturelles » avec  –53,8%, des « Activités Immobilières » avec -50,1%, des « Hôtels et Restauration » avec -39,5%,  a désigné les sous secteurs les plus impactés et  qui relèvent du  secteur tertiaire formel.

                                          2) Mesures prises contre  la pandémie

C’est à la vue de ces effets économiques et sociaux  au 24 mars,  que le Président Macky Sall  a fait voter une Loi  sur l’Etat d’Urgence , assortie d’un couvre feu,  donnant en particulier aux autorités administratives compétentes,  le pouvoir :

                          – de réglementer ou d’interdire la circulation des personnes, des véhicules ou des biens dans certains lieux et à certaines heures ;

                            – d’interdire, à titre général ou particulier, tous cortèges, défilés, rassemblements et manifestations sur la voie publique ;

                             – d’ordonner, la fermeture provisoire des lieux publics et lieux de réunions ;

                              – d’interdire, à titre général ou particulier, les réunions publiques ou privées de quelque nature qu’elles soient, susceptibles de provoquer ou d’entretenir le désordre.

Mais,  le 19 Avril ,  avec 143 cas sous- traitement,  dont 32 issus de  » transmission communautaire », et  3 décès,  contre 86 cas, Zéro « transmission communautaire » et zéro mort,   le 24 mars,  le Sénégal  nouait avec  une  tendance fortement haussière de l’évolution de la pandémie.

C’est ainsi qu’à partir du 20 Avril,  les mesures barrières ont été renforcées par   le Port obligatoire de masque .

A ce jour 11 mai,  le Sénégal compte 1886 cas positifs dont 715 guéris, 19 décès, 1 évacué et 1151 encore sous traitement.

Pour alléger les centres hospitaliers,  une prise en charge extra hospitalière a  été décidée  et concerne les patients positifs asymptotiques, âgés de moins de 50 ans et ne souffrant d’aucune autre maladie. Ils seront suivis dans des lieux aménagés pour leur traitement par un personnel médical qualifié.

                                      3 ) Cobclusion

A l’analyse , l’évolution de la pandémie se présente comme suit:

 – de 1 cas importé sous traitement le 2 mars, l’ on est arrivé à 86 cas le 24 mars, puis à 136 cas au 20 Avril, pour atteindre 1151 cas le 11 Mai;

– Zéro mort et Zéro Cas de  « transmission communautaire »  le 24 mars, à  3 morts et 5 cas de « transmission communautaire »  le 20 avril, puis à 19 morts et 8 cas de  » transmission communautaire » le 11 mai.

Ainsi,  les effets sanitaires de la pandémie se sont fortement amplifiés  avec l’apparition de « transmission communautaire » en augmentation,   du 24 mars au 11 mai.

Face à cette situation, il urge de faire respecter scrupuleusement  et strictement les mesures barrières  et le couvre  feu  en vigueur,  plutôt  que de les alléger,  ne serait-ce que par la mort qu’elle sème, et l’explosion des cas sous traitement.

Ses effets  au plan économique et social au mois de Mars, qui épargnent  le sous- secteur industriel, du secteur secondaire, et   les sous secteurs  du  » commerce »  et les « Activités financière et Assurance » du  secteur tertiaire,  ne doivent pas cacher le désastre qu’elle  a produit dans les activités liées au Tourisme,  sous l’effet de la fermeture des aéroports , dont l’ouverture ne dépend que des pays émetteurs, même si le Sénégal serait tenté d’ouvrir le sien.

Donc, avant de reconsidérer  les mesures déjà prises, il faudrait attendre de voir comment elles ont affecté l’Economie en Avril et Mai. 

C’est à l’aune de cette évaluation que la lancinante  « équation entre sauver des vies ou sauver l’Economie » pourrait avoir des solutions objectives.

C’est pour cela, le projet d’ouverture de l’Ecole pour les candidats aux examens à partir du 2 juin,  est un horizon raisonnable, qui reste à soumettre aux conclusions tirées des effets sanitaires , économiques , et sociaux des mois d’avril et de mai.

                              Ibrahima SENE PIT/SENEGAL

                                     Dakar le 11 mai 2020

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